Le rose shocking, en anglais Shocking pink, en français rose choquant, est un nom de couleur forgé par la créatrice de mode Elsa Schiaparelli en 1937 pour une nuance de fuchsia.
Ce fuchsia vif fut aussi appelé hot pink (rose chaud) dans les années 1950 puis kinky pink dans les années 1960, alors que des mouvements contestataires américains l'utilisaient. En français, les traducteurs ont choisi, en plus de rose shocking, rose coquin qui traduit les connotations de hot et cuisse de nymphe émue, nom de couleur de fantaisie qui désignait autrefois une couleur chair, avec les mêmes associations.
Nuances
La designer Laura Perryman associe le rose shocking au code #B51366[1]. En nom de couleur X11 le terme hot pink, aussi appelé cuisse de nymphe émue[2] ou rose coquin correspond quant à lui à #FF69B4[3].
Quelques années auparavant, elle rencontre le parurier Jean Clément, mari d'une de ses vendeuses ; celui-ci lui fait présenter en 1936 des maquettes de tissus à la suite d'une étude sur la couleur rose. Schiaparelli s'arrête sur un exemplaire en s'exclamant : « Ça, je vais le prendre, et on va l'appeler le Shocking Pink »[5].
L'année suivante, juste avant la seconde guerre mondiale, elle commercialise son premier parfum, une poudre, et un rouge à lèvres[6] qui sont nommés Shocking. Simultanément, le « Rose shocking » est introduit dans les créations de prêt-à-porter de la styliste ; cette nuance de rose deviendra « sa marque de fabrique[6] ». À l'époque de Schiaparelli, les couleurs vives, en particulier le rose permettaient de lutter contre la peur, le deuil et les privations liées à la seconde guerre mondiale[1].
La couleur est renommée hot pink dans les années 1950[7]. La couleur connait alors son apogée mode, étant portée par Marilyn Monroe dans le film Les hommes préfèrent les blondes de 1953[8], avant de tomber ensuite dans l'oubli, l'esthétique des années 1950 se tournant alors vers les tons pastels et les mouvements féministes des années 1960 rejetant le rose comme symbole de l'oppression des femmes[1].
Le rose shocking est utilisé dans son aspect contestataire et mode dans les années 2010s : ainsi, Lady Gaga porte au gala du Met de 2019, sur le thème camp, une robe Brandon Maxwell en 2019, mais aussi par des affiches du groupe écologiste Extinction Rebellion en 2020, le Pussyhat Project lors des manifestations contre Donald Trump ou l'utilisation de cette couleur comme symbole du groupe d'autodéfense féministe indien le Gulabi Gang[1].