Laflèche est un quartier de nature essentiellement populaire dont les habitations et autres bâtiments ont été principalement construits entre 1930 et 1960. Au début du XXe siècle, le territoire fait partie de la municipalité de paroisse de Saint-Antoine de Longueuil et est connu alors sous le terme de St. Lambert Heights. Toutefois, l'usage du vocable Mackayville pour désigner le secteur s'est de plus en plus imposé, en l'honneur d'un notaire montréalais qui en avait géré le développement dès les années 1920[1].
Durant cette décennie, le secteur assiste à l'ouverture de sa première école constituée de plus qu'une salle de classe et de son premier bureau de poste, après l'arrivée d'une quarantaine de familles. En 1925, la paroisse est fondée et un presbytère est construit deux ans plus tard[1]. Le manque de logements à Montréal et la crise économique de 1929 contribuent par ailleurs à l'attrait que représente Mackayville pour la population ouvrière[2]. En 1947, Mackayville se sépare de la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil et obtient le statut de ville, et ce, au même moment où la Ville de Jacques-Cartier est constituée avec les parties restantes de Saint-Antoine de Longueuil. À ce moment, la Mackayville compte une population d'environ 4 000 habitants sur les 13 000 que comptait l'ensemble de la municipalité de paroisse[2].
À la suite de l'ouverture du pont Jacques-Cartier en 1930, et jumelé à l'usage croissant de l'automobile, plusieurs familles ouvrières de Montréal iront vivre sur la rive-sud et Mackayville prendra forme grâce à ce flux de population. Ce nouveau développement, à l'extrémité nord de la ville de Saint-Lambert, était cependant relié à Montréal dès novembre 1912 par une ligne de tramway utilisant le pont Victoria. C'était la compagnie Montréal & Southern Counties qui en assurait le service et ce, jusqu'au démembrement du système en 1956[3]. L'un des arrêts les plus fréquentés était celui du magasin général, à l'intersection de la Grande Allée et du boulevard Édouard, qui fut par la suite transformé en dépanneur Perrette.
La liste suivante répertorie les différentes personnes ayant occupé la fonction de maire de Mackayville, puis de Laflèche après 1959.
1947-1949 : J. W. Gendron
1949-1953 : Lucien Tapin
1953-1957 : Édouard Charruau
1957-1962 : Paul Provost
1962-1963 : Henri Cyr
1963-1965 : Alexandre Girard
1965-1969 : Gérard Philipps
Urbanisme
Durant les années 1970, le quartier était connu sous le vocable du Petit Saint-Henri de la Rive-Sud par les résidents de la banlieue sud de Montréal. Longtemps objet de dérision pour ses rues en terre, c'est vers 1956 qu'un système d'égout est implanté et que les rues sont pavées[1].
Le quartier Laflèche est réputé pour ses minuscules maisons fabriquées à l'aide de madriers goudronnés provenant de l'industrie ferroviaire. Une bonne partie des premiers résidents du quartier travaillaient aux usines du Canadien National à Pointe-Saint-Charles et ceux-ci pouvaient en « sortir » de gros morceaux de bois une fois le moment venu de construire leurs maisons.
Cependant, la plus vieille maison du quartier est située sur la rue Duke, construite à la fin du XVIIe siècle, à l'époque de la seigneurie de Longueuil.
Plus récemment et particulièrement depuis les années 2010, le quartier est convoité par les entrepreneurs immobiliers qui achètent et démolissent les bungalows d'un étage construits durant les années 1960 et 1970 afin de les remplacer par des constructions de plus d'un étage abritant souvent plus d'une seule unité, le tout contribuant à une densification plus soutenue du secteur[6].
Notes et références
Bibliographie
Cahier Souvenir St-Hubert (125e anniversaire). Une vision historique, industrielle, commerciale, et culturelle de St-Hubert. Courrier Saint-Hubert. Septembre 1985