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Promu général de corps d'armée le , il échange volontairement ses quatre étoiles contre les galons de lieutenant-colonel pour prendre le commandement du bataillon français de l'ONU pendant le début de la guerre de Corée avant d’être touché par la limite d’âge en 1951.
Raoul Magrin-Vernerey est le fils d'Anna Magrin, fille de Martial Antoine Magrin et de Marie Élise Vernerey[2]. Sa mère est institutrice en poste à Vienne et elle lui donne naissance à Budapest. Un comte hongrois veille d'abord à son éducation, puis il est élevé par sa grand-mère maternelle à Laviron, dans le Haut-Doubs[3].
Formation
Après des études au lycée Victor-Hugo de Besançon[4] et au petit séminaire d'Ornans[4], il a seize ans lorsqu'il se présente pour s'engager dans la Légion étrangère[4]. En raison de son jeune âge, il n'est pas admis et reprend ses études et entre à Saint-Cyr en 1912[4], il en sort en 1914 avec la promotion de Montmirail, et le grade de sous-lieutenant.
Première Guerre mondiale
Le 5 août 1914, il rejoint le 60e régiment d'infanterie , il combat au sein de ce régiment et au sein du 260e[4] et termine la guerre avec le grade de capitaine, chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de 11 citations[4]. Blessé sept fois et réformé avec une invalidité de 90% : cuisse fracturée par balle, bras droit brisé par l'explosion d'une grenade, deux blessures à la tête imposant deux trépanations, les yeux brûlés par des gaz.
Entre-deux-guerres
Après l'armistice du 11 novembre 1918, mis à la disposition du commandant en chef des armées alliées en Orient, il rejoint l’état-major comme chef du 1er bureau au début de 1919. Il est alors administré par le 1er régiment de tirailleurs marocains (RTM). Le , il est désigné pour effectuer un stage au centre d’aviation du 415e RI de San Stefano, où il est formé comme observateur avion. À l’issue, il rejoint les services administratifs du Levant à Beyrouth, en qualité d’adjoint à l’administrateur. Il est nommé conseiller administratif de Caza de Sayoun, le , puis inspecteur des milices du territoire des Alaouites, le . À ce poste, il mérite une citation à l’ordre de l’armée. Le , il est désigné pour encadrer la Légion syrienne. Il est affecté à la 4e compagnie du 1er escadron, escadron dont il prend le commandement le 1er juillet. Il cumule cette fonction avec celle d’adjoint au chef de corps.
Le , il obtient enfin de rejoindre la Légion étrangère[4] dont il rêve depuis sa jeunesse. Après un bref séjour au 1er REI, il est affecté au 3e REI et prend part à la campagne du Rif[4] au Maroc jusqu'en 1927. Il rejoint alors le Proche-Orient, où il est promu au grade de chef de bataillon en 1928[4].
Il est une nouvelle fois affecté à la Légion en 1931[4] et ne quittera cette arme qu'en . Affecté au 2e REI, il séjourne au Maroc[4], puis il rejoint le 5e REI au Tonkin[4].
Rentrant d'Extrême-Orient, il prend en janvier 1938 le commandement du bataillon d'instruction de Saïda[4], il est promu au grade de lieutenant-colonel le de la même année[4], avant de repartir au Maroc avec le 4e REI.
Seconde Guerre mondiale
Le , il rejoint le 3e REI qui forme un groupement de bataillons de marche de type montagne. Il est désigné comme chef de corps des deux bataillons de Légion qui forment la 13e demi-brigade légère de montagne de Légion étrangère (DBLE). Regroupée d’abord au camp du Larzac puis à Sathonay, son unité se prépare à une campagne, dont la destination n’est pas fixée. Ce sera le début de l'épopée de la 13e DBLE, la longue route ne fait que commencer.
Le , à Bjervik en Norvège, la 13e DBLE livre son premier combat, conquiert quatre objectifs, force les Allemands à fuir, en abandonnant de nombreux prisonniers, des armes automatiques, des équipements impossibles à dénombrer, et jusqu'à dix avions bimoteurs.
Du au , le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey et ses légionnaires gagnent à Narvik ce que l'on a appelé « la seule victoire française de 1939-1940 », victoire qui leur vaut d'être cités à l'ordre de l'Armée, avec attribution de la Croix de guerre avec palme de vermeil[5], pour avoir libéré 60 prisonniers alliés, fait 400 Allemands prisonniers, capturé 10 canons et un très important matériel.
À peine revenu en Bretagne, le [4] , avec 500 de ses hommes, il embarque le à Saint-Jacut-de-la-Mer[4] où, via l'île de Jersey, il rejoint le , avec la moitié de sa demi-brigade[4], les Forces françaises libres en Angleterre et adopte alors le pseudonyme de Monclar (du nom du village de Monclar-de-Quercy, dans le Tarn-et-Garonne, d'où sa famille est originaire[4]). Il est promu au grade de colonel.
Fin août 1940, il est envoyé en Afrique avec la 13e DBLE (Dakar, Freetown puis le Cameroun), il refuse de participer aux combats de ralliement au Gabon, pour ne pas avoir à combattre des Français[4].
Participant aux opérations menées contre les forces de l'Axe en Afrique, c'est lui qui, à la tête de la brigade française libre d'Orient en Érythrée, prend Massaoua dans le cadre de la bataille de Keren en mars 1941, une opération qu'il a préparée et menée[4]. Il entre dans la ville avec une section d'éclaireurs motocyclistes[4] et fait prisonniers l'amiral Mario Bonetti(it)[4], commandant des forces italiennes en Afrique orientale, 8 autres officiers généraux, 440 officiers[4] et 14 000 soldats des forces italiennes.
En juin 1941, il refuse de combattre en Syrie contre d'autres Français[4], en particulier les légionnaires du 6e REI. Il est remplacé à la tête de la 13e DBLE par le lieutenant-colonel et prince Amilakvari.
En novembre 1943 et jusqu'à la fin de la guerre, il est adjoint au général commandant supérieur des troupes du Levant[4] et participe à la pacification du nord de la Syrie, où se déroulent des troubles violents en mai et [4].
Après guerre
Promu général de division en 1946[4], il devient adjoint au commandant supérieur des troupes d'Algérie. Il est, en 1948, « chargé de mission permanente d'inspection des unités de Légion ». Pendant près de 2 ans, il effectue d'incessants voyages partout où stationnent et combattent des unités de Légion en Algérie, au Maroc, à Madagascar, en Indochine où il participe aux combats de Cochinchine et du Tonkin.
En 2011, la mairie de Monclar-de-Quercy lui rend hommage en inaugurant une stèle en son honneur devant l'entrée des officiels de la mairie. Une place et la salle d'honneur de la mairie prennent également son nom.
↑(ANAFFC ONU et RC, voir le site de l'association à l'adresse suivante [1])
↑Nota : la médaille militaire se porte avant la LH pour les officiers généraux ayant commandé au front, attention selon La Grande Chancellerie aucun texte officiel n'existe et il s'agit d'une simple habitude
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Jean-Marie Thiébaud, La Présence française en Corée de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, L'Harmattan, 2005, p. 215-216.
Edme des Vollerons, Le Général Monclar, un condottière du XXe siècle, Paris, Economica, Hautes études militaires, ISC, 2000. 180 p.