Le nord-occitan ou occitan septentrional est un découpage linguistique de l'occitan.
Il est soit considéré comme un seul et même dialecte[4], soit comme un ensemble supradialectal subdivisé contenant de petits dialectes nord-occitans que seraient l'auvergnat, limousin et le vivaro-alpin[5],[6],[7].
La phonétique du nord-occitan se distingue notamment de celle des autres dialectes occitans par la palatalisation en cha et ja des ca et galatins[9]. Globalement, l'ensemble du nord-occitan mêle traits conservateurs et innovations notamment dans la morphologie[10].
Le Nord-occitan est parfois classé en trois sous-parties[11], à savoir l’auvergnat, le limousin[12],[13] et le vivaro-alpin[14].
Les classifications actuelles ne classent pas les parlers de transitions à l'intérieur de cet ensemble.
Un seul et même dialecte ?
Pour plusieurs linguistes et chercheurs comme Henri Guiter[15], Jules Ronjat[16] ou encore Jacques Allières[17], il est un dialecte unique qu'il ne convient pas de séparer en deux dialectes différents que seraient l'auvergnat et le limousin. Pour Jacques Allières, le terme « nord-occitan » ne concerne que l'ensemble arverno-limousin tandis que le vivaro-alpin est considéré par lui comme une variante du provençal.
Les termes issus de noms de régions ne sont en réalité que des découpages arbitraires pour donner une emprise géographique aux parlers nord-occitans locaux. Ainsi, Jean Roux, de la même manière que Roger Teulat[18], estime concernant l'auvergnat que « c'est par simplification que l'on utilise ce vocable, car en aucun cas l'auvergnat ne peut être considéré comme une entité linguistique autonome. »[19].
Exemples de texte
Le Se Chanta
Le Se Chanta est la version nord-occitane du Se Canta, chanson considérée comme l'hymne occitan. Il est utilisé de la Charente occitane jusqu'aux vallées occitanes du Piémont italien en passant par le Limousin, l'Auvergne et tout l'espace vivaro-alpin.
Paroles nord-occitanes
Devant ma fenestra
I a un aucelon
Tota la nuech chanta
Chanta sa chançon
[Refrain] Se Chanta, que chante
Chanta pas per ieu
Chanta per ma mia
Qu'es aluenh de ieu
Dessús ma fenèstra I a un ametlièr Que fa de flors blanchas Coma de papièr
[Refrain]
Aquelas flors blanchas
Faràn d’ametlons
N'emplirem las pòchas
Per ieu e per vos
[Refrain]
Aval dins la plana
I a un pibol trauchat
Lo cocut i chanta
Benlèu i a nichat
[Refrain]
Aquelas montanhas Que tan nautas son M’empachon de veire Mas amors ente son
[Refrain]
Abaissatz-vos, montanhas
Planas levatz-vos
Per que posque veire
Mas amors ente son
↑Philippe Boula de Mareüil, Frédéric Vernier et Albert Rilliard, « Enregistrements et transcriptions pour un atlas sonore des langues régionales de France », Géolinguistique, Grenoble, Université Grenoble-Alpes, vol. 17, , p. 23-48 (lire en ligne).
↑(en) Philippe Boula de Mareüil, Frédéric Vernier, Albert Rilliard, « A Speaking Atlas of the Regional Languages of France », Proceedings of the Eleventh International Conference on Language Resources and Evaluation (LREC 2018), Miyazaki, , p. 4134-4138 (lire en ligne)
↑Hervé Lieutard, Claire Torreilles, Marie Jeanne Verny, Jean Claude Forêt, Gérard Gouiran, Hervé Lieutard, Philippe Martel, « L'occitan septentrional (nord-occitan) », sur univ-montp3.fr ; site officiel « L'Occitan : une langue, une histoire, une littérature », Montpellier, Université Paul-Valéry : « Le groupe nord-occitan (occitan septentrional) rassemble trois dialectes (limousin, auvergnat et vivaro-alpin) qui se caractérisent par la palatalisation ancienne de CA en cha et de GA en ja : cantar « chanter » se dit chantar, galina « poule » se dit jalina. ».
↑Jean-Marie Klinkenberg, Des langues romanes. Introduction aux études de linguistique romane, De Boeck, 2e édition, 1999,
↑La zone continentale du nord de l’Occitanie, appelée nord-occitan (limousin, auvergnat, provençal alpin), se distingue notamment par des évolutions phonétiques poussées (palatalisation du ca et du ga latin, par exemple : gallus> jal pour désigner le coq). in Encarta« Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
↑Jean-Christophe Dourdet, « La situation des langues occitane et poitevine-saintongeaise au regard des institutions et de la société française », Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain, vol. 13 « Minorités en Europe. Langue et identité culturelle des minorités », (DOIhttps://doi.org/10.4000/mimmoc.2061, lire en ligne)
↑Jules Ronjat, Grammaire historique des parlers provençaux modernes, Montpellier, 1930-1941.
↑Jacques Allières, Manuel de linguistique romane, Paris, Honoré Champion, .
↑(oc)Roger Teulat, « Per una definicion d'un espaci occitan del centre-nòrd (auvernhat) », Quasèrns de Lingüistica Occitana, Institut d'études occitanes, Beaumont, n°10, 1981, (ISSN 0338-2419).
Marcel Fournier, Mon premier livre d'Oc. Limousin-Périgord, Nord-occitan : grammaire et exercices, Périgueux, Éditions du Bornat, , 152 p. (BNF34729176)
Marc-Olivier Hinzelin, « La morphologie verbale du nord occitan dans l’espace dialectal gallo-roman », L'Occitanie invitée de l'Euroregio, Liège, 2008 [lire en ligne (page consultée le 10 mai 2021)]