La princesse Philippine-Charlotte de Prusse (allemand : Philippine Charlotte von Preußen), née le à Berlin et morte le à Brunswick, est une duchesse consort de Brunswick-Wolfenbüttel, par son mariage avec Charles Ier de Brunswick-Wolfenbüttel. Elle est citée comme compositrice, ayant écrit des marches et d'autres musiques.
Un double mariage scelle l'alliance entre la Prusse et le Brunswick : son mariage avec Charles Ier, et celui de son frère Frédéric II de Prusse avec la sœur de Charles, Elisabeth-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel. Cette alliance pérenne entre les maisons de Prusse et de Brunswick fut la plus importante de l'Allemagne du Nord protestante[1]. Les liens familiaux tissés entre les deux dynasties ont abouti à l'alliance du Brunswick et de la Prusse dans la Guerre de Sept Ans, et ont conduit la carrière des fils de Philippine au service de Prusse[1].
Philippine-Charlotte est décrite comme étant subtile, très instruite, bref une enfant du siècle des Lumières[2]. Elle a travaillé de façon indépendante à traduire un extrait des écrits philosophiques de Christian von Wolff en français[3]. La duchesse suit de très près, en partie sous l'influence du conseiller ducal Johann Friedrich Wilhelm Jerusalem, la vie intellectuelle allemande. Elle apprécie le poète Salomon Gessner et entretient une relation personnelle avec Friedrich Gottlieb Klopstock[4]. Le dramaturge Lessing est également de son cercle de relations[2].
La vie de la cour de la duchesse consort Philippine-Charlotte est axée sur le cercle de conversation qu'elle tenait avant et après le dîner, dans son appartement dans la Grauer Hof, où elle a attiré savants et hommes de lettres gratifiés de postes à la cour[2]. La cour de Brunswick assistait à quelques bals et spectacles d'opéra dans l'année, conformément à l'étiquette, mais les grosses dépenses de son époux obligent à faire des économies sur la vie de la cour[2].
Elle a élevé son fils Charles-Guillaume dans la vénération de son frère, le Grand Frédéric, et lui fait donner un enseignement humaniste, l'abbé Jérusalem figurant parmi ses tuteurs. Elle lui fait accomplir un Grand Tour européen, avec l'archéologue Winckelmann comme compagnon[2].
En 1773, le duc Charles Ier est obligé de nommer son fils Charles-Guillaume-Ferdinand régent, et ce dernier le remplace à sa mort en 1780.
La princesse suédoise Hedwige-Élisabeth-Charlotte la décrit, ainsi que sa famille, à l'occasion d'une visite en : « Notre cousin, le duc (Charles-Guillaume-Ferdinand), arriva dès le lendemain matin. [...] Après, il nous a laissés, j'ai visité la duchesse douairière, la tante de mon époux. Elle est agréable, très bien formée et bien respectée, mais maintenant tellement vieille qu'elle a presque perdu la mémoire[5]. » Philippine-Charlotte laisse à la Bibliothèque de Wolfenbüttel sa propre collection de 4 000 volumes.
↑ a et bHarm Klueting, Wolfgang Schmale: Das Reich und seine Territorialstaaten im 17. und 18.
↑ abcd et eFraser, Flora: The Unruly Queen: The Life of Queen Caroline
↑Friedrich Cramer: Zur geschichte Friedrich Wilhelms I. und Friedrichs II., Könige von Preussen.
↑Friedrich Gottlieb Klopstock, Horst Gronemeyer, Helmut Riege, Rainer Schmidt: Hamburger Klopstock-Ausgabe.
↑Hedvig Elisabeth Charlotta none, Hedvig Elisabeth Charlottas dagbok, vol. VI 1797-1799, Stockholm, P.A. Norstedt & Söners förlag, (1re éd. 1797-1799), 219–220 p. (OCLC14111333, lire en ligne)