Les relations bilatérales englobent généralement trois domaines prépondérants :
celui de la circulation des biens et des personnes entre les deux pays et, en application, du régime frontalier le long des 531 kilomètres de frontière commune (en deux sections, l’une terrestre au nord de la Roumanie, l’autre fluviale aux bouches du Danube) ;
celui des litiges territoriaux et culturels, que le traité d’amitié et de coopération signé à Constanța le , qui laissait à l’Ukraine, comme état héritier de l’Union soviétique, cinq des six îles annexées par l’URSS au détriment de la Roumanie en 1948 et revendiquées par celle-ci jusqu’en 1997[1], n’a pas totalement réglés : deux contentieux résiduels demeurent concernant l’îlot Maican qui se trouve presque au contact de la rive roumaine du bras de Chilia, et le golfe de Musura à l’embouchure de ce bras[2]; en outre, la construction du canal de Bystroe par les Ukrainiens à travers leur partie de la Réserve de Biosphère a suscité les protestations des scientifiques de la partie roumaine en raison de l’augmentation de débit générée, intensifiant l’érosion des rives, et de l’impact d’une navigation plus intense sur l’environnement.
Ce qui a aussi « refroidi » les relations entre les deux pays, surtout après l’échec de la « révolution orange », est la question du statut des minorités ukrainienne en Roumanie et roumanophone en Ukraine, qui vivent de chaque côté de cette frontière et font l’objet d'accords culturels et politiques. Les roumanophones d’Ukraine sont, comme le territoire le l’ancienne Principauté de Moldavie sur lequel elles vivent, un « héritage partagé » entre la Roumanie, la République de Moldavie et l’Ukraine, mais cet « héritage » n’est pas sereinement assumé car, en Ukraine, Moldavie et dans les autres pays de la zone d’influence de la Russie, la législation soviétique s’applique toujours, or celle-ci fait une distinction entre les roumanophones de Roumanie, de Ruthénie et de Bucovine (y compris ukrainienne) considérés comme « Roumains » et bénéficiant des droits culturels accordés à ceux-ci, et les autres (de l’ancienne Bessarabie et du reste de l’Ukraine) qui, étant considérés comme « Moldaves non-Roumains », n’en bénéficient pas[3]. Or la Roumanie conteste cette distinction au nom de l’identité linguistique, religieuse et culturelle de tous les roumanophones, Moldaves ou non[4]. Ce contentieux culturel concerne aussi les anciens monuments historiques moldaves situés en territoire ukrainien (comme les citadelles médiévales de Hotin et de Cetatea Alba) dont la muséologie occulte ou minimise le passé moldave, selon les médias roumains[5].
À noter que la République de Moldavie, située entre la Roumanie et l’Ukraine, dans la zone d’influence russe mais peuplée aux trois-quarts de roumanophones et pour un quart de slaves en partie Ukrainiens, est officiellement neutre dans ces contentieux ; toutefois, les nationalistes moldaves y affichent des positions pro-roumaines et pro-européennes[6], tandis que les slaves et slavophiles y prennent des positions pro-russes (voir Politique en Moldavie).
le du même en Roumanie à Sighetu Marmației pour y inaugurer le pont transfrontalier et l’ouverture du point de passage, fermé depuis 1939 ;
le 30- du même en Roumanie ;
le 3- du même en Roumanie, en observateur du sommet de l’OTAN à Bucarest ;
le , du président roumain Traian Băsescu en Ukraine ; (pendant le mandat du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovytch, de 2010 à 2014, les relations se refroidissent, les visites s’interrompent, des balises-frontières ukrainiennes flottantes sont posées au sud de la frontière de jure, dans le golfe de Musura, le long de la digue nord du port roumain de Sulina, puis enlevées par les garde-frontières roumains, et cela à plusieurs reprises, tandis que des déclarations belliqueuses à propos de ce litige frontalier sont proférées) ;