Rosalind « Cecily » Young est la fille aînée de deux mathématiciens, Grace Chisholm Young, qui a été la première femme à obtenir un doctorat en mathématiques[1], et William Henry Young. Son frère cadet, Laurence Chisholm Young, qui fait une carrière universitaire en Afrique du Sud, puis aux États-Unis, est également mathématicien[2] et sa nièce, Sylvia Wiegand est elle aussi professeure de mathématiques. Rosalind Young naît en 1900 à Göttingen, où ses parents travaillent à l'université. Sa famille quitte l'Allemagne en 1908, et s'installe en Suisse, d'abord à Genève jusqu'en 1915, puis à Lausanne jusqu'en 1925[3],[4]. Elle commence des études de physique et de mathématiques en 1917 à l'université de Lausanne, où elle obtient une licence[5], puis elle poursuit ses études au Girton College, où sa mère avait été étudiante avant elle[1]. Elle prépare une thèse de doctorat sous la direction d'Ernest William Hobson[6], qu'elle soutient en 1929, sans pour autant obtenir le grade de docteur, dans la mesure où l'université de Cambridge ne délivrait pas de diplômes aux femmes à cette époque. Cependant, elle obtient un « fellowship », c'est-à-dire une charge de cours et de recherche à l'université de Cambridge, de 1929 à 1932. Son engagement s'arrête de 1932 à 1933, puis elle retrouve un poste au département de mathématiques de l'Imperial College London en 1933, où elle travaille jusqu'à sa retraite en 1967[4].
Rosalind Tanner a également participé aux recherches menées par son père entre 1919 et 1921 à l'University College of Wales à Aberystwyth, et a travaillé avec Edward Collingwood, également d'Aberystwyth, sur une traduction du cours de Georges Valiron sur les fonctions intégrales[4].
Après 1936, la plupart de ses recherches portent sur l'histoire des mathématiques. Elle s'intéresse particulièrement à Thomas Harriot, mathématicien de l'époque élisabéthaine. Elle organise notamment les séminaires Harriot à Oxford et Durham. Elle reçoit en 1939 le prix Gamble, un prix décerné par Girton College qui récompense un essai universitaire[2]. Elle prépare avec son collègue de l'Imperial College Sidney Chapman un manuel pour étudiants resté inédit et traduit des articles de mathématiques français et allemands en anglais[2]. Elle épouse William Tanner, un ingénieur de l'Imperial College, en 1953, cependant, celui-ci meurt quelques mois après leur mariage. Elle poursuit ses recherches sur l'histoire des mathématiques des XVIe et XVIIe siècles au-delà de sa retraite académique. Elle meurt le à l'hôpital Mayday de Croydon[4].
Publications
« The Algebre of many-valued quantities », Mathematische Annalen, (DOI10.1007/BF01457934).
« On many-valued Riemann-Stieltjes integration I,II », Proceedings of The Cambridge Philosophical Society, (DOI10.1017/S0305004100009920).
Traductions
Konrad Knopp, Theory and Application of Infinite Series, [1925] 1951 (lire en ligne).