Le recensement de 2011 en Serbie (en serbecyrillique : Попис становништва 2011. у Србији ; en serbe latin : Popis stanovništva 2011. u Srbiji) est le premier recensement de la République de Serbie depuis son indépendance de 2006. Originellement prévu pour avril 2011, il a été retardé à cause d'un manque de fonds et s'est finalement tenu du 1er au et s'est prolongé jusqu'au 18 octobre dans les villes de Belgrade, Kragujevac, Niš et Novi Sad et jusqu'au 20 octobre dans certaines autres grandes villes et municipalités du pays.
Déroulement
Le recensement s'est déroulé en six phases : la préparation du recensement, le recensement proprement dit, le traitement des données, la création d'une base de données, la diffusion des données et l'analyse des résultats.
Le Conseil national bosniaque (en serbe : Bošnjačko nacionalno vijeće) a encouragé les Bosniaques de Serbie à boycotter le recensement, en alléguant qu'il était en contradiction avec la Constitution serbe de 2006 parce qu'il était rédigé seulement en cyrillique et en langue serbe[1] ; en revanche, cet appel n'a pas vraiment été suivi. Le Conseil national albanais (Nacionalno veće Albanaca) a lui aussi appelé au boycott ; la consigne a été massivement suivie dans les municipalités de Bujanovac et Preševo[2] et, dans une moindre mesure dans celle de Medveđa[3].
Résultats
Conformément à l'article 33 de la « loi sur le recensement de la population, des ménages et des logements » (en serbe : Zakona o popisu stanovništva, domaćinstava i stanova ; Službeni glasnik RS, br. 104/09 i 24/11), l'Institut de statistique de la République de Serbie a publié les résultats préliminaires du recensement, qui seront sujets à des modifications au cours du traitement statistique des données ; les résultats définitifs seront communiqués de mi-2012 à fin 2013. Ces premiers résultats ont été publiés le [2] ; ils intègrent notamment les déplacés internes venus du Kosovo-et-Métochie.
Avec une population de 7 120 666, la Serbie a perdu environ 5 % de sa population par rapport au recensement de 2002 ; mais, selon Dragan Vukmirović, le directeur de l'Institut de statistique de la République de Serbie, cette chute, qui est à minimiser en raison du boycott des populations albanaises de la vallée de Preševo, est due en partie à une forte émigration[5]. Les régions les plus rurales ont connu une importante dépopulation au profit des grands centres urbains, notamment Belgrade, Novi Sad et Novi Pazar[6].