Olivier Saillard est originaire de Pontarlier[1] où il vit avec ses quatre sœurs et son frère ; ses parents sont chauffeurs de taxi[2]. À douze ans, il fabrique Le Grand Couturier, titre de son premier magazine de mode réalisé pour lui-même[3],[1] : « j'en faisais les titres, les textes et les dessins »[4]. Ses lectures sont Le Jardin des Modes et Marie Claire.
En 1995, Bernard Blistène cherche un conservateur pour le musée de la mode de Marseille[7],[4] ; sur les conseils de Florence Müller, « un type remarquable » dit-elle[5], il rencontre le jeune homme.
Devenu alors le plus jeune conservateur de France[4], Olivier Saillard dirige ce musée durant cinq ans ; il y bouscule alors les codes habituels de la mode dans les musées[5]. C'est là qu'il rencontre pour la première fois celui dont il devient très proche, Azzedine Alaïa[8].
Vers la même époque, il commence à écrire ses « shopping poems », « qui racontent avec humour comment un vêtement, quand il n'est pas lié à la mode, figure dans la presse[7]. » Imprimés sur des Post-it ils sont vendus par colette puis publiés[7].
Il organise des performances avec certains de ses proches : son compagnon Gaël Mamine qui est responsable du patrimoine pour la maison Balenciaga, l'ancien mannequin Violeta Sanchez[5], et l'actrice britannique Tilda Swinton[7]. Sa première performance à lieu en 2006, « sans mannequins, ni vêtements » précise-t-il[4]. Il obtient un article de la journaliste réputée Suzy Menkes dans l'International Herald Tribune[4]. Utilisant des vêtements archivés du musée Galliera, il présente « The Impossible Wardrobe » au Palais de Tokyo en 2012[10]. Suzy Menkes « adore[5] » et lui accorde de nouveau un article élogieux[9] dans le New York Times[11] après la performance de fin 2012 qui trouve par ailleurs un large écho dans les médias[5],[12],[9]. Des musées américains à Los Angeles, Huston ou New York demandent cette performance[13]. Au delà donc de sa carrière pour les musées, Christian Lacroix décrit Olivier Saillard comme un « poète » et un « auteur »[11], ce qu'il confirme en définissant ces prestations comme « plutôt de la poésie[13] », car « c'est mieux que de dire « performer[13] ».
Olivier Saillard monte « Models Never Talk » une performance avec sept mannequins d'une cinquantaine d'années[14]. Il réunit Tilda Swinton et Charlotte Rampling quelques mois plus tard pour une performance autour de la photographie intitulée « Sur-exposition »[15]. Les images prêtées par la Maison européenne de la photographie sont évoquées « à travers la parole, le regard ou la danse »[15]. Il présente en 2023 une performance axée sur les vêtements transformés de sa mère[4].
Olivier Saillard est décrit par la presse comme « un historien érudit et iconoclaste[2] »[n 1], donnant ses préférences aux stylistes ne subissant pas la pression du domaine de la mode tels que Rei Kawakubo, Yohji Yamamoto, Martin Margiela, Nicolas Ghesquière ou Azzedine Alaïa[5].
Ouvrages
Olivier Saillard, L'Homme Objet : La Mode Masculine de 1945 à Nos Jours, Musée de la Mode, , 95 p. (ISBN978-2-911213-02-1)
Olivier Saillard (photogr. Guy Marineau), Une histoire idéale de la mode contemporaine : Les plus beaux défilés de 1971 à nos jours, Paris, Textuel, coll. « Textuel Histoire », , 445 p. (ISBN978-2-84597-342-8, présentation en ligne)
Olivier Saillard (dir.), Nelly Kaprièlian, Sandrine Tinturier, Alexandre Samson et Gérard Lefort, Dalida, une garde robe de la ville à la scène, Paris-Musées, , 192 p. (ISBN978-2-7596-0346-6)
↑« Une connaissance érudite de la mode patrimoniale et contemporaine » dit de lui M, le magazine du Monde[5].
Références
↑ abc et dAnne Diatkine, « Cousu mots », sur libération.fr, Libération, (consulté le ) : « comment être à la fois le tout nouveau directeur du musée Galliera (musée de la Mode de la Ville de Paris), avoir œuvré des années en tant que commissaire d’expositions aux Arts décoratifs, être un historien de la mode reconnu »
↑ a et bPaola Genone, « Les muses dans l'objectif », Madame Figaro, no supplément au Figaro n° 22420 et 22421, 9 et 10 septembre 2016, p. 68 à 72 (ISSN0246-5205)
« Lorsque je suis arrivé à Galliéra il y a trois ans, le musée était fermé. J'ai alors décidé de transposer l'exposition consacrée à la « Poésie de Madame Grès » au musée Bourdelle. »