Paul-François-Xavier Flatters, né le à Laval et mort le à Bir el-Garama dans le Sahara, est un militaire et explorateur français, surtout connu pour avoir dirigé la mission Flatters, une expédition destinée à explorer le Sahara central et à ouvrir une route transsaharienne. L'expédition tourne au drame. En février 1881, près de Bir el-Garama, dans le Hoggar, la caravane est attaquée par une coalition de tribus touarègues, et Flatters et la majeure partie de son équipe sont massacrés.
Avec 39 personnes, le colonel Paul Flatters part d'Ouargla le dans la perspective d'étudier la possibilité de créer une nouvelle route commerciale avec l'établissement d'une ligne de chemin de fer transsaharien entre l'Algérie et le Niger.
Il descend alors vers le sud, mais un manque de vivres et les menaces des populations le contraignent à rebrousser chemin. Il rentre à Ouargla le sans avoir totalement rempli sa mission, mais rapportant des informations précieuses. Malgré les menaces proférées par l'amenokal touareg Ahitarel ag Mohamed Biska[4], qui refuse catégoriquement le passage d'une troupe armée sur son domaine, Paul Flatters décide de repartir.
Le , il reprend la route du Sahara pour une seconde expédition de 93 hommes dont sept membres scientifiques et militaires : MM. Béringer, Roche, Santin, le médecin aide-major Robert Guiard, le capitaine Pierre-René Masson, le lieutenant de Dianous de La Perrotine, deux sous-officiers, MM. Étienne Dennery et Joseph Pobéguin, deux ordonnances, Brame et Marjolet, quarante-sept tirailleurs indigènes et trente-et-un arabes des tribus, sept guides Châamba et Ifoghas, et le mokkadem de l'ordre des Tidjani. Ils partent avec près de 280 animaux (chameaux, chevaux, ânes) et une importante somme d'or. Pendant deux mois, la colonne progresse sans difficulté majeure vers le Hoggar. Leur chemin s'arrête à Bir el-Garama, où la mission subit l'attaque des Touaregs Hoggar et Ajjers. Tous les Français trouvent la mort. Seuls une vingtaine d'indigènes arrivent à regagner Ouargla[5].
L'article anglophone sur Paul Flatters indique 56 survivants dont 4 Français, en marche pour Ouargla (930 km), qui épuisés finissent par rencontrer un groupe de Touaregs qui leur vend au prix fort du lait, de la viande et des dattes, sans doute empoisonnées à la jusquiame falezlez (Hyoscyamus muticus(en), contenant de l'hyoscyamine). La troupe se sépare, et, après divers incidents et attaques, des éléments rejoignent Ouargla et Hassi Messeguem (Tamanrasset).
Hommages
À Paris, un monument rappelant cet événement a été érigé dans le parc Montsouris tandis que fut inaugurée, en 1884, une rue Flatters dans le 5e arrondissement. Le conseil municipal de Laval a donné également le nom de Flatters à l'une des rues de sa ville. Une inscription sur marbre réalisée par Louis Garnier dans le lycée de cette même ville commémore cet épisode[6].