Opérateur de Volterra
En mathématiques, dans le domaine de l'analyse fonctionnelle, l'opérateur de Volterra, nommé d'après Vito Volterra, n'est autre que l'opération de l'intégration indéfinie, vue comme un opérateur linéaire borné sur l'espace des fonctions de à valeurs dans et de carré sommable. C'est l'opérateur correspondant aux équations intégrales de Volterra.
Définition
L'opérateur de Volterra peut être défini pour une fonction et un nombre par:
Propriétés
Démonstration
Pour tout , d'après le théorème de Fubini,
Démonstration
Pour tous et tel que ,
donc , donc d'après le théorème d'Ascoli en notant la boule unité fermée de , est un compact de . Ce raisonnement montre que (la co-restriction de à ) est un opérateur compact. Comme l'injection est un opérateur (continu), et comme , on montre ainsi que est un opérateur compact.
Démonstration
Le même raisonnement déroulé dans le cas des fonctions continues ci-dessous permet de montrer que et que n'est pas valeur propre de . Par l'absurde, supposons que , considérons . Comme est compact, est un valeur propre de . Considérons un vecteur propre de associé à . Pour tout , donc en dérivant (ce qui est permis, car est continue comme intégrale d'une fonction intégrable, donc est continue car , donc est l'intégrale d'une fonction continue, ce qui est bien dérivable), , donc , ce qui est impossible car est un vecteur propre (non nul). Ainsi, , et n'est pas valeur propre de , a fortiori n'a pas de valeur propre.
- est un opérateur quasi-nilpotent (c'est-à-dire que le rayon spectral est nul), mais il n'est pas nilpotent.
- La norme de est exactement [1].
Démonstration
Supposons que admet une valeur propre non nulle . soit un vecteur propre (non nul) de associé à . Dans ces conditions, est deux fois dérivable (même raisonnement que dans la démonstration ci-dessus), donc en dérivant deux fois, , donc il existe tel que pour tout où . Or, pour tout ,
Donc et . Or donc donc , donc il existe tel que , donc . Le même calcul que ci-dessus montre que réciproquement, pour tout est une valeur propre de . Ainsi, l'ensemble des valeurs propres non nulles de est . Par ailleurs, : en effet, si , alors de même que dans la démonstration ci-dessous, pour tout . On en déduit que est orthogonale à toute fonction en escalier dans : or celles-ci forment une partie dense de , dont l'orthogonal est alors nul. Ainsi, l'ensemble des valeurs propres de est exactement . Il s'ensuit que car est symétrique. Finalement,
Cas des fonctions continues
On peut de la même manière définir l'opérateur de Volterra sur l'espace des fonctions continues[2] sur muni de la norme :
De même que dans le cas ci-dessus, n'a pas de valeur propre et .
Démonstration
En effet, est injectif car (si , alors la primitive de sur qui s'annule en est nulle, donc ), mais n'est pas surjectif car si , alors il existe telle que , et donc est dérivable, donc l'image de est contenue dans l'ensemble des fonctions dérivables sur , qui est un sous-ensemble strict de . Finalement, et n'est pas une valeur propre de .
Ensuite, pour tous et ,
Pas une récurrence immédiate, on montre que pour tout , et donc :
Par conséquent, , puis . Comme pour tout , on en déduit que , a fortiori n'a pas de valeurs propres puisque celles-ci sont contenues dans .
Références
Source de la traduction
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