Né à Cassel, Philipp Scheidemann devient typographe et rejoint la social-démocratie dès 1883. À partir de 1895, il travaille comme journaliste pour différents journaux sociaux-démocrates. De 1903 à 1918, il est député au Reichstag et se lance dans une brillante carrière de parlementaire où s’expriment ses talents d’orateur : à partir de 1911, il fait partie de la présidence du Parti social-démocrate d'Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD) et, à partir de 1913, de la direction de son groupe parlementaire au Reichstag, dont il devient président en 1917.
Tête de file du SPD aux côtés de Friedrich Ebert pendant la Première Guerre mondiale, Scheidemann appartient à la majorité du parti, les « majoritaires », qui soutiennent le gouvernement impérial. Les minoritaires, opposés à la guerre, sont exclus et forment l'USPD (Parti social-démocrate indépendant). Scheidemann se prononce résolument pour une « paix des braves » sans annexions. En octobre 1918, il est nommé secrétaire d’État sans portefeuille dans le cabinet du prince Max de Bade.
En , il devient le premier chancelier du Reich républicain. Il dirige un gouvernement de coalition formée du SPD, du Zentrum et du Parti démocrate allemand (Deutsche Demokratische Partei, DDP), la « coalition de Weimar ». Mais le , il quitte ses fonctions, car il juge le traité de Versailles inacceptable et refuse de le signer. Il siège à l’Assemblée constituante en 1919 et 1920, puis au Reichstag de 1920 à 1933. De 1920 à 1925, il est maire de Cassel.
Il s’exile en 1933, à l’arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler, et meurt en à Copenhague. Ses Mémoires d’un social-démocrate (Memoiren eines Sozialdemokraten, 2 volumes) ont été publiées en 1928.
Thomas Klein: Leitende Beamte der allgemeinen Verwaltung in der preußischen Provinz Hessen-Nassau und in Waldeck 1867 bis 1945 (= Quellen und Forschungen zur hessischen Geschichte. Bd. 70), Hessische Historische Kommission Darmstadt, Historische Kommission für Hessen, Darmstadt/Marburg 1988 (ISBN3-88443-159-5), S. 200–201.