Le nom de la rue est composé de deux appellations distinctes :
« Sock » est une altération, intervenue au XVIe siècle, de l'orthographe initiale du lieu appelé « En Chock » du nom d'un notable, un certain Chok, échevin de la Seigneurie de Jupille et habitant l'artère ;
C'est au XIIIe siècle que la rue acquiert deux appellations officielles, à savoir « rue Pont Saint-Nicolas » entre le dit pont et celui de Saint-Julien et « Entre deux Ponts » pour la seconde partie qui s'étend jusqu'au pont d'Amercœur.
Après le sac et la destruction de Liège par Charles le Téméraire en , la ville se reconstruit et perd son caractère médiéval. Outremeuse n'échappe pas au mouvement et la voie d'Aix-la-Chapelle reçoit son emprise actuelle et un habitat dont les volumes sont plus importants qu'auparavant.
En 1537, le prince-évêque Érard de La Marck confie à l'architecte Paul de Richelle la construction d'un deuxième rempart capable de résister aux tirs d'artillerie. Celui-ci protège l’entièreté d'Outremeuse depuis l'imposante « tour en Bèche »[note 5] en amont du fleuve jusqu'au bastion dit « balloir de la Gravioûle » en aval. La porte d'Amercœur est, quant à elle, érigée en 1540 sous l'ordre de Corneille de Berghes au pont d'Amercœur qui reste en bois jusqu'en 1741. La construction de cette nouvelle porte de ville stoppe l'usage, en tant que telle, de celle de l'église Saint-Nicolas au pont d'outre-Meuse qui n'est plus qu'une arcade sous le clocher. C'est à la fin du XVIe siècle que les deux chaussées reçoivent une appellation officielle commune à savoir l'actuelle « rue Puits-en-Sock ».
Durant le XIXe siècle, les biefs sont comblés ou transformés en égouts souterrains. Par-dessus apparaissent de nouvelles rues dont la rue Jean d'Outremeuse à l'endroit du bief de Rivelette. En 1878, la chapelle Saint-Julien devient une synagogue. La rue Puits-en-Sock acquiert son aspect actuel de centre commercial de proximité. C'est là qu'un certain Chrétien Simenon — le grand-père et parrain de Georges Simenon — exploite, jusqu'à son décès le [3], une chapellerie au no 55.
La vague d'attaques, entre et , sur l'agglomération liégeoise au moyen de V1 et de V2 épargne la rue.
↑Remplacés par les boulevards Saucy et de la Constitution lors de leur comblement au XIXe siècle.
↑Elle est connue sous le nom de « porte de Sock » ou « porte de Chock ». Après la construction de la deuxième enceinte au XVIe siècle, elle devient la fausse porte de Saint-Nicolas.
↑En temps de guerre la « tour en Bèche » était reliée par une chaine, tendue en travers de la Meuse, à la « tour des Croisiers » qui lui faisait face.
Références
↑Dieudonné Brouwers, Chroniques archéologiques du Pays de Liège, t.1, Liège, 1906, p. 51
↑C.L.H.A.M., À propos du bombardement du faubourg d'Amercœur en 1794 [(fr) lire en ligne]
Théodore Gobert, Liège à travers les âges, Liège, Georges Thone, 1924 et 1930, 3e et 4e éd., 6 vol. in-4° (1re et 2e éd. 1884 et 1901 sous le titre Les rues de Liége, 4 vol. in-4°) (OCLC645720856)