Marié à Agnès de Poitiers en 1135, il en eut une fille, Pétronille, l'année suivante. Il confia la réalité du pouvoir à sa fille et surtout à son gendre, le comte de BarceloneRaimond-Bérenger IV, dès 1136, ne gardant pour lui que le titre de roi. Il se retira dans le monastère Saint-Pierre-le-Vieux, où il finit sa vie en 1157.
Biographie
Jeunesse et vie cléricale
Ramire était le dernier fils du roi d'Aragon et de Pampelune, Sanche Ier. Dès son plus jeune âge, il fut consacré à la vie cléricale, comme l'étaient les cadets de familles nobiliaires au Moyen Âge. Le , il fut envoyé à l'âge de sept ans comme moine à l'abbaye Saint-Pons, à Thomières, dans la vicomté de Béziers.
En 1111, son frère Alphonse Ier, devenu roi d'Aragon, entra en conflit avec son épouse, Urraque Ire, reine de León et de Castille. Les habitants de Sahagún, avec l'appui d'Alphonse Ier, ravagèrent l'abbaye Saint-Benoît de Sahagún, où elle avait trouvé refuge. À la suite des événements, le roi d'Aragon appela son frère Ramire afin de reprendre l'abbatiat de Saint-Benoît. En 1117, Ramire revint en Aragon, comme abbé de Saint-Pierre-le-Vieux, abbaye dont les travaux avaient commencé à Huesca sous l'impulsion d'Alphonse Ier. Finalement, à l'âge de 46 ans, Ramire fut nommé évêque de Roda-Barbastro en 1134. Il n'eut cependant pas le temps de prendre possession de son évêché.
Ramire, encore évêque de Roda-Barbastro, se trouvait en train de célébrer la nativité de la Vierge, le , à Tierrantona, en Sobrarbe, lorsqu'il apprit la nouvelle de la mort de son frère et son élection au trône d'Aragon. Il fut couronné à Saragosse trois semaines plus tard, le .
Règne
Révoltes et politique intérieure
Ramire II gouverna comme roi d'Aragon, titre auquel étaient attachés les comtés de Sobrarbe et de Ribagorce. Dès le début de son règne, il fut confronté à l'agitation de la noblesse aragonaise, qui contestait son autorité. En 1135, menacé par une révolte, Ramire II fut forcé de se réfugier à Besalú. La chronique de San Juan de la Peña, du XIVe siècle, développe à ce propos la légende de la cloche de Huesca. Préoccupé des révoltes, Ramire II aurait envoyé en 1135 ou 1136 un messager à Pierre II, l'abbé de Saint-Pons de Thomières, son ancien supérieur. Le messager serait arrivé alors que l'abbé, dans le jardin de l'abbaye, coupait les roses qui dépassaient des massifs : l'abbé aurait conseillé au roi de faire de même. Peu de temps après, Ramire II aurait convoqué les nobles les plus importants du royaume à Huesca, au motif de leur montrer une cloche qu'on pourrait entendre dans tout le royaume et aurait fait décapiter les douze nobles les plus coupables. Le geste du roi aurait terrorisé les autres nobles et mit fin à leur révolte.
La main de Pétronille fut tout d'abord sollicitée par le roi de roi de Castille et LeónAlphonse VIIl'Empereur : les deux rois conclurent un accord au traité à Alagón, le . Mais le projet rencontra l'opposition à la fois du roi de Navarre, Garcia V, et de la noblesse aragonaise. Finalement Ramire II décida d'unir sa fille au comteRaimond-Bérenger IV de Barcelone. Par l'accord matrimonial de Barbastro, le , il transmit tous ses pouvoirs à son gendre, sans toutefois abdiquer. Ce dernier, devenu prince d'Aragon prit la tête des deux États, permettant à Ramire II de quitter la vie politique.
Fin de règne et mort
Ramire II, ne conservant que le titre de roi d'Aragon, retrouva la vie monastique et se retira dans le monastère Saint-Pierre-le-Vieux de Huesca, tandis qu'Agnès retournait en Aquitaine et terminait sa vie à l'abbaye de Fontevrault. Pétronille partit quant à elle pour la cour de Barcelone, où elle reçut son éducation. Au mois d'août, ayant atteint l'âge de quatorze ans, elle épousa Raimond-Bérenger IV à Lérida.
Ramire II termina sa vie entre le monastère Saint-Pierre-le-Vieux et le sanctuaire Saint-Urbicius(es), à Nocito. Il mourut à Huesca le . Ses restes furent déposés dans un sarcophage romain du IIe ou IIIe siècle, placé dans la chapelle Saint-Barthélémy du monastère Saint-Pierre-le-Vieux.
Famille
De son mariage avec Agnès de Poitiers, le , Ramire II n'a qu'une fille :
(es) Ernest Belenguer, « Aproximación a la historia de la Corona de Aragón », La Corona de Aragón. El poder y la imagen de la Edad Media a la Edad Moderna (siglos XII - XVIII), Sociedad Estatal para la Acción Cultural Exterior (SEACEX) - Generalitat Valenciana - Ministerio de Cultura de España, Lunwerg, 2006, p. 26 (ISBN84-9785-261-3).
(es) Ana Isabel Lapeña Paúl, Ramiro II de Aragón. El rey monje (1134-1137), Éd. Trea, Gijón, 2008 (ISBN978-84-9704-392-2).
(es) Alberto Montaner Frutos, El señal del rey de Aragón. Historia y significado, Institución « Fernando el Católico », Saragosse, 1995 (ISBN84-7820-283-8).
(es) Antonio Ubieto Arteta, La creación de la Corona de Aragón, Anubar, Saragosse, 1977.