Piéral mesurait 1 mètre 23[1] et il est souvent présenté comme l'un des acteurs de petite taille les plus célèbres du cinéma français.
Biographie
Débuts
Piéral est placé en nourrice de l'âge de six mois à trois ans à Gy-l'Évêque (Yonne), en France, puis retourne vivre à Levallois-Perret.
Ses parents ne lui ayant rien dit sur son nanisme, il n'en prend conscience que lorsqu'il voit son jeune frère devenir aussi grand que lui.
Suivant des cours à la Haute École de Joaillerie pendant l'Occupation, il a 17 ans lorsqu'il est abordé dans la rue par un inconnu qui lui demande s'il veut faire du théâtre. Il est alors embauché par Henri Lartigue pour jouer au théâtre de l'Avenue le rôle d'un bouffon du roi dans Fariboles. On se souvient de son rôle dans Minetti de Thomas Bernhard, dans des cabarets, le music-hall et le cirque. Les frères Bouglione l'engageront pour Blanche-neige et les sept nains au Cirque d'Hiver.
Son goût pour le transformisme le mène à jouer un numéro d'imitation de Mae West.
Les réalisateurs lui réservaient souvent des rôles inattendus : grande duchesse dans Voyage Surprise, psychanalyste dans Cet obscur objet du désir, lui-même dans Nuit docile. C'était l'interprète idéal du réalisme poétique (Marcel Carné, la série Le Roi Mystère) ou du surréalisme (Pierre Prévert, Luis Buñuel).
Il était connu pour son dandinement caractéristique, et son visage bonhomme et jovial qu'il a prêté souvent à des personnages maléfiques.
« Sa petite taille et son grand talent en avaient fait un personnage décalé et inquiétant que les cinéastes utilisaient volontiers pour donner du sel à leurs histoires »[2].
Vie privée
Piéral est l'auteur de souvenirs intitulés Vu d'en bas, publiés en 1976, dans lequel il parle avec facilité de sa petite taille, tout en rappelant les souffrances qu'elle lui a occasionnées, en particulier à l'école.
Bisexualité
Piéral ne faisait pas mystère de sa bisexualité, après avoir été dépucelé par une prostituée dans une maison close, il a sa première expérience homosexuelle en 1942 avec un étudiant qui l'a abordé dans la rue, puis une seconde avec un acrobate marié du cirque d'hiver Bouglione. Il raconte dans ses souvenirs que dans le domaine du plaisir son nanisme, au lieu de faire de lui un laissé pour compte, lui valait plus de propositions qu'il n'en désirait[3] et qu'il eut une grande passion pour une certaine Angela, de vingt ans son aînée : « Je n'ai pas seulement aimé Angela sentimentalement. Notre histoire a été une grande passion des sens. J'ai été l'amant le plus ardent et le plus comblé par une maîtresse qu'on m'enviait[4]. »
Il a tourné dans des films à thématique homosexuelle à la fin de sa vie.
Famille
Célibataire, Piéral a un frère cadet, Jean, père d'une fille et d'un garçon[5].
↑Piéral 1976, p. 61: « je n'ai jamais été jaloux de mon frère, je n'ai pas envié son sort, rêvé d'être comme lui, ingénieur, marié et père d'un fils et d'une fille ».