258 619 roumanophones se sont déclarés « Moldaves » (en roumain : Moldovenii din Ucraina) répartis surtout dans les oblast de Tchernivtsi et d'Odessa.
Histoire
Les roumanophones qui se sont déclarés « Roumains » dans l'ouest de l'oblast de Tchernivtsi et en Transcarpatie sont pour la plupart respectivement des Bucoviniens et des Marmatiens dont les ancêtres ont été jusqu'en 1918 sujets austro-hongrois, qui ne sont devenus soviétiques et ukrainiens qu'en 1940-1945, et auxquels les autorités soviétiques n'ont pas, dans ces régions, dénié leur identité roumaine. Ceux qui se sont déclarés « Moldaves » dans l'est de l'oblast de Tchernivtsi, dans celui d'Odessa et en Podolie, ont en revanche des ancêtres Bessarabiens, originaires de la moitié orientale de l'ancienne Moldavie historique, devenue une province impérialerusse en 1812, qui n'a fait partie de la Roumanie que pendant une vingtaine d'années entre les deux guerres mondiales, et que l'URSS a constitué en république socialiste soviétique de Moldavie en 1940 (tout en rattachant un tiers de ce territoire à la république socialiste soviétique d'Ukraine) ; ces roumanophones ont été élevés durant des générations dans l'idée qu'ils étaient des « Moldaves descendant des Volochovènes à moitié slaves, bien différents des Roumains »[2].
Il semble d'ailleurs que dès le XIIe siècle, des roumanophones s'étaient déjà installés en Podolie, où, se mélangeant aux Ruthènes locaux, ils ont formé les populations Volochovènes qui tantôt servirent, tantôt se rebellèrent contre les princes de Galicie-Lodomérie régnant sur le bassin du Dniestr[4].
↑ a et bGheorghe Negru, Politica lingvistică din R. S. S. Moldovenească [« Politique ethnolinguistique en R.S.S. Moldave »], Chișinău, Prut international, (ISBN9975-69-100-5).
↑Nikolai Karamzine (ru) Histoire de l'Empire russe, vol. IV, St-Peterbourg 1892.
The Romanian Minority in Ukraine, Ionas Aurelian Rus, Center for Prevention of Conflicts and Early Warning, Policy Paper Nr. 704R, Bucharest, June 2004