Le terme pavillon, qui désignait initialement une tente militaire médiévale, est utilisé pour de nombreux types de bâtiments : pavillon de chasse, pavillon de plaisance, pavillon de banlieue, etc. En théorie, ceux-ci doivent présenter plus ou moins les mêmes caractéristiques que la tente médiévale : taille modeste, édifice isolé, et toit en forme de pointe.
Étymologie
Le terme pavillon viendrait du vieux français paveillun (XIIe siècle), et du latin papilio (papillon). On désignait ainsi la tente du seigneur en campagne. L'analogie avec l'insecte viendrait de l'aspect somptueux des tentes médiévales, d'où la notion d'une structure légère mais plaisante érigée sur un espace ouvert et à vocation secondaire.
Définitions et typologie
Le pavillon au sens strict se définit par une construction individuelle, un recul par rapport à la voirie, un jardin à l'avant du bâtiment, la présence d'un terrain à l'arrière et l'absence de contraintes de mitoyenneté.
Selon le contexte, ses définitions sont nombreuses :
Pavillon de guerre
Sorte de tente militaire, attesté en 1606, de plan carré, polygonal ou rond, terminée en pointe au-dessus, portée par un mât, ou arbre, central.
Tente médiévale en 1270 (peinture de 1460).
Pavillons de guerre de Louis XIV à Fontainbleau (XVIIe siècle)[1].
En Europe, dans l'architecture classique des jardinsXVIIIe siècle, le terme évolue aussi en édicule ou fabrique de jardin, sous diverses inspirations stylistiques, parfois même chinoises. Ne pas confondre avec le kiosque qui est, en principe, ouvert. En général ce type de bâtiment est plus proche de rotonde ou du belvédère, et conservant du pavillon en toile, la salle unique, la légèreté (fenestrage très ouvert) et la toiture en pointe. Il est souvent inclus dans une composition plus vaste, dont il constitue une annexe prestigieuse.
Au XIXe siècle et de nos jours, le terme s'élargit aussi à de vastes constructions légères et transparentes, souvent des lieux publics en annexe de grands équipements (hôpitaux, expositions, équipement thermal, etc.).
Par souvenir du sens premier, ou par flatterie, en France, le terme dérive au XXe siècle pour désigner de petites maisons quatre-façades, de dimensions modestes et souvent répétitives dans leurs modèles. Elles sont issus de l'architecture hygièniste de l'Habitation à bon marché ou du système de l'accession à la propriété en France troisième quart du XXe siècle par la loi Albin Chalandon. Il existe des villages de pavillons-témoins qui présentent des modèles types (Domexpo en région parisienne, Homexpo à Bordeaux...).
Pavillon à logement individuel dans la Cité-jardin des cheminots à Tergnier (Aisne).
Un pavillon semi-préfabriqué à Uccle (Belgique), rue Langeveld, par l'architecte Léon van Dievoet, 1946.
Maison pavillonnaire unifamiliale aux États-Unis.
Toit en pavillon
L'expression « en pavillon » désigne une forme de toit à quatre versants, évoquant une tente[4].
Notes et références
↑Paul Bastier, « Les tentes de guerre de Louis XV : résidences royales éphémères aux armées (1744-1747) », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles. Sociétés de cour en Europe, XVIe – XIXe siècle - European Court Societies, 16th to 19th Centuries, (ISSN1958-9271, DOI10.4000/crcv.17907, lire en ligne, consulté le )