Pierre Joigneaux (Ruffey-lès-Beaune , 23 décembre 1815 - Asnières , 26 janvier 1892 ) était un journaliste puis homme politique d'extrême gauche .
Il fait ses études à l’École centrale des arts et manufactures de Paris et entra dans la presse démocratique dès l'âge de vingt ans.
Collaborateur du Journal du Peuple , du Corsaire , du Charivari , il fit une vive opposition au gouvernement de Louis-Philippe Ier , et fut condamné en 1838 à quatre ans de prison pour des articles publiés dans L'Homme libre , journal républicain imprimé clandestinement.
Fort de cette expérience, il publie en 1841 Les Prisons de Paris .
Revenu dans sa Bourgogne natale, il fonde à Beaune la revue Chronique de Bourgogne en 1843[ 1] puis La Sentinelle beaunoise en 1845[ 2] . Il dirige ensuite d’autres revues à Dijon : le Courrier de la Côte d’Or , le Vigneron des Deux-Bourgognes et la Revue Industrielle et agricole de la Bourgogne .
Apôtre convaincu de l'idée républicaine , en même temps que fervent propagateur des saines notions d'agriculture , il exploitait la ferme de Quatre-Bornes, près de Châtillon-sur-Seine , lorsque la révolution de 1848 éclata.
Carrière politique
Sa vie politique commence en 1848 : il est nommé sous-commissaire de la République dans l’arrondissement de Châtillon-sur-Seine . Élu représentant du Peuple à l’Assemblée constituante , il siège à l’extrême gauche . Son nom fut même mis en avant pour une candidature à la présidence de la République à l'approche de 1852 .
Opposé au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte , il est expulsé et se réfugie à Saint-Hubert en Belgique où il se lie d'amitié avec Alexandre Dumas père . Il reprend ses études agronomiques et publie à Bruxelles plusieurs ouvrages pratiques estimés. Il ne reviendra en France qu'à la faveur d'une amnistie prononcée en 1859.
Député en 1871, il est constamment réélu. En mai 1877 , il est signataire du manifeste des 363 [ 3] . Il est ensuite sénateur de la Côte-d'Or et conseiller général du Canton de Beaune-Sud .
Agronome
Mémorial à Pierre Joigneaux dans le parc Balbi à Versailles.
Inscription du mémorial.
Passionné d'agronomie , Joigneaux est, avec Alfred de Vergnette de Lamotte , l’un des promoteurs de l’école de viticulture de Beaune. Il est aussi à l’origine de la loi de 1872 qui propose la création de l’École nationale supérieure d'horticulture de Versailles .
Publications
L’œuvre de Pierre Joigneaux est considérable. En dehors des publications périodiques qu’il a rédigées et dirigées, des innombrables articles qu’il a publiés dans divers journaux, il a laissé les ouvrages suivants :
Fragments historiques sur la ville de Beaune et ses environs (1839) ;
Les Prisons de Paris, par un ancien détenu (1842) ;
Histoire anecdotique des professions en France (1843) ;
Histoire des paysans sous la royauté (1850) ;
La Chimie du cultivateur ;
Lettres aux paysans ;
Lettre trouvée à la porte d’une caserne ;
Le Dictionnaire d’agriculture pratique , en collaboration avec le Dr Charles Moreau (1854) ;
Engrais et Amendements ;
Instructions agricoles ;
Les Arbres fruitiers (1860) ;
Le Livre de la ferme et des maisons de campagne (1862) ;
Conférences sur le jardinage et les arbres fruitiers (1870) ;
Culture de la vigne en Belgique ;
Petite École d’agriculture (1875) ;
L’Art de produire de bonnes graines ;
En 1891, il publie ses Souvenirs historiques .
Ses archives sont conservées aux Archives municipales de Beaune où elles ont été données par ses descendants le 23 juin 2020
Références
Liens externes