La tourbière de la Grande Pile est une référence pour l'histoire climatique de l'Europe occidentale. Celle-ci fournissant un enregistrement des fluctuations climatiques sur les derniers 135 000 ans. Elle possède également une riche diversité de milieux humides où toutes les phases évolutives d'une tourbière sont représentés. Enfin, elle abrite des espèces rares et menacées.
Localisation
Le territoire de la réserve naturelle est situé sur la commune de Saint-Germain qui fait partie de la région des Mille étangs, au pied des Vosges saônoises, dans l'Est du département de la Haute-Saône en région de Bourgogne-Franche-Comté[2]. Il se compose de 3 entités séparées : le site de la tourbière de la Grande Pile en forme de croissant, une partie du bois de Question au nord-est et l'extrémité nord de l'étang du Grand Saint-Maurice au sud-est. L'altitude générale est voisine de 330 mètres[3].
Histoire du site et de la réserve
En 1866, la tourbière de la Grande Pile et la tourbière des Monts Reveaux sont exploitées pour leurs riches gisements de tourbe[4].
En plus de l'intérêt suscité par son ancienneté, la tourbière de la Grande Pile possède également un intérêt par la diversité de ses milieux humides bien que la majeure partie soit occupée par la forêt. Toutes les phases évolutives d'une tourbière sont ainsi réunies en un même lieu : bas marais acide, précédant la formation de la tourbière bombée à sphaignes, puis évolution lente vers la tourbière boisée représentée par une boulaie sur tourbe. Cette diversité des milieux est complétée par des roselières et une aulnaie marécageuse, sur les sols engorgés par l'eau sur de longue périodes. Ces derniers, lorsqu'ils sont entièrement ressuyés, permettent le développement d’une chênaie-hêtraieacidiphile[2].
Vue aérienne générale en hiver.
Vue aérienne générale au printemps.
Zone colonisée.
Une partie de l'étang du grand Saint-Maurice fait partie de la réserve naturelle.
Flore
La tourbière abrite un grand nombre d’espèces végétales d'intérêt patrimonial fort, en particulier des espèces rencontrées habituellement en plus haute altitude : Andromeda polifolia, la scheuchzérie des marais, l’utriculaire jaune pâle, les Droséras à feuilles rondes et intermédiaire bénéficient d’une protection à l'échelle nationale. La canneberge et la laîche à épis velus sont considérées comme menacées[2].
La tourbière de la Grande Pile (la plus connue du département) a fourni un enregistrement des fluctuations climatiques sur les derniers 135 000 ans et sert de référence pour l'Europe occidentale[6]. Elle possède également un grand intérêt par la riche diversité de milieux humides : toutes les phases évolutives d'une tourbière y sont représentées et elle abrite des espèces rares et menacées.
Au début du XXIe siècle, un sentier est aménagé avec des panneaux d'interprétation permet de parcourir le site. Un nouvel aménagement, la "balade à 1000 temps", est mis en place en par le Conservatoire d'espaces naturels de Franche-Comté, les nouveaux panneaux explicatifs et tables de lectures adoptent différentes formes (engrenages, montres à gousset, cadran solaire et frise chronologique)[7].