Engagé volontaire au 81e régiment d’infanterie, en 1912 ; Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, René Beille a 20 ans. Du au , il participe ainsi à de nombreuses campagnes contre l'Allemagne (10 au total). Le , il est nommé lieutenant à titre temporaire au 33e régiment d'infanterie ; puis à titre définitif, le au 366e régiment d'infanterie où il se fait remarquer : « Jeune officier qui vient de mener avec un entrain, une intrépidité, une audace remarquable l'exécution d'un coup de main délicat »[2].
Blessé à deux reprises, à la main (par un éclat de bombe le ), puis aux poumons le ; il se distingue notamment lors de la Bataille de la Marne[3]. Il participe à plusieurs « coups de main » héroïques qui seront à l'origine de sa légende. Joseph Darand qui a servi sous ses ordres pendant le coup de main du , le considère même comme un « Héros Légendaire » de la Première Guerre mondiale. Le à 19h45, il dirige un coup de main où il fait des prisonniers, procurant ainsi au haut commandement des renseignements d'importance capitale. Il reçoit une citation à cette occasion, pour être parvenu à pénétrer, avec ses hommes, jusqu'à plus de 500 mètres dans les organisations ennemies et capturer plusieurs soldats allemands.
À la suite du coup de main du Mont sans Nom, c'est René Beille qui décide quels soldats plus que d'autres méritent une distinction[4], en tant qu'officier commandant le Corps Franc du 366e RI[5].
Mutilé et invalide de guerre à 100 %, il reprend pourtant l'exploitation viticole familiale à Cabestany.
Le , le Général Gouraud remet au lieutenant Beille, accompagné des membres de son régiment, la croix de la Légion d'honneur, au cours d'une prise d'armes dans la cour des Invalides. La croix est accompagnée de cette citation : « Par son exemple, son énergie, par sa vaillance, par sa ténacité a su inspirer à ses hommes une ardeur et un mépris du danger. »
René Beille meurt le , à Cabestany, à l'âge de 96 ans. Invalide de guerre à 100 %, après avoir été blessé à plusieurs reprises pendant la Première Guerre mondiale, il a vécu durant plus de 70 ans avec un seul poumon.
Rapport du concernant la croix de guerre avec palmes de René Beille.
Courrier de Joseph Darnand adressé au lieutenant Beille, héros légendaire, à propos de son beau fils Pierre Fournera, résistant fusillé par les allemands le , au camp de Souge.
Photo prise lors de la cérémonie de prise d'armes dans la cour des Invalides.
↑Victor Giraud, Histoire de la Grande Guerre, Paris, Librairie Hachette
↑Archives du Général Gouraud déposées à La Courneuve aux archives du Ministère des Affaires Étrangères
↑Un coup de main historique ; Revue militaire française, Paris, Librairie militaire Berger Levrault
↑Eric Alary, Joseph Darnand - De la gloire à l'opprobre, Perrin, 2023 ; Du héros de la Première Guerre mondiale à la Collaboration, Paris, Perrin, (lire en ligne).
↑Joseph Darnand, « Rapport Darnand », sur memoiresdesmontsdechampagne.fr, 14 juillet 1918.
↑Colonel Rémy, Morhange : les chasseurs de traîtres, Paris, Flammarion, 1975, p.67.
↑Pierre Saint Laurens, Contes de faits, Paris, Signes du monde, 1995, p. 25.
↑Francesco Fausto Nitti, Chevaux 8, hommes 70, Paris, Éditions Chantal, 1er janvier 1945
↑Jürg Altwegg, L'odyssée du train fantôme, Paris, Robert Laffont, 2001.