« Louis-Philippe, etc., Vu l'offre faite par les sieurs Anthoine, Prélard, Lebaudy fils et consorts, d'ouvrir, sur des terrains qu'ils possèdent dans la commune de la Villette (Seine), deux rues et une place, sous diverses conditions fixées par l'administration municipale ; Le plan d'alignement des voies nouvelles; Les pièces constatant que le projet a été soumis aux formalités d'une enquête, sans donner lieu à aucune réclamation; Les délibérations du Conseil municipal en date des 7 février et 9 août 1845; L'avis du préfet de la Seine; La loi du 16 septembre 1807; Le comité de l'intérieur de notre Conseil d’État entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Article 1 : Les sieurs Anthoine, Prélard, Lebaudy fils et consorts sont autorisés à ouvrir, sur des terrains dont ils sont propriétaires, dans la commune de la Villette (Seine) :
3° Une place (place du Maroc) de trente-huit mètres quatre-vingt-dix-huit centimètres, au point de jonction de ces deux rues nouvelles;
La présente autorisation est accordée à la charge par les soumissionnaires de céder gratuitement à la commune le sol des diverses voies nouvelles, et de se conformer, en outre, aux clauses et conditions énoncées dans la délibération du Conseil municipal du 7 février 1845, au bas de laquelle ils ont apposé leur adhésion.
Article 2 : Les alignements des deux rues et de la place, ci-dessus autorisées, sont arrêtés conformément aux lignes noires et à la teinte rose du plan ci-annexé, lequel détermine la formation de deux pans coupés au débouché de l'une des deux rues sur celle d'Aubervilliers, et d'un troisième pan coupé au débouché de l'autre rue sur le boulevard de Bruxelles[1].
Par décret du elle est classée dans la voirie parisienne et prend sa dénomination actuelle par décret du .
Par un autre décret en date du elle est prolongée par la réunion de l'« impasse de Tanger », qui s'étendait sur une longueur de 93 mètres environ à partir de la place du Maroc, et de l'« impasse d'Isly », d'une longueur de 134 mètres environ, qui débouchait rue Riquet.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Le , au no 41 de cette rue, Karl Schönhaar, un jeune résistant, tire sur la sentinelle du poste de garde no 328 d’un bataillon de la Wehrmacht[2]. En représailles, les Allemands fusillent quelques jours plus tard 20 otages, parmi lesquels Corentin Cariou, conseiller municipal de l'arrondissement, Gaston Huard, Roger Jurquet, Roland Martin, Léopold Réchossière, Pierre Rigaud et Pierre Semard.
Une mosquée nommée Adda'wa est implantée rue de Tanger dans des entrepôts. À l'époque, il s'agit de « l'un des plus grands lieux de culte musulmans d'Europe » avec 5 000 fidèles chaque vendredi[3]. La filière des Buttes-Chaumont, organisant l'envoi de djihadistes français en Irak dans le cadre de la guerre d'Irak, s'y est développée. La mosquée, ouverte en 1969, était installée dans des lieux insalubres ; elle est démolie en 2006[3].
Au numéro 8, se trouvait un célèbre bal musette appelée le Tourbillon[4],[5]. Ouvert en 1926, il reçut de nombreuses vedettes de l'époque comme Édith Piaf, Jane Chacun, Vincent Scotto, Benoîte Lab, Germaine Lix, Roberte Marna, Lina Margy et Simone Réal. Il ferma ses portes en 1968[6]. De nos jours, les numismates recherchent les bons pour une danse frappés au nom de cet établissement[7].
Proche de la place du Maroc, l'église Notre-Dame-des-Foyers, construite entre 1964 et 1967 par les architectes Marcel Astorg et Robert Salles[8]. L'entrée de l'église ne se fait remarquer que par la présence d'une croix dans la rue de Tanger[9]. L'arrière du bâtiment donne sur le jardin Luc-Hoffmann.