Le Parti du travail d'Albanie (en albanais : Partia e Punës e Shqipërisë, abrégé en PPSh) d'abord nommé Parti communiste d'Albanie (en albanais : Partia Komuniste e Shqipërisë) était le parti unique au pouvoir en Albanie sous le régime de la république populaire socialiste d'Albanie. D'obédience marxiste-léniniste« anti-révisionniste », il fut jusqu'en 1991 le dernier parti ouvertement stalinien au pouvoir en Europe.
Avec l'aide des Yougoslaves et alliés avec divers clans locaux, les communistes albanais fondent l'organisation du Mouvement de Libération Nationale qui mène des actions de résistances contre les occupants Italiens puis Allemands. Au printemps 1943, toujours avec le soutien yougoslave, le Front de libération nationale se dote d'une force armée, l'Armée nationale de Libération, dont Enver Hoxha est le commissaire politique. Sous la pression de Josip Broz Tito, les communistes dénoncent l'accord conclu quelques mois auparavant avec les groupes nationalistes albanais et renoncent à la réintégration au sein de la Grande Albanie du Kosovo, destiné à rester territoire yougoslave.
Avec le retrait des Allemands d'Albanie en , le parti communiste prend le pouvoir : le Front de Libération Nationale élimine ses adversaires nationalistes du Balli Kombëtar et s'installe dans la capitale. Enver Hoxha fonde un gouvernement provisoire. Le Front de libération nationale est rebaptisé Front démocratique et sert de paravent au Parti communiste qui présente une liste unique aux élections du , obtenant 93,2 % des voix[3]. Sous le régime de la république populaire socialiste d'Albanie, officiellement constitué au début 1946, le Parti communiste est le parti unique, bien que conduisant une partie de ses activités militantes sous l'appellation officiellement distincte du Front Démocratique. En 1948, le parti prend le nom de Parti du travail d'Albanie, ce changement de nom correspondant à l'affermissement du pouvoir personnel d'Enver Hoxha.
Jusqu'à la rupture Tito-Staline, le parti et son régime sont sous l'étroite influence des communistes yougoslaves. C'est d'ailleurs la délégation yougoslave qui représente l'Albanie à la première réunion du Kominform, à laquelle le parti communiste albanais n'était même pas invité[4]. La rupture de juin 1948 permet à Enver Hoxha d'affermir son pouvoir et d'éliminer les dirigeants « titistes » comme le ministre de la défense Koçi Xoxe, destitué puis exécuté.
Après la rupture sino-soviétique, le Parti du travail d'Albanie, qui refuse la déstalinisation, choisit de s'éloigner de l'Union soviétique et de soutenir la république populaire de Chine. Avec l'abandon de la ligne maoïste à la fin des années 1970, l'Albanie rompt également avec la Chine. Le Parti du travail d'Albanie est alors cité en exemple dans divers pays par certains groupes d'extrême gauche, désignés sous le nom collectif de courant pro-albanais.
Enver Hoxha demeure premier secrétaire du Parti du travail jusqu'à sa mort en 1985. Ramiz Alia lui succède alors à la tête du Parti, tandis que sa veuve Nexhmije Hoxha prend la tête de l'organisation affiliée du Front démocratique. En , les premières élections pluralistes sont organisées en Albanie : le Parti du travail les remporte et s'auto-dissout en juin pour devenir le Parti socialiste d'Albanie. Le parti demeure au pouvoir jusqu'en , quand de nouvelles élections anticipées sont remportées par l'opposition. Ramiz Alia démissionne le mois suivant de la présidence de la République. Lui et plusieurs autres anciens dirigeants communistes, dont Nexhmije Hoxha, sont arrêtés quelques mois plus tard pour corruption[5].