La Pharmacie centrale des armées, créée entre 1792 et 1794, s'appelle à l'origine le « Magasin général des pharmacies ». Elle prend ensuite les noms successifs de « Magasin général des médicaments et du laboratoire des pharmacies », « Pharmacie centrale du Service de santé militaire » et « Pharmacie centrale de l'armée ». Elle adopte son nom actuel de « Pharmacie centrale des armées » en 1973[1],[2],[3],[4],[5].
des dispositifs de médecine d'urgence utilisables en environment hostile, composant la « trousse individuelle du combattant » ;
des médicaments améliorant la vigilance des soldats.
Si les deux dernières missions sont exclusivement d'ordre militaire, la production d'antidotes NRBC sert aussi à la protection de la population civile. Ainsi, la PCA détient notamment le monopole de fabrication d'iodure de potassium, médicament utilisé en cas de contamination radioactive et distribué préventivement aux civils vivant à proximité des centrales nucléaires[2],[6].
En amont, la Pharmacie centrale des armées assure des activités de recherche et développement, à la fois galénique et technique, l'usage militaire nécessitant des modes spécifiques d'administration et de conditionnement des médicaments[2].
Enfin, elle est chargée de maintenir d'importants stocks de sécurité d'antidotes NRBC. Le renouvellement régulier de ces stocks conduit à ce que la plupart des 30 à 40 millions de comprimés produits chaque année soient finalement détruits après péremption[9],[10].
En plus de ses missions pour l'État français, la PCA fournit certains pays étrangers ainsi que la centrale d'achat de l'OTAN[6],[10].
En 2019, l'usine de 4 000 m2 (18 000 m2 de surface développée) emploie 124 personnes, dont une grande majorité de fonctionnaires civils[3],[10].
Pour garantir la souveraineté de sa production, et après avoir connu plusieurs situations de pénurie, la Pharmacie centrale des armées décide de revoir en profondeur son circuit d'approvisionnement en matières premières : alors qu'en 2013, elle se fournissait à 80 % en dehors de l'Europe, le rapport s'inverse en 2019[10].
Depuis 2015, la Pharmacie centrale des armées est commandée par le pharmacien en chef François Caire-Maurisier.
Récompense
En 2005, la Pharmacie centrale des armées reçoit le prix Galien de la recherche pharmaceutique pour l'Ineurope, « un dispositif d'auto-injection prérempli que les soldats s'administreront sur ordre des autorités en cas d'attentat terrestre chimique ». Issu de dix années de développement, il contient une trithérapie agissant comme antidote contre les neurotoxiquesorganophosphorés de guerre, comme le sarin, le soman, le tabun ou le VX[2],[6],[11],[12].
Références
↑ a et b« Jérôme Dizé, pharmacien en chef du premier Magasin général des pharmacies », dans Revue d'histoire de la pharmacie, (lire en ligne), p. 411-418.
↑ ab et c« Les apports de la pharmacie centrale des armées face au risque terroriste NRBC », Service de santé des armées, (lire en ligne).
↑ a et b« La Pharmacie centrale des armées : de l'approvisionnement de médicaments simples à la fabrication de formes innovantes adaptées aux besoins opérationnels », Service de santé des armées, (lire en ligne).
↑« Le premier pharmacien-chef de la pharmacie centrale de l'armée : Jérôme Dizé », Revue d'histoire de la pharmacie, (lire en ligne).