Le site de Poverty Point a été reconnu dès 1873 par l’archéologue américain Samuel Lockett[3]. Des fouilles ont été menées par James Ford et Stuart Neitzel dans les années 1950 pour le compte du Musée américain d'histoire naturelle[3]. Les photographies aériennes ont ensuite permis de mieux comprendre la nature et l’organisation du site. Le site a été en partie endommagé par l'agriculture aux XIXe et XXe siècles. Les fouilles se poursuivent de nos jours.
Chronologie
Le site a été fondé vers le XVIIIe siècle av. J.-C.[4]. La végétation a été brulée afin d’aménager le site vers 1450 - selon les datations au carbone 14. Puis le secteur a été recouvert de limon avant que soient édifiés les premiers tertres. Le site a atteint son apogée vers [5].
Poverty Point a été abandonné bien avant notre ère, peut-être vers [6],[5].
Description
Le site archéologique s’étend sur quelque 161,8 hectares[7]. Cependant, les recherches montrent une occupation sur au moins 5 km le long du bayou Marcon, à l’ouest du fleuve Mississippi[8].
Le centre du site est occupé par un ensemble de six levées de terre concentriques édifiées en demi-cercle qui forment un vaste « C »[1]. En l’état actuel, chaque levée mesure un à deux mètres de hauteur[1] ; elles sont séparées par des intervalles de 43 à 60 mètres[3]. La plus petite a un diamètre de 600 mètres et délimite un espace de 14 hectares qui s’ouvre sur le bayou Marcon. La dernière et la plus grande s’étend sur environ 1,2 km de diamètre[3].
Le site abrite plusieurs tertres, peut-être sept au total. Le plus grand, appelé « Mound A », se trouve à l’ouest et à l’extérieur des talus. Il mesure 21 mètres de hauteur, 216 mètres de longueur et 195 mètres de largeur[3], ce qui en fait l’une des plus importantes structures en terre d’Amérique du Nord. Des fouilles récentes tendent à montrer que le Mound A fut aménagé rapidement, peut-être en trois mois[8]. Il représente pourtant un volume total d’environ 238 000 m3[8]. Vu du ciel, sa forme fait penser à la lettre « T » ou à un oiseau en train de voler, ailes déployées. Il représentait peut-être le centre cosmologique du site[8].
Un autre tertre a une forme conique et s’élève à 7,5 mètres. Sa plate-forme devait supporter un édifice en bois. Le Lower Jackson Mound se trouve au sud : il est probablement le plus ancien de Poverty Point[1]. Au nord, le Motley Mound mesure 16 mètres de haut.
Les Amérindiens qui ont occupé le site de Poverty Point étaient des chasseurs-cueilleurs et non des agriculteurs. Ils ont dû déplacer quelque 750 000 à 1 million de mètres cubes de terre pour aménager le site[8].
Poverty Point était le centre d’un réseau commercial qui s’étendait jusqu’à 1 600 km de distance. Par exemple, les archéologues ont trouvé du cuivre provenant des Grands Lacs, des microlithes et des pointes de flèche des vallées de l’Ohio et du Tennessee, des montagnes Ouachita et Ozark, et de la stéatite des Appalaches. De telles matières premières étaient déjà importées vers [3] L’artisanat était développé, comme l’attestent les découvertes de figurines en argile et de bijoux en pierre.
Certains archéologues considèrent que Poverty Point était principalement utilisé comme centre cérémoniel par les Amérindiens, mais n’était pas une ville[1]. Pour eux, il s’agissait d’un lieu de rencontre et de réunions périodiques, plus que d’un établissement permanent. Cependant, divers indices suggèrent que le site était occupé en continu, comme les nombreuses boules d’argile trouvées, qui servaient à chauffer les aliments.
Le site est ouvert aux visiteurs de 9 heures à 17 heures, sauf à Thanksgiving, Noël et au jour de l'an[6]. Les plus de 62 ans et les moins de 12 ans bénéficient de la gratuité[6].
(en) George R. Milner, The Moundbuilders: Ancient Peoples of Eastern North America, Londres, Thames & Hudson Ltd,
(en) Jon L. Gibson, Poverty Point. A Terminal Archaic Culture of the Lower Mississippi Valley, University of Southwestern Louisiana, (lire en ligne)
(en) Tristram R. Kidder, Anthony L. Ortmann et Lee J. Arco, « Povert Point and the archaeology of singularity », The SAA archaeological record, Society for American Archaeology, vol. 8, no 5, , p. 9-12 (ISSN1532-7299)
(en) Michael L. Hargrave, Tad Britt et Matthew D. Reynolds, « Magnetic evidence of ridge construction and use at Povert Point », American antiquity, Society for American Archaeology, vol. 72, no 4, , p. 757-769 (ISSN0002-7316)
(en) Jon L. Gibson, The Ancient Mounds of Poverty Point: Place of Rings, Gainesville, University Press of Florida,