Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
Le 25 août 1941, protégé par les avions de la RAF, le Rubis fait route en surface vers Dundee (Écosse), après avoir été endommagé par l'explosion du cargo finlandais Hogland qu'il avait torpillé quatre jours plus tôt, devant les côtes norvégiennes.
2 moteurs diesels (en surface) 2 moteurs électriques (en plongée)
Puissance
1 300 cv (2 diesel de 650 cv ) 1 100 cv (2 électriques de 550 cv )
Vitesse
En surface : 12 nœuds (22 km/h) En plongée : 9 nœuds (17 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
3 tubes tubes lance-torpilles de 550 mm 2 tubes tubes lance-torpilles de 400 mm 1 canon de 75 mm 1 mitrailleuse de 13,2 mm/76 Aa 2 mitrailleuses Hotchkiss Mle 1914 de 8 mm 32 mines sous-marines
Rayon d'action
En surface : 7 000 nautiques (12 964 km) à 7,5 nœuds 4 000 nautiques (7 400 km) à 12 nœuds En plongée : 80 nautiques (148 km) à 4 nœuds
Les sous-marins de la classe Saphir avaient un déplacement en surface de 773 tonnes et un déplacement en plongée de 940 tonnes. Ils mesuraient 65,9 m de long, 7,1 m de large et 4,3 m de tirant d'eau. La propulsion en surface était assurée par deux moteurs diesel Normand-Vickers d'une puissance totale de 1 300 cv (969 kW) et en plongée par deux moteurs électriques d'une puissance totale de 1 100 cv (810 kW) par l'intermédiaire de deux arbres, permettant une vitesse maximale de 12 nœuds (22 km/h) en surface et de 9 nœuds (17 km/h) en plongée. Leur soute contenant 97 tonnes de gazole leur donnaient un rayon d'action en surface de 7 000 nautiques (13 000 km) à 7,5 nœuds (13,9 km/h), et de 4 000 nautiques (7 400 km) à 12 nœuds (22 km/h) et leurs batteries un rayon d'action en plongée de 80 nautiques (150 km) à 4 nœuds (7,4 km/h). Leur équipage était de 42 marins[2],[3]. Les sous-marins de la classe Saphir pouvaient plonger jusqu'à 80 m (250 ft)[4].
Ces sous-marins étaient armés de 3 tubes lance-torpilles de 550 mm et de 2 tubes lance-torpilles de 400 mm. Pour les attaques et défenses en surface, ils étaient équipés d'un canon de 75 mm, d'une mitrailleuse de 13,2 mm/76 Aa et de 2 mitrailleuses Hotchkiss Mle 1914 de 8 mm.
Ces sous-marins étaient conçus pour mouiller des mines sans faire surface. Les 32 mines à orinSautter-Harlé HS 4, portant une charge de 220 kg de tolite et utilisables par 200 m de fond dont ils étaient équipés, étaient fixées à l’extérieur de la coque sous un revêtement hydrodynamique : chacun des huit puits situés de chaque bord du sous-marin contenait deux mines, disposées l’une au-dessus de l’autre.
Arrivé au lieu choisi, le sous-marin larguait ses mines avec un système à air comprimé Normand-Fenaux (du nom de son inventeur Fernand Fenaux, ingénieur chez Normand) ; du fait de l’allégement ainsi causé, il fallait rééquilibrer rapidement la pesée, de façon à ne pas faire surface en pleine zone ennemie.
Historique
Il est mis sur cale en à l'arsenal de Toulon, lancé le et entre en service le .
Après avoir appartenu aux 7e et 5e divisions de sous-marins de Toulon, le Rubis a été affecté en 1937 à l'escadrille des sous-marins de Cherbourg.
Lors d'un mouillage de mines au large de la Norvège le , le Rubis aperçoit et torpille le navire de commerce finlandais Hogland. Avarié par la déflagration du torpillage et incapable de plonger, le Rubis regagne Dundee en surface, protégé par les avions de la Royal Air Force, à l'approche des côtes écossaises. Plus tard, le Rubis mouille des mines dans le golfe de Gascogne. Elles coulent trois dragueurs de mines allemands, un chalutier armé et un remorqueur français en 1942, ainsi qu'un quatrième dragueur de mines allemand en 1943. En opération au large de Stavanger en , ses mines touchent deux chasseurs de sous-marins et deux navires de commerce. En octobre et novembre, le Rubis continue ses mouillages de mines dans les eaux norvégiennes, endommageant deux navires, sans les couler. Le , ses mines coulent trois chasseurs de sous marins, un navire de commerce allemand et un dragueur de mines.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Rubis a accompli vingt-deux patrouilles opérationnelles, mouillant 683 mines et coulant des navires pour un total d'environ 21 000 tonneaux de jauge brute. Il coula au total vingt-deux navires ennemis, dont seize de l'Axe[5] (dont quatorze allemands, incluant douze navires de guerre), le Rubis détient le plus fort palmarès des Forces navales françaises libres. Il fut nommé compagnon de la Libération.
De 1946 à 1948, le Rubis est utilisé comme sous-marin école à Toulon.
Le Rubis a été désarmé le et coulé volontairement le pour épargner à un Compagnon de la Libération d'être livré aux chalumeaux des ferrailleurs. L'épave du Rubis repose à plat sur le sable par 42 mètres de fond au large du Cap Camarat à la position 43° 11′ N, 6° 42′ E, entre Cavalaire et Saint-Tropez. D'abord utilisé comme cible sonar par la Marine nationale, l'épave du Rubis est devenue un site de plongée réputé de la Méditerranée après avoir été « inventée » par deux plongeurs de « L'Idéal » le bateau de l'École de Plongée de Saint-Tropez en [6].
Gaston Sanz (1921-2003), quartier-maître cuisinier, a également servi comme torpilleur. Il a fait partie de l'équipage du Rubis pendant toute la guerre. Il était de confession juive et ce n'est qu'à l'issue du conflit qu'il a appris que ses parents avaient été déportés et avaient disparu dans les camps d'extermination nazis. Il est décédé en 2003 et conformément à ses dernières volontés ses cendres ont été dispersées au-dessus de l'épave du Rubis.
André Valois[9] (1918-2010), second maître mécanicien. Il a fait toute la guerre sur le Rubis.
: le navire de commerce norvégien Almora (2 433 tjb), de Egersund, touche une mine mouillée le par 58° 21′ 00″ N, 6° 01′ 00″ E. Le navire est endommagé.
: le navire de commerce norvégien Kem (1 705 tjb), de Egersund, touche une mine mouillée le et coule par 58° 21′ 00″ N, 6° 01′ 00″ E.
: le navire de commerce norvégien Argo (413 tjb), de Egersund, touche une mine mouillée le et coule par 58° 21′ 00″ N, 6° 01′ 00″ E.
1941
: Le Rubis torpille et coule le navire de commerce finlandais Hogland (4360 tjb) au large de la Norvège en 58° 27′ 00″ N, 5° 46′ 00″ E. Il est avarié par l'explosion du cargo.
: le dragueur de mines allemand M 4401 (antérieurement Imbrin), 339 tjb, touche une mine et coule en 44° 58′ 00″ N, 1° 23′ 00″ O.
: le patrouilleur allemand V 406 (antérieurement Hans Loh), 464 tjb, touche une mine mouillée le et coule en 45° 03′ 00″ N, 1° 34′ 00″ O.
: le dragueur de mines allemand M 4448 (antérieurement L 4148), 77 tjb, touche une mine mouillée le et coule en 43° 37′ 00″ N, 1° 34′ 00″ O.
1943
: le dragueur de mines allemand M 4451 (antérieurement Gauleiter A. Meyer), 652 tjb, touche une mine au large d'Arcachon et coule en 44° 58′ 00″ N, 1° 10′ 00″ O.
1944
: le chasseur de sous-marin allemand UJ 1106 (antérieurement Grönland), 464 tjb, touche une mine mouillée le et coule en 58° 45′ 00″ N, 5° 24′ 00″ E.
:
le chasseur de sous-marins allemand UJ 1715 (antérieurement Lesum), 464 tjb, touche une mine mouillée le et coule en 58° 45′ 00″ N, 5° 24′ 00″ E.
: le patrouilleur allemand V 5304 (antérieurement Seehund) touche une mine mouillée le en 60° 55′ 00″ N, 4° 40′ 00″ E. Le navire est fortement endommagé.
: le navire de commerce norvégien Castor (1 683 tjb), de Egersund, touche une mine mouillée le même jour et subit des dommages.
, au large de la Norvège :
le cargo allemand Weichselland (antérieurement Letton Gundega), 3654 tjb, touche une mine mouillée le et coule.
le chasseur de sous-marins allemand UJ 1113 / KUJ 7, 970 tjb, touche une mine mouillée le et coule.
le chasseur de sous-marins allemand UJ 1116 / KUJ 11, 970 tjb, touche une mine mouillée le et coule.
le chasseur de sous-marins allemand UJ 1702 / KUJ 16, 970 tjb, touche une mine mouillée le et coule.
le dragueur de mines allemand R 402, 140 t, touche une mine mouillée le et coule.
Bibliographie
Jean-Louis Maurette, L'épopée des sous-marins Narval et Rubis : Une histoire héroïque de la France Libre, Éditions du Grand Blockhaus, (ISBN978-2-918505-04-4 et 2-918505-04-8).
Egidio Trainito, Mystérieuses épaves : 50 plongées exceptionnelles, Editions White Star, , 256 p. (ISBN978-88-6112-232-1), p. 78.