Il s'agit d'un portique de type porticus duplex d'influence grecque, c'est-à-dire un portique à deux travées, laissant penser que l'architecte chargé des travaux est probablement d'origine grecque[4]. L'idée d'élever à Rome un édifice en vogue dans les cités grecques telles que Priène, Pergame ou Halicarnasse a peut-être été rapportée par Cnaeus Octavius lui-même à la suite de son voyage de propagande en Grèce avec Caius Popillius Laenas entre 170 et 169 av. J.-C., au cours de la guerre contre Persée[4],[m 2],[a 1].
L'architecture du portique est suffisamment novatrice à Rome à cette époque pour qu'il soit caractérisé dans les textes par une de ses caractéristiques architecturales[5],[6]. Néanmoins, les indications fournies ne sont pas suffisamment précises pour être en mesure de restituer le plan du portique. Il a pu s'agir d'un portique composée d'une seule aile ou d'un quadriportique dont l'une des ailes au moins comporte deux rangées de colonnes[5].
Selon Pline l'Ancien, les chapiteaux, d'ordres dorique et corinthien, sont revêtus de bronze[7],[a 2]. D'après la définition de porticus duplex de Vitruve[a 3], les colonnes des deux rangées ne sont pas du même ordre ni de même dimension. Les colonnes en façades devaient être d'ordre dorique tandis que les colonnes intérieures, plus hautes, devaient être corinthiennes[8]. Il est possible que les chapiteaux, qualifiés de corinthien par Pline l'Ancien et qui semblent constituer une des principales curiosités du portique, proviennent du butin saisi (spolia) à Pydna ou à Samothrace après la victoire sur Persée[8]. Il s'agit d'un des premiers édifices d'ordre corinthien à Rome, ce qui expliquerait que les chapiteaux aient été rapportés et non réalisés à Rome, la technique n'étant pas encore suffisamment maîtrisée[1],[6].
↑ ab et cJean Marcadé, « Compte rendu bibliographique de « L'Ara di Domizio Enobarbo e la cultura artistica in Roma nel II secolo a. C. » (F. Coarelli, 1968) », Revue des Études Grecques, vol. 84, no 401, , p. 559 (lire en ligne)
↑P. Charneux, « Rome et la confédération achéenne », BCH, no 81, , p. 181
(it) F. Zevi, « L’identificazione del tempio di Marte in circo e altre osservazioni », L’Italie préromaine et la Rome républicaine. Mélanges offerts à J. Heurgon, Rome, vol. 2, , p. 387-410 (lire en ligne)
Pierre Gros, « Les premières générations d’architectes hellénistiques à Rome », L’Italie pré-romaine et la Rome républicaine. Mélanges offerts à J. Heurgon, Rome, vol. 2, , p. 51-74 (lire en ligne)
Ouvrages sur le portique
(en) Bjorn Olinder, « Porticus Octavia in Circo Flaminio : topographical studies in the Campus Region of Rome », Acta Instituti Romani Regni Sueciae, Stockholm, vol. 11,
(en) John R. Senseney, « Adrift toward Empire : the lost Porticus Octavia in Rome and the origins of the Imperial Fora », Journal of the Society of Architectural Historians, University of California Press, vol. 70, no 4, , p. 421-441