Brézé s'évertue au cours des années 1440 à chasser les Anglais du royaume de France, au cours de la dernière phase de la guerre de Cent Ans. Il participe de ce fait aux hostilités en Normandie dès 1440 et en Aquitaine dès 1442. En récompense de son rôle joué dans la défense de Pontoise contre les Anglais menés par Richard d'York, le roi le crée comte d'Évreux en 1441. Brézé bénéficie de l'appui total de la maîtresse du roi Agnès Sorel, devient chambellan du roi et assoit son autorité sur le Conseil royal au détriment de ses anciens alliés, tels Arthur de Richemont ou Charles IV du Maine. Les années de son ascension spectaculaire au sein du gouvernement, entre 1444 et 1450, se révèlent être les plus glorieuses du règne de Charles VII.
Malgré des accusations formulées en 1448 par son farouche ennemi le dauphin Louis qui résultent en un procès qui l'exonère complètement, Pierre de Brézé garde la confiance de Charles VII et joue un rôle majeur dans la reconquête du duché de Normandie. Il prend part à la prise de Verneuil en 1449 ainsi qu'à la décisive bataille de Formigny en 1450, qui scelle la fin de la présence anglaise en Normandie. En remerciement de ses efforts, le roi lui attribue la charge de grand sénéchal de Normandie, et ce en dépit de la mort de son alliée Agnès Sorel et du déclin de son influence à la cour. Brézé exerce depuis la Normandie de fructueux actes de piraterie contre les vaisseaux anglais et parvient même à conduire un raid contre le port de Sandwich en 1457.
Avec Louis XI
À la mort de Charles VII en , le nouveau roi Louis XI règle ses comptes avec ceux qui l'ont combattu et fait emprisonner Pierre de Brézé à Loches. Il est néanmoins libéré au début de 1462 en raison de ses capacités d'homme de guerre. Louis XI a toutefois mis une condition à cette libération : que Pierre consente au mariage de son fils Jacques avec sa demi-sœur Charlotte de Valois[1]. Brézé accepte et prépare promptement une expédition dans le cadre de la Guerre des Deux-Roses dans le Northumberland en faveur de Marguerite d'Anjou, épouse du roi de la Maison de LancastreHenri VI d'Angleterre, renversé l'année précédente par Édouard IV de la Maison d'York. L'invasion conduite par Marguerite d'Anjou à l'automne 1462 en concertation avec l'Écosse et la France se révèle cependant inefficace. Contraints de se replier en Écosse, Marguerite et Brézé mènent plusieurs expéditions dans le Nord de l'Angleterre qui échouent et doivent finalement se réfugier en France à l'été 1463.
↑Jean Favier, Louis XI, Fayard 2001 (réédition en 2012), Paris, p. 452
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Bibliographie
Pierre Bernus, « Le rôle politique de Pierre de Brezé au cours des dix dernières années du règne de Charles VII (1451-1461) », Bibliothèque de l'école des chartes, Paris, Librairie Alphonse Picard et fils, t. 69, , p. 303-347 (lire en ligne).
Philippe Contamine, « À l'abordage! Pierre de Brézé, grand sénéchal de Normandie, et la guerre de course (1452-1458) », dans Pierre Bouet et Véronique Gazeau (dir.), La Normandie et l'Angleterre au Moyen Âge : colloque de Cerisy-la-Salle, 4-, Publications du CRAHM, 2003, p. 307-358.