Red Hat a été fondée en 1993 et son siège social se trouve à Raleigh en Caroline du Nord, elle est une filiale d'IBM depuis 2018. Elle possède des bureaux dans le monde entier.
L'entreprise est principalement connue pour son produit Red Hat Enterprise Linux, un système d'exploitation destiné aux entreprises. Red Hat fournit des plateformes logicielles (système d'exploitation, intergiciel comme JBoss).
Historique
Fondation : 1993
En 1993, Bob Young lance l'AAC Corporation, une société ayant pour but de vendre des accessoires logiciels pour Linux et Unix. Puis en 1994, Marc Ewing a créé sa propre version de Linux, qu'il a appelé Red Hat Linux. Ewing l'a publiée en octobre et elle a été connue pour avoir été la version Halloween. Young a acheté l'affaire d'Ewing en 1995, et les deux entreprises ont fusionné pour donner l'entreprise Red Hat Software[10] dirigée par Young comme Chief executive officer[11].
L'origine du nom de Red Hat remonte au penchant de Marc Ewing pour les chapeaux rouges, en particulier un chapeau lacrosse de la Cornell University qui lui a été offert par son grand-père alors qu'il était étudiant à la hat Carnegie Mellon University[12],[13]. Le rouge du chapeau rouge Fedora est associé symboliquement avec l'idée de libération et de remise en cause de l'autorité hiérarchique[14], voire désigne en anglais quelqu'un qui s'introduit dans une zone sécurisée pour informer ensuite le propriétaire qu'il peut réparer les failles de sécurité s'il l'engage[15].
Introduction en bourse et expansion : 1999
Red Hat a été introduite en bourse le . Matthew Szulik a succédé à Bob Young comme CEO en novembre de cette année[16],[17].
Le , Red Hat rachète Cygnus Solutions, qui proposait une assistance commerciale pour les logiciels libres et de la maintenance pour certains produits[10] GNU comme le GNU Debugger et GNU binutils. Michael Tiemann a travaillé comme Chief Technical Officer de Red Hat et occupe actuellement les fonctions de vice-président des affaires open source[18].
En décembre 2005, Red Hat apparaît première du classement du magazine CIO Insight pour la deuxième fois consécutive[20]. L’entreprise reste en tête de ce classement en 2006 et 2007[21].
Les actions Red Hat font leur entrée dans le NASDAQ-100 le [22].
Le , Red Hat rachète eNovance[23], un leader de l'intégration d'Openstack.
Le , Red Hat rachète Ansible[24],[10], un outil populaire d'automatisation de script[13].
Le , Red Hat rachète la société 3Scale qui fournit des solutions de gestions d'API (API Management)[25].
Le , Red Hat rachète la société Codenvy, un des principaux contributeurs du logiciel open source Eclipse Che de la Fondation Eclipse. Cela permet à Red Hat d'enrichir son offre d'outils pour développeurs. Il est dans un premier temps intégré à openshift.io, la plateforme de développement en ligne qui permet de faciliter la création et le déploiement de service cloud[26],[10].
Le , Red Hat rachète la société CoreOS[10]. CoreOS est une société spécialisée dans les conteneurs applicatifs. Elle propose notamment la distribution linux CoreOS qui est spécialisée dans les conteneurs applicatifs. Selon Red Hat, le but de cette acquisition est d’accélérer l'adoption et le développement d'une plateforme de cloud hybride pour les usages moderne en combinant les technologies de CoreOS avec les technologies OpenShift[27].
Rachat par IBM : 2018
Le , IBM annonce faire l’acquisition de Red Hat pour un montant de 34 milliards de dollars[28]. Selon le Président de Red Hat, cette dernière ne devait pas souffrir d'une perte d'autonomie à l'issue de l'acquisition[29]. En , les autorités européennes donnent leur feu vert et officialisent ce rachat[30]. Jim Whitehurst(en) devient le président d'IBM trois mois après le rachat, et démissionne de ce poste le 2 juillet 2021 générant des incertitudes sur la compatibilité des deux cultures d'entreprise[31]. Le rachat par IBM marque pour certains un tournant du positionnement de l'entreprise dans le monde de l'open source, ce que confirme fin 2020 l'abandon du développement de CentOS une distribution GNU/Linux basée sur RHEL et qui permettait aux entreprises de faire fonctionner RHEL sans acheter de licence. Cet abandon a suscité des critiques parmi les adeptes de l'open source. Quelques distributions dérivées existent cependant pour offrir les mêmes fonctionnalités que CentOS mais qui nécessitent une distribution alternative, telles que AlmaLinux ou Rocky Linux[10].
Red Hat et open source
En 2020 Red Hat publie des directives pour officialiser des pratiques en cours entre la communauté libriste et l'entreprise. Ce document officialise la possibilité pour le personnel de l'entreprise de participer à des projets libristes, considérant qu'il n'y a pas de conflits d'intérêts à long terme et que le modèle de l'open source appelle la collaboration entre projets[32],[33].
En mars 2022, Red Hat publie les résultats de son enquête annuelle « The State of Enterprise Open Source » menée auprès des actrices du monde des affaires de l'open source, confirmant une meilleure connaissance de la part des entreprises pour le modèle de l'open source, ce qui se traduit par un recul des arguments en défaveur du logiciel libre fondé sur des arguments de sécurité, et la volonté affichée de entreprises qui font le choix de l'open source de bénéficier des transferts de savoir que constitue l'accès au code source pour son personnel[34].
Licenciements de 2023
En avril 2023 Red Hat annonce une vague de licenciement de près de 5% de son effectif (20 000 personnes au total) touchant à peu près 800 personnes. Cette annonce génère des protestations et la création d'un mouvement syndical à l'intérieur de l'entreprise[35],[36]notamment en France[37].
La distribution phare de Red Hat - RHEL - n'étant (contrairement à la plupart des distributions Linux) pas livrée gratuitement dans son format binaire[10], Fedora a été créée par Red Hat pour être une distribution GNU/Linux communautaire. La communauté qui gère ce projet est constituée à la fois du personnel de Red Hat et de bénévoles. Red Hat présente le projet Fedora comme un laboratoire pour développer de nouvelles fonctionnalités qui sont plus tard incluses dans la distribution commerciale de Red Hat.[réf. nécessaire]
Modèle économique
Red Hat vend des abonnements d'assistance, de formations et de services d'intégration personnalisés pour les clients utilisant des logiciels open source[13],[38].
Ceph et GlusterFS sont deux plateformes de stockage évolutives open source qui permettent aux équipes informatiques de mettre en place un stockage évolutif dans le nuage ou sur site. Ces solutions sont utiles pour les entreprises qui doivent stocker de grosses quantités de données sans avoir à payer ou être contraintes de s'enfermer dans un service de cloud public[13].
(en) Neeshal Munga, Thomas Fogwill et Quentin Williams, « The adoption of open source software in business models: a Red Hat and IBM case study », Proceedings of the 2009 Annual Research Conference of the South African Institute of Computer Scientists and Information Technologists, Association for Computing Machinery, sAICSIT '09, , p. 112–121 (ISBN978-1-60558-643-4, DOI10.1145/1632149.1632165, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Rich Horwath, Deep Dive : The Proven Method for Building Strategy, Focusing Your Resources ..., Greenleaf Book, , 214 p. (ISBN978-1-929774-82-1, lire en ligne), p. 106