Elle est située dans le golfe de Guinée, à 350 kilomètres des côtes du Gabon. Sa ville principale est Santo António qui en est aussi le chef-lieu administratif.
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Histoire
L'île est découverte en 1471 par des navigateurs portugais. Elle est alors déserte[1] et se peuple en plusieurs vagues. Il s'agit initialement d'une escale pour les navires en route vers l'Asie via le cap de Bonne-Espérance tout au sud de l'Afrique. Au XVIIe siècle elle devient une étape de la traite négrière. Du métissage se crée entre des colons blancs et des esclaves noirs[2].
« [Elle] est éloignée de Saint-Thomée que de trente lieues, d'où on la voit par temps clair, malgré son éloignement. Quoi que peut-être un peu moins fertile que Saint-Thomée, c'est une bonne relâche, & l'air y est moins mal-sain. L'on y trouve quelques blancs & par cette raison plus de sûreté parce que les principaux habitants en sont moins canailles. Ils vivent comme eux, & font le même commerce. »
L'île se couvre de plantations de canne à sucre, de café puis de cacao.
La métisse Maria Correia est une figure célèbre de l'île au XVIIIe siècle, née d’un officier brésilien et d'une mulâtresse puis mariée à un riche planteur qui meurt assez vite. Elle se remarie mais son nouveau conjoint décède à son tour. Elle devient alors l'une des plus riches propriétaires de Principe. Elle est connue pour avoir trompé la vigilance des navires anglais qui traquaient les navires négriers, invitant leurs officiers à dîner pendant que ses hommes libéraient les esclaves à un autre endroit de l'île. En 1869 l'esclavage est aboli à son tour par le Portugal, la main d'œuvre étant remplacée par des travailleurs d'autres colonies de l'empire lusophone, d'Angola ou du Cap-Vert actuels. Au début du XXe siècle Principe est devenue l'un des premiers producteurs mondiaux de cacao acclimaté en provenance de son Amérique originelle. Elle compte par ailleurs un chemin de fer pour transporter la marchandise entre les plantations, les roça. Avec l'indépendance de l'État-archipel Sao Tomé-et-Principe en 1975 les propriétaires portugais quittent l'île. Le nouveau régime marxiste-léniniste nationalise les plantations, qui périclitent au point d'être parfois recouvertes par la luxuriante végétation[2].
Vivant en quasi-autarcie, avec de très rares voitures, la population vit de la pêche et de cultures. San Antonio est la seule ville de l'île. En 2011 le millionnaire sud-africain Mark Shuttleworth décide d'investir dans l'île en partenariat avec le président du gouvernement régional José Cassandra. L'homme d'affaires investit dans des infrastructures, rallonge la piste d'aviation, construit une centrale électrique (il y avait peu d'électricité jusque-là), introduit Internet, développe le secteur hôtelier et finance des écoles primaires. Sa société "Here Be Dragons" ("HBD") devient l'un des principaux employeurs de Principe. En 2012 l'intégralité de l'île est classée comme réserve de biosphère par l'UNESCO ce qui implique des règles drastiques de respect de l'environnement[2].
↑ a et bGérard L. Chouin et al., chap. 10 « Igbo-Ukwu, Ifé et les régions du golfe de Guinée », dans François-Xavier Fauvelle (dir.), L'Afrique ancienne : De l'Acacus au Zimbabwe, Belin, coll. « Mondes anciens », , 678 p. (ISBN978-2-7011-9836-1), p. 289-290.
↑ ab et cAdrien Jaulmes, « L'île mystérieuse et l'homme de la lune », Le Figaro Magazine, semaine du 9 mars 2018, pages 74-85.
↑Jean-Baptiste Gaby, supérieur du couvent de l'observance de Saint-François de Loches (1689), « Relation de la Nigritie, contenant une exacte description de ses Royaumes & de leurs Gouvernements, la Religion, les Mœurs, Coustumes & raretez de ce Païs. Avec la découverte de la Rivière du Senega, dont on a fait une Carte particulière » ; Éd. E. Couterot, 92 pages (livre numérisé par Google) ; voir page 258 : « Description : l'île du Prince ».