Pierre Marie Félicité Dezoteux, baron de Cormatin, né le à Paris et mort le , est un militaire français qui a participé à la Chouannerie.
Biographie
Son père, Claude-Armand Dezoteux était commissaire des guerres[1]. Il avait épousé Jeanne de la Félonnière, veuve du marquis de Lignage. Le château de Cormatin dont se titra le baron, était la propriété de Geneviève Verne, veuve d'Antoine Viard de Sercy, lieutenant-général au bailliage de Mâcon, qu'il avait épousée à Paris le .
Après l’exécution de Louis XVI le , il rentre en France en 1794 pour s'aboucher avec les chouans. Le général d'Andigné, témoin de ses agissements, dit qu'il avait plus d'apparence que de fond, qu'il excita par ses manœuvres les défiances de son parti sans désarmer ses ennemis.
À la suite du départ de Puisaye pour l'Angleterre en , dans le cadre de la politique de pacification voulue par la Convention et menée par les généraux Hoche (Armée des côtes de Brest) et Canclaux (Armée de l'Ouest), Cormatin ouvre des négociations avec les républicains, mais mis à part Boishardy, il n'a la confiance d'aucun des principaux chefs chouans, ni même celle de Hoche.
Puisaye avait, à son départ pour l'Angleterre, remis l'autorité entre ses mains; il en profite pour signer au nom de tous les chouans de Bretagne, de Normandie, du Bas-Maine et de l'Anjou, une suspension d'armes qui devait commencer le . Puis il se fait donner la mission de traiter au nom de toute l'armée catholique, et, muni d'un sauf-conduit, se met à parcourir les provinces de l'Ouest. De Laval, il avait envoyé le une adresse à ses camarades et amis les engageant à lui faire parvenir à Nantes leur adhésion.
Les négociations aboutissent donc malgré tout au traité de la Mabilais (), mais la paix ne dure que jusqu'au et Cormatin est arrêté chez Bollet par les républicains[2]. Il est enfermé pendant quatre ans dans le fort de l'île Pelée puis à partir de 1800[3] au château de Ham[4]. Il reste emprisonné jusqu'au .
Après sa libération, il continue d'être surveillé par la police impériale jusqu'à sa mort en 1812.
Bibliographie
Henri Welschinger, Aventures de guerre et d’amour du baron de Cormatin, Paris, Plon, 1894.
↑Jeannine Bavay (photogr. Michel Baptiste), « Le fort de l'Île Pelée édifié au XVIIIe siècle », Vikland, la revue du Cotentin, no 4, janvier-février-mars 2013, p. 28 à 30 (ISSN0224-7992).