Certains historiens ont envisagé le fait que Jacques II de Montmayeur aurait pu être le père de Philippe, en raison de sa liaison avec Anne de Lusignan[2].
Biographie
Philippe se révolte contre sa mère Anne de Lusignan, car cette dernière avait réussi à prendre le pouvoir et la préséance sur son époux à la cour de Savoie. En fait, ses parents gouvernaient mal la Savoie[3]. Philippe de Bresse prit brutalement parti contre sa mère et ses complices le [4]. Il redoutait notamment qu'elle veuille l'annexion de la Savoie en faveur de Louis XI, son beau-fils. Toutefois, après que son père a visité Lyon pour implorer le secours du roi son gendre, le même mois de l'an 1463 il est vaincu à Vierzon, et Louis XI le retint prisonnier au château de Loches jusqu'en [5].
Libéré, il s'installe dans la ville de Lyon en 1466 pour les services du roi de France[Note 2]. Il est nommé gouverneur de Guyenne avec le Limousin le [8], mais destitué en 1468[Note 3], car il avait pris le parti de Charles le Téméraire qui le nomme chevalier de l'ordre de la Toison d'or et lui donne la charge de gouverneur des deux Bourgognes[Note 4]. En conséquence, Louis XI envoie son ambassadeur en diligence au duc de Milan, le . Après quoi il doit s'en aller à Perpignan en 1473 pour Louis XI, à la tête de l'armée royale, alors que Jean II d'Aragon a attaqué cette ville en janvier. Toutefois, il ne réussit pas à la lui reprendre[10]. Le , il devient le 26e gouverneur du Dauphiné, charge qu'il conserve jusqu'en 1491. Le , il devient lieutenant-général en Lyonnais[11], charge qu'il conserve aussi jusqu'en 1491 et qui comprend le gouvernorat de la ville, mais il ne s'occupera que peu de la ville, lui préférant les affaires de son duché de Savoie[12].
Il favorise ensuite l'expédition de Charles VIII en Italie en ouvrant le passage des Alpes et en négociant avec les états italiens[12]. Il fut l'un des principaux opposants aux ducs de Savoie et aux régentes. Il finit par devenir duc à la mort de son petit-neveu Charles-Jean-Amédée de Savoie en 1496 et mourut dix-huit mois plus tard[12]. Son fils, Philibert II lui succède.
↑Philippe est surnommé Sans Terre dans sa jeunesse parce qu'il n'a hérité ni de terres, ni d'apanage[1].
↑"De par le roy. Chiers et bien amez, nostre tres chier et tres ame frere Phelype de Savoye s'en va es marches de par dela pour aucunes choses, auquel voulons que vous obeissez et faciez pour luy comme feriez pour nous mesme, ainsi que avons charge nostre ame et feal conseillier Francequin de Nory le vous dire plus au long ; si le croiez de ce qu'il vous en dira de par nous. Donne a Mehung sur Loire, le XIe jour de may [1466]. LOYS. TOUSTAIN. A noz chiers et bien amez les bourgois, manans et habitans de nostre ville de Lion."[6] ; Selon Joseph Vaesen, le , les conseillers de Lyon ordonnancent au profit de Geoffroy de Saint-Bartholomé la somme de 5 livres tournois "... pour le fait et matiere tant des foyres de ladicte ville, comme du lougiz de Philippe Monseigneur de Savoie, ordonnez et establiz a vivre en ladicte ville et pais de Lionnoys, et pour obtenir du roy elargissement dudit lougiz"[7].
↑Il lutte vers 1465 contre Louis XI, et il participera en 1468 à la capture à Péronne de ce dernier
↑« ...le , dans la ville de Pont de Vaux, Philippe de Savoye jura alliance et confédération avec le duc de Bourgogne et y receut l'ordre de la Toyson d'Or et la charge de gouverneur des deux Bourgognes, avec de grands appointemens... »[9].
Références
↑François Bonivard (auteur) et Gustave Revilliod (éditeur scientifique), Chroniques de Genève, t. Second, Genève, Imprimerie de Jules-Guillaume Fick, (lire en ligne), p. 2, note no 9.
↑Victor Flour de Saint-Genis, Histoire de Savoie, d'après les documents originaux depuis les origines les plus reculées jusqu'à l'annexion, vol. 1er, Chambéry, Conte-Grand & Cie, , 526 p. (lire en ligne), p. 435.
↑P.-E. Martin, « Genève et la maison de Savoie », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , p. 307 (lire en ligne).
↑Jacques Héers, Louis XI, p. 59, Perrin, Paris 2003 ainsi que Victor Flour de Saint-Genis, Histoire de Savoie, d'après les documents originaux depuis les origines les plus reculées jusqu'à l'annexion, vol. 1er, Chambéry, Conte-Grand & Cie, , 526 p. (lire en ligne), p. 449.
↑Archives municipales de Lyon, AA 20, no 49, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome III, p. 57, Librairie Renouard, Paris 1887
↑Jean Duquesne Dictionnaire des Gouverneurs de Province éditions Christian, Paris 2002, (ISBN2-86496-099-0) (BNF38944927) p. 104.
↑Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, Librairie Renouard, H. Loones, successeur, tome III, 1887 p. 236, note no 2 d'après Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bugey, 1re partie, p. 91, Lyon 1650
↑Jacques Héers, Louis XI, p. 72, Perrin, Paris 2003.
↑ ab et cAssociation des amis du Musée d'histoire militaire de Lyon et de sa région (Lyon, Rhône),, Les gouverneurs de Lyon, 1310-2010 : le gouvernement militaire territorial, Lyon/Lyon, Ed. Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 255 p. (ISBN978-2-84147-226-0 et 2841472264, OCLC758287729, lire en ligne).
↑Paolo Cozzo, « Stratégie dynastique chez les Savoie: une ambition royale, XVIe – XVIIIe siècle », dans Juliusz A. Chrościcki, Mark Hengerer, Gérard Sabatier, Les funérailles princières en Europe, XVIe – XVIIIe siècle : Volume I : Le grand théâtre de la mort, Les Editions de la MSH, , 412 p. (ISBN978-2-73511-686-7, lire en ligne), p. 228-229 (Carte).
↑Luisa Clotilde Gentile, « Les bâtards princiers piémontais et savoyards », Revue du Nord, no 31, , p. 387-410 (lire en ligne)in Bousmar E., Marchandisse A., Masson Ch et Schnerb B. (dir.), La bâtardise et l'exercice du pouvoir en Europe du 13e au début du 16e siècle, Villeneuve d'Ascq, Revue du Nord, 2015 (Hors série, Collection Histoire, no 31).