De ses années d'école, elle dira près de 60 ans plus tard : « Les jeunes filles y étaient acceptées en surnombre, nous n'existions pas (...). Il y avait réellement un régime d'apartheid. On ne portait pas le voile, mais on était vraiment exclues du manger, du boire et même du voir[3]. » Elle y rencontre néanmoins l'élève de la section scientifique Jean Balibar, qu'elle épouse en [2]. En 1940, elle réussit l'agrégation de lettres, alors qu'elle enseignait déjà depuis un an à Auxerre. Elle est ensuite en poste à Clermont-Ferrand (1942-1944), Lyon (1944-1946) puis au lycée Balzac de Tours (1946-1962)[2]. Elle a plusieurs enfants, dont Étienne en 1942 et Sébastien en 1947.
À partir de 1962, elle enseigne la littérature française comme maître-assistant au Collège littéraire universitaire de Tours, intégré à la nouvelle université François-Rabelais en 1971[2]. Ses recherches portent sur l'histoire de la langue française et le colinguisme[2]. Elle prend sa retraite de l'enseignement en 1975 tout en continuant à publier plusieurs ouvrages sur ses thèmes de prédilection, notamment deux volumes de la collection Que sais-je ? en 1991 et 1993[2]. Elle meurt en 1998 en Bretagne, deux mois avant son mari[2].
Publications
Les Français fictifs : Le Rapport des styles littéraires au français national (avec Geneviève Merlin et Gilles Tret), Paris, Hachette, coll. « Analyse – langue et littérature », , 295 p. (BNF34559360).
Le Français national : Politique et pratiques de la langue nationale sous la Révolution française (avec Dominique Laporte), Paris, Hachette, coll. « Analyse – langue et littérature », , 224 p. (ISBN2-01-000113-3).
Étienne Balibar, « Notices sur les camarades décédés : Charleux », Recueil annuel de l'Association amicale de secours des anciens élèves de l'École normale supérieure, , p. 68.
Marie-Anne Paveau, « La langue française de patrimoine en héritage, ou le savoir comme argument », Le Français aujourd'hui, 2003/3 (n° 142), p. 113-121. DOI : 10.3917/lfa.142.0113. [lire en ligne]