Paulette Milhaud naît dans les Hautes-Alpes, à Veynes, le [1]. Son père est contrôleur des contributions, sa mère est couturière. Elle est l'aînée de leurs cinq enfants[1].
Paulette Isaïa est syndiquée à la CGT et déléguée au comité d'entreprise. Elle entre au Parti communiste en 1936 et y devient responsable du travail auprès des femmes. Elle milite également pour la paix, dans le mouvement Amsterdam-Pleyel, à la direction départementale du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme, et prend part à des actions en faveur des Républicains espagnols[1].
Lorsque le Parti communiste français est interdit en 1939, elle entre dans le militantisme clandestin[2]. Elle distribue des tracts et participe à des manifestations. Mais elle est arrêtée à Marseille le , en même temps que 70 autres membres du parti[2]. Incarcérée pendant plusieurs mois, elle est inculpée comme ses camarades pour participation à une organisation clandestine, et reçoit le chef d'accusation supplémentaire d'« atteinte à la sûreté de l'État »[2]. Le procès a lieu en mai 1941, Paulette Isaïa est acquittée mais envoyée en résidence surveillée à Lambesc entre Aix-en-Provence et Salon-de-Provence[1],[2].
En 1942, les Allemands envahissent la zone Sud. Apprenant que le maire de Lambesc cherche à prendre contact avec la Résistance, Paulette Isaïa et quelques autres vont le trouver pour lui proposer d'unir leurs forces[2]. Les armes parachutées par les Anglais sont cachées en attendant la formation d'un maquis, qui s'organise en juin. Les résistants volontaires se regroupent sur le plateau Sainte-Anne et le plateau de Cèze[2].
Paulette Isaïa est chargée de la liaison avec la direction régionale des FTP[3]. Le maquis est attaqué par les Allemands peu après sa formation ; avec son mari et quelques autres, elle rejoint Châteaurenard et Le Puy-Sainte-Réparade, et y forment un nouveau groupe de résistance[3]. Ils harcèlent les Allemands, et Paulette Isaïa transporte le matériel et répand dans la région les piles de tracts à distribuer[1],[4].
Dans les combats de juillet 1944 pour la libération d'Arles, et en août suivant, elle dirige le service administratif de la Résistance dans le secteur[1],[4]. Elle est officier, avec le grade homologué d'aspirant[1].
Après la guerre, elle reprend son activité professionnelle est ses activités de militante[1],[4]. Elle milite au sein des organisations féminines, avec le Mouvement de la Paix et le Parti communiste ; elle est membre de la direction départementale de l'Union des femmes françaises, et participe à divers congrès comme le congrès mondial de la paix en 1949[1].
Jean-Claude Lahaxe, Les communistes à Marseille à l’apogée de la guerre froide 1949-1954, Presses universitaires de Provence, (ISBN2821827636 et 9782821827639), p. 71, 75, 234, 275.