Nureyev fut acquis par Stavros Niarchos pour 1 300 000 dollars yearling[2], ce qui fit de lui le deuxième yearling à passer la barre du million de dollars, après le fiasco Canadian Bound (un fils de Secretariat payé 1,5 million de dollars deux ans plus tôt et qui allait cumuler un peu plus de 1000 dollars de gains en courses, avant de s'avérer un étalon tout aussi désastreux)[3]. Envoyé en France et placé sous la responsabilité de François Boutin, Nureyev suscita les plus grands espoirs à 2 ans. Pour preuve, il fit ses débuts directement dans un groupe 3, le Prix Thomas Bryon, qu'il survola de 6 longueurs. Ce sera sa seule sortie en 1979. L'année suivante, il effectua une rentrée victorieuse et impressionnante dans le Prix Djebel avant de se présenter au départ des 2000 guinées à Newmarket, qu'il remporta d'une encolure. Mais à l'issue de la course, les commissaires britanniques ouvrent une enquête, accusant Nureyev d'avoir gêner ses adversaires Known Fact et Posse dans la phase finale. Après une longue délibération, les commissaires finirent par disqualifier le poulain sur tapis vert et le relèguent à la dernière place, une décision qui semble assez incompréhensible au vus des images de l'arrivée[4]. Ce sera la dernière sortie de l'éphémère carrière de Nureyev : programmé pour le Derby d'Epsom, il contracta un virus et fut envoyé au haras[5].
Après une année de monte en France, Nureyev fut syndiqué pour 14 millions de dollars et partit aux États-Unis. Il s'avéra aussitôt être un étalon exceptionnel, l'un des meilleurs fils de Northern Dancer au stud, avec Sadler's Wells, Danzig, Lyphard, Nijinsky II et Storm Bird. 580 de ses produits connurent la compétition, 135 d'entre eux furent "stakes winners" (vainqueurs d'une course importante), dont une trentaine de lauréats de Groupe 1. Son prix de saillie grimpa jusqu'à 250 000 dollars. Nureyev fut tête de liste des étalons en France en 1987 et 1997.
Parmi les champions dont il est l'auteur, citons :