Le Palais des congrès de Montréal est un centre de congrès et d'expositions situé dans l'arrondissement Ville-Marie, à Montréal au Québec. Construit en 1983 puis agrandit en 2002[1], il accueille plusieurs centaines d'événements majeurs par année. Grâce à son architecture unique, le Palais figure au palmarès des « 1001 merveilles de l’architecture qu’il faut avoir vues dans sa vie » depuis 2007[2].
Le Palais a par ailleurs accueilli des congrès internationaux au rayonnement majeur, tels que le Congrès mondial de la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique en 1994 avec 13000 délégués[1], le premier Salon national de l'auto de Montréal, le 14e Congrès mondial des sourds en 2003, la Conférences des Nations unies sur les changements climatiques (COP11) en 2005, Le Palais reçoit le Dalaï Lama en 1993[5]. En 2017, l'ancien président des États-UnisBarack Obama et l'Aga Khan réunissent respectivement 8000 et 11 700 visiteurs au Palais des congrès[1]. En 2018, Michelle Obama y attire près de 10 200 personnes[1],[6].
Description
Le Palais des congrès de Montréal est situé au-dessus de l'autoroute Ville-Marie, artère souterraine principale du centre-ville de Montréal. Il dispose d'une superficie de 51 280 m2, incluant des salles de réunion, de réception et d'exposition, ainsi que des bureaux et des terrasses.
Le Palais est intégré au réseau de transport métropolitain, avec un accès intérieur direct au métro Place-d'Armes. De plus, le Palais fait partie intégrante du réseau piétonnier souterrain de Montréal (RÉSO), surnommé "la ville souterraine", un vaste réseau piétonnier déployant plus de 32 kilomètres de tunnels sous le centre-ville de Montréal[7].
Le Palais possède également sa propre galerie commerciale, avec restaurants, boutiques, cafés et différents services au public[8].
Histoire
Le Palais des congrès de Montréal est inauguré le 27 mai 1983, après six ans de travaux sous la direction de l'architecte canadien Victor Prus[9]. La construction du Palais au cœur du centre-ville a entraîné la disparition de certains bâtiments du Quartier chinois de Montréal[10],[11].
De 1999 à 2002, un projet d'agrandissement est réalisé sous la responsabilité de Mario Saia, membre de l’équipe d’architectes composée des firmes Tétreault, Parent, Languedoc et associés, Saia et Barbarese Architectes ainsi que Dupuis, Dubuc et associés (Ædifica)[12]. Il comprenait des vitrines colorées par Hal Ingberg[13].
Des immeubles historiques, comme l'édifice Roger and King[14], sont incorporés à la nouvelle bâtisse selon les pratiques architecturales du façadisme.
Avec la fermeture du hall d'exposition de la Place Bonaventure à Montréal[15], le Palais des congrès de Montréal devient une nouvelle référence pour de nombreux salons qui s'y tenaient auparavant. En 2020, le Palais accueille ainsi le Salon du livre de Montréal pour la première fois en mode hybride, puis en novembre 2021 pour la première fois entre ses murs[16]. Le Salon du livre se tenait depuis 42 ans à la Place Bonaventure[17]. De même, le Salon des métiers d'art du Québec, et Expo Entrepreneurs se tourneront vers le Palais des congrès de Montréal[17].
Le Palais des congrès de Montréal est reconnu pour l'intégration d'œuvres d'art dans son édifice, signées par des artistes québécois de renom. On estime en effet qu'il « se distingue [...] par l’intégration du design et de l’art à son édifice qui retrace plus de trois siècles d’histoire à travers ses différentes façades[18]». Parmi ces œuvres, notons l'installation surréaliste Nature légère de l'architecte paysager québécois Claude Cormier, un ensemble de 52 troncs d'arbres en béton peints en rose[19], inspirés par les rangées d'arbres centenaires qui bordaient auparavant les riches avenues de Montréal[20].
La verrière du Palais des congrès, installée sous la direction de l'architecte Mario Saia et inaugurée en 2002, est également considérée comme une icône de l'architecture montréalaise. Dès la première année de son installation, Saia notait l'engouement des photographes pour le bâtiment[4]. Dans une entrevue accordée au journal quotidien Le Devoir en 2002, Saia affirme : « On a voulu rendre le Palais plus chaleureux, plus humain, et le plus montréalais possible. Qu'il soit festif pour rendre compte de l'exubérance d'ici pour qu'on se souvienne que ça bouge à Montréal. C'est bien beau de créer, mais c'est important de faire vivre l'architecture et ce sont les gens qui vont animer le tout[4] ». En 2007, la verrière colorée du Palais apparaît dans le palmarès des « 1001 merveilles de l’architecture qu’il faut avoir vues dans sa vie »[2].
Le Palais des congrès conclut régulièrement des partenariats avec différents organismes artistiques montréalais comme le festivalArt Souterrain[21], le Quartier des spectacles[22], ou encore le Cercle des artistes peintres et sculpteurs du Québec[23]. En 2021, durant la pandémie de COVID-19, le Palais participe à l'initiative "Créer des ponts", un projet lancé par Art Souterrain et soutenue par la Ville de Montréal. Ce projet vise nouer des liens entre les arts et les affaires, en sollicitant des propriétaires immobiliers du centre-ville de Montréal à ouvrir leurs locaux vacants à des artistes québécois émergents pendant trois mois.
OASIS immersion
En décembre 2020[24], le Palais des congrès de Montréal conclut un partenariat avec OASIS immersion, un projet d'art multimédia immersif fondé par les entrepreneurs québécois Denys Lavigne et Nicolas Lassonde[25]. En donnant accès à certaines de ses galeries pour un projet continu, Le Palais " devient [...] le premier centre de congrès au monde à offrir des espaces immersifs permanents[26]". OASIS immersion, "le plus grand parcours immersif intérieur au pays[27]", dispose de 105 projecteurs laser et de 119 haut-parleurs[28] avec système audio ambiophonique[29].
En 2021, la première exposition est lancée. Intitulée Inspiration, celle-ci invite à vivre des expériences immersives inspirées des parcours de personnalités québécoises, comme l'astronaute David Saint-Jacques, la pianiste Alexandra Stréliski et le réalisateur Émile Roy[25].
Au début de l'année 2022, l'exposition RECHARGER/Unwind est lancée, mettant en vedette des artistes des arts génératifs reconnus à l’échelle locale et internationale comme Sabrina Ratté (Canada), Ruban Mauve (Canada), Alex Le Guillou (France), Cadie Desbiens-Desmeules et Michael Gary Dean (Canada), Nohlab (Turquie), Julius Horsthius (Pays-Bas), Maotik (France), Odaibe (Pologne) et Adrien M & Claire B (France).
Au printemps 2022, OASIS développe l'exposition Van Gogh - Distorsion, en collaboration avec le studio de création montréalais Normal Studio et le producteur canadien Paquin Entertainment Group[30].
Développement durable
Le Palais des congrès, par la nature de ses activités, est soumis à de nombreux défis en lien avec le développement durable. En 2019, il devient l'un des premiers centres de congrès dans les Amériques à soutenir la carboneutralité de son immeuble[31], notamment grâce à son partenariat avec la Forêt Montmorency de l'Université Laval à Québec, "la plus grande forêt d'enseignement et de recherches au monde[32]".
En 2011, le Palais des congrès aménage son toit de manière à accueillir, chaque été, un projet de ferme urbaine. En 2016, un partenariat est établi avec AU/LAB, le Laboratoire sur l'agriculture urbaine de l'Université du Québec à Montréal. Ce partenariat permet d'expérimenter de nouvelles technologies en lien avec le déploiement d'une ferme urbaine[33]. En 2017, le Palais accueille également un vignoble sur son toit, le deuxième du genre au monde[33], grâce à un partenariat avec AU/LAB et l'organisme Vignes en ville[34],[35]. En 2023 il y a 3500 mètres carrés utilisés pour l’agriculture sur le toit du Palais, sur une possibilité de 30 000 mètres carrés[36].
↑Textes : Stéphanie Bérubé et Photos : Martin Chamberland, « Agriculture urbaine: Un potager qui fait plus que nourrir », La Presse, (lire en ligne, consulté le )