Vicus de Bay-le-Hoeu Rue Baille-Heu Rue Bailleheu Rue Baillehoë Rue Baille-Hoë Rue de la Bouclerie Rue de la Petite Bouclerie Rue de la Baudroierie Rue de la Baudrerie
La distribution des pains ou miches qu'on faisait suivant l'usage aux chanoines de la collégiale de Saint-Merri, lui a fait donner cette dénomination. L'ancienne rue Taille-Pain, avec laquelle il ne faut pas la confondre, y aboutissait entre les numéros 1 et 3.
Historique
En 1207, puis au cours du XIIIe siècle, cette voie est appelée vicus de Bay-le-Hoeu, « rue Baille-Heu », « rue Bailleheu », « rue Baillehoë » ou « rue Baille-Hoë[2] ».
Vers 1273, elle devint « rue de la Bouclerie » ou « rue de la Petite Bouclerie » et, en 1512, « rue de la Baudroierie » ou « rue de la Baudrerie ». Cette voie faisait partie des rues où la prostitution était légale sous Saint-Louis[3] ».
La rue Brisemiche était au Moyen Âge une des mieux fournies en filles publiques. En 1387, le prévôt de Paris rendit une ordonnance qui chassait ces sortes de femmes de la rue Brisemiche à la requête du curé de Saint-Merri, et attendu l'indécence de leur domicile si près d'une église et d'un chapitre. Les bourgeois de cette rue et des rues voisines formèrent opposition à l'exécution de cette ordonnance, à l'effet de maintenir les femmes publiques dans l'ancienne possession où elles étaient de la rue Brisemiche, opposition qui fut admise par le parlement par arrêt du .
La prostitution était la spécialité de cette rue et de sa voisine, la rue Taillepain (d'où leur surnom commun de rue « Baille-Hoë » : « qui donne joie »), malgré les plaintes du curé de l'église Saint-Merri. Le curé obtient du prévôt l'expulsion des ribaudes (ordonnance de 1387), mais les habitants de la rue, dont les commerces souffraient de désertification, obtinrent le retour de ces dames (arrêt du Parlement du ).
Une décision ministérielle du 13 vendémiairean X () signée Chaptal fixe la moindre largeur de cette voie publique à 6 mètres[2]. Cette largeur est portée à 10 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du .
Jeudi , le gardien de la paix Hubert Odin, 24 ans, est abattu par un truand, Jean-Jacques Casanova, 30 ans, lequel venait avec deux complices de dérober sous la menace d'une arme de poing la recette hebdomadaire d'un comptable d'une société d'entretien qui la transportait jusqu'à sa banque. Rattrapé à l'angle de la rue Saint-Merri, il a tiré à trois reprises sur le policier qui tentait de le ceinturer. Casanova fut condamné à la perpétuité en 1968[8].
↑K. Christitch, « Casanova est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité », Le Monde, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
Napoléon Chaix, Paris guide, 1807, Librairie internationale.
Jacques Hillairet, Connaissance du vieux Paris, rive droite, rive gauche, les îles et les villages, Édition Payot & Rivages, Paris, 1993 (ISBN2-86930-648-2).