Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
La commune d'Obermorschwihr est située à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Colmar, au pied des collines vosgiennes au canton de Wintzenheim, arrondissement de Colmar, près de la route départementale 83. La commune s'étend sur 159 hectares et est entièrement couverte par des vignes. La commune se trouve à une altitude de 256 mètres. Les villages les plus proches sont dans l'ordre : Hattstatt, 0,9 km ; Vœgtlinshoffen 1,1 km ; Husseren-les-Châteaux, 2,1 km ; Gueberschwihr, 2,3 km ; Herrlisheim-près-Colmar 2,5 km ; Eguisheim 2,8 km ; et Rouffach à 6,5 km.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 730 mm, avec 8,9 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouffach - Sa », sur la commune de Rouffach à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,5 °C, atteinte le [Note 2],[6],[7].
Au , Obermorschwihr est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[11]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (88,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (88,4 %), zones urbanisées (11,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Elle se serait nommée « Capella in Morswilre » en 1312.
Histoire
Ancien village au lieu-dit Kuehusen[15]. La commune est mentionnée une première fois dès l'année 913 sous le nom de Morsvilare dans une charte de l'évêque de Strasbourg, Richwin. Le Mundat supérieur de l'évêché de Strasbourg en reste le principal propriétaire jusqu'à la Révolution. Dans ce document il indique qu'il fait au couvent de Saint Thomas du « vicus Morsvilare » une donation. À partir de 1090, un prieuré s'y établit[16] : il s'agit de la future abbaye de Marbach. C'est dès cette époque qu'Obermorschwihr fit partie de la seigneurie de Rouffach, inféodée toutefois à l'évêché de Strasbourg.
En 1298, le comte de Ferrette, alors en guerre contre l'évêque de Strasbourg s'empare du village et fit des destructions en s'en prenant notamment au cimetière fortifié. Les troupes du comte de Ferrette firent d'autres ravages. Ils s'en prennent aux habitants d'Obermorschwihr en transperçant un à un les tonneaux de vins. En 1316, Obermorschwihr cesse d’être une annexe de Herrlisheim.
Le village et les biens sont revendiqués par les Hattstatt
Au début du haut Moyen Âge, la puissante famille des Hattstatt revendiquent continuellement les biens de l'abbaye de Marbach dans le village. Après s'être réconcilié avec cette puissante famille, les seigneurs des Hattstatt cèdent à l'abbaye de Marbach en 1312 la collation de l'église de Herrlisheim et de son annexe, la chapelle de Morswilre ou Obermorschwihr. En 1316 le village devient une paroisse autonome et l'abbaye de Marbach y nomme un curé. La paroisse appartient alors au chapitre rural « Ultra Colles Ottonis » de Bâle.
À partir de 1855, le village connaît une période d'épidémie. Le choléra survenu on ne sait comment se propage à une vitesse vertigineuse qui fit une trentaine de morts. La population se mit alors à prier la Sainte Vierge afin qu'elle épargne le village. Selon la tradition, l'épidémie cessa brutalement. En 1877, les habitants en signe de remerciement firent ériger une statue de la Vierge qui se trouve encore de nos jours au-dessus de la fontaine publique.
La commune d'Obermorschwihr vit principalement de la viticulture, de nombreux vignerons récoltants ou coopérateurs y étant installés. Comme dans de nombreux autres villages de taille modeste, les commerces de proximité ont disparu dans les années 1990 à Obermorschwihr.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[21].
En 2022, la commune comptait 406 habitants[Note 4], en évolution de +12,78 % par rapport à 2016 (Haut-Rhin : +0,66 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
L'église s'élève à l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à saint Jacques du Xe siècle à Morswilare[24],[25],[26]. Au début du XIIe siècle s'y ajouta une tour dont les voûtes romanes abritaient le chœur de la première église, orientée vers l'est. La partie inférieure du clocher et le baptistère datent de la même époque. Sous ce clocher s'élevait le chœur primitif, le second était l'ancien sacristie. L'église sera transformée et agrandie plusieurs fois au cours de son histoire : en 1444, 1718 et 1813.
Au XIXe siècle, l'ensemble est modifié et agrandi sous la direction du chanoine Fels. L'église Saint-Philippe-et-Saint-Jacques est l'une des seules églises d'Alsace à posséder un clocher à colombage qui remonte à 1720. Il est recouvert du crépi d'origine.
C'est donc à partir de 1802 que le curé Fels, curé de la paroisse, décide d'entreprendre en partie de ses propres deniers, la construction du transept et du chœur actuels, l'église s'avérant alors trop petite pour les 460 paroissiens de l'époque. L'église a été restaurée en 1976.
Le maître-autel est dédié à saint Philippe et saint Jacques représentés sur le grand tableau au-dessus de l'autel. Dans l'angle inférieur gauche du tableau on aperçoit la multiplication des pains à laquelle les deux saints ont assisté. La croix (portée par Philippe) et le fouloir (au pied de saint Jacques) nous rappellent qu'ils furent témoins du Christ jusqu'au bout et jusqu'au don de leur vie. Deux sculptures restaurés, provenant de l'autel majeur ornent les deux ambons :
les fruits de la terre symbolisant le travail de l'homme,
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Baptistère
En entrant dans l'église sous l'ancien porche, on trouve deux anciens baptistères qui pourraient avoir fait partie de la première époque de l'église au XIIIe siècle. L'un des deux est un font baptismal en grès gris dont la une cuve est remontée sur un pied qui pourrait date de 1717.
Maisons de vigneron
De nombreuses maisons de vigneron des XVIIe et XVIIIe siècles[37],[38],[39],[40],[41],[42], etc.
Croix de chemin et croix monumentale
Croix de chemin située rue du vignoble : Christ en croix[43].
Le portait de Guillaume Rink de Baldenstein provient de l'abbaye de Marbach. Il est conservé aujourd'hui dans le presbytère de la commune. Guillaume Rink était un prince-évêque[45]. Un autre portrait, celui de Léon IX de la même époque a été restauré en 1998[46].
Mairie
L'ancienne « maison commune » abrite l'école, la mairie et le corps de garde d'Obermorschwihr jusqu'en 1885. À cette date, une nouvelle mairie-école de garçons est construite entre la rue Principale et l'ancienne maison commune est transformée en école de filles. Àbritant à nouveau la mairie depuis 1987, le bâtiment comporte un escalier extérieur en grès à double volée[47].
Tombes des anciens curés d'Obermorschwihr
Sur le côté gauche de l'église on trouve quatre anciennes tombes de curés qui ont officié à Obermorschwihr. Cette pratique d'enterrer les curés à côté ou à l'intérieur de l'église était courante en Alsace entre le XVIIIe et le XIXe siècle.
Bernard Anton Fels décédé le à l'âge de 80 ans ;
Louis Brey décédé le ;
Philippe Heyberger décédé le à l'âge de 66 ans ;
Andréas Mantz décédé le à l'âge de 72 ans.
Croix place de la République
Il s'agit d'une croix tréflée en grès jaune dont la base est taillée et décorée. On peut observer sur la face latérale de la croix un bénitier. Cette croix a été financée au XVIIIe siècle par Johannes et Maria Magdalena Weber de Obermorschwihr. Sur la base de la croix on trouve une inscription pieuse, ainsi qu'un relief du Christ portant une couronne d'épines[48].
Personnalités liées à la commune
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Bibliographie
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN2-7165-0250-1)
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Fiche communale d'Obermorschwihr », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )