Montrant un Paris« insolite et méconnu », Paris-secret sort dans cinq salles et arrive en tête du box-office parisien hebdomadaire, en attirant 39 837 spectateurs[1].
Le film a tout d'abord été visé plusieurs mois par la censure, à cause de quelques plans montrant des prostituées devant un hôtel meublé[2].
Fiche technique
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1964 : Paris-secret, bande originale du film (Barclay)
Paris Secret
Black and White
Travestis
Promenade au bois
Train fantôme
Autour du film
Une scène du film-documentaire devait montrer une jeune fille de dix-sept posant nue de dos en train de se faire tatouer une Tour Eiffel et une rose sur la fesse[14]. Quinze jours après le tournage, le dessin est prélevé par exérèse (l'opération est aussi filmée) et devient la propriété du producteur, qui comptait ensuite le vendre sous verre aux enchères[14],[15]. Le contrat de l'actrice débutante lui octroie une rémunération de 500 francs pour cet acte et parle d'un simple « détatouage » alors que l'œuvre est ôtée au moyen d'une véritable opération chirurgicale[14]. Le commentaire du narrateur explique que le lambeau de peau sera vendu « au prix d’un Picasso »[14].
L'opération laisse une importante cicatrice et oblige l'ex-tatouée à subir une interruption totale de travail de plusieurs semaines[14]. Elle assigne la production à annuler le contrat et recevoir des dommages-intérêts[14]. La cour juge le contenu du contrat immoral, en plus de concerner une mineure, l'expression de « détatouage » mensongère, et la séquence « susceptible de nuire aux bonnes mœurs » ; la mineure est considérée comme « amenée à trafiquer de son corps pour une somme dérisoire »[14],[16]. La justice ordonne la suppression de la scène du film et la restitution du lambeau de peau à sa propriétaire, tout en condamnant la production à verser à la jeune femme une indemnité de 30 000 francs[14],[17]. La cour renvoie également la victime vers un nouveau spécialiste[14]. Il est de manière générale impossible en France de pouvoir de conclure des conventions sur tout ou partie du corps humain (chose hors commerce), selon le principe de non-patrimonialité du corps humain[14],[17],[18],[19],[20],[16].
Notes et références
Notes
↑Auteur américain vivant à Paris, Tom Rowe est notamment à l'origine du scénario du film Les Aristochats des studios Disney.
↑Selon les chiffres du box-office, la première semaine d'exploitation du film semble pourtant être celle du au [1].
↑ a et b« Droits des personnes : le corps », sur fiches.dalloz-etudiant.fr, Dalloz, (consulté le ), citant un jugement du tribunal de grande instance de Paris du .
↑« Offrez-vous la vie éternelle dans un paradis… fiscal ! », sur blogs.mediapart.fr, Mediapart, (consulté le ) : « En France, des juges avaient ordonné la restitution d'un lambeau de peau à sa propriétaire qui, alors qu'elle était mineure, avait débuté une carrière cinématographique en acceptant de se faire tatouer la Tour Eiffel sur la fesse devant les caméras, puis de se faire dépecer pour vendre l'oeuvre aux enchères. La dernière clause a été frappée de nullité car elle est contraire au principe de non patrimonialisation du corps qui est au fondement de notre droit civil. ».
↑Grégoire Loiseau, « Le corps, objet de création », Juris art etc., no 22, , p. 30.