Norbulingka ou Norbu Lingka (tibétain : ནོར་བུ་གླིང་ཁ་, Wylie : Nor-bu-gling-ka, dialecte de LhassaAPI : le « parc aux joyaux »[1] ; translittération phonétique en chinois simplifié : 罗布林卡 ; chinois traditionnel : 羅布林卡 ; pinyin : luóbù línkǎ), est une enclave de 40 ha, comprise dans les faubourgs ouest de Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet, et remplie de jardins, de bassins, de pavillons et de palais. Avant la construction de la ville nouvelle à partir de 1959, le site était à l'extérieur de Lhassa[2].
Le parc, qui se divise en deux parties : le Norbulingka proprement dit, à l'est, et le Chensel Lingka ou Jianselingka, à l'ouest[2], servit de résidence d'été aux dalaï-lamas depuis le milieu du XVIIIe siècle jusqu'au , date où Tenzin Gyatso, le 14edalaï-lama s'exila en Inde[3]. Hormis le palais de Kelzang Gyatso, 7e dalaï-lama (le Kelsang Phodrang), construit en 1755, les grands palais et leurs bâtiments ancillaires (le Chensel Phodrang et le Takten Migyür Phodrang) furent édifiés au XXe siècle respectivement par Thupten Gyatso, 13e dalaï-lama, et le 14e dalaï-lama[4].
Le site fut un deuxième centre religieux, politique et culturel du Tibet, après le Potala[5].
La fête du Shoton, « fête du yaourt », se tient chaque année au Norbulingka durant une semaine de juillet-août. Elle est marquée par des agapes et des libations sur les pelouses du parc ainsi que par un festival de danses traditionnelles et d'opéras tibétains.
Historique
Origines et création
Avant la création du complexe, le site était un bois où coulait une source ayant des vertus curatives. Kelzang Gyatso, 7e dalaï-lama (1708-1757), qui était de santé fragile, venait s'y reposer et s'y baigner l'été[6],[7].
La création du parc démarra en 1755 avec la construction, par le 7e dalaï-lama, Kelsang Gyatso (1707-1757), d'un palais, le Kelsang Potrang (le « palais Kelsang »)[8], et où il vint résider chaque été, inaugurant une pratique reprise par tous ses successeurs.
Le 8e dalaï-lama, Jampel Gyatso (1758-1804), fit agrandir le périmètre initial en y ajoutant trois temples ainsi qu'un mur d'enceinte autour de la partie sud-est[9]. Le caractère de parc s'affirma dès cette époque avec la plantation de jardins fleuris et de tonnelles, ainsi que d'arbres fruitiers et d'arbres à feuillage persistant venant de toutes les régions du Tibet. Une armée de jardiniers était nécessaire pour entretenir espaces et allées[10]. Visitant le parc dans les années 1930, les membres d'une délégation britannique furent étonnés de trouver des roses et des pétunias en fleur à 3 650 mètres d'altitude ainsi que des roses trémières, des soucis, des chrysanthèmes et des rangées d'herbes médicinales ou de plantes rares en pot. Il y avait en outre des pommiers, des pêchers et des abricotiers (bien que les fruits n'en mûrissent pas à Lhassa) et des bosquets de peupliers et de bambous[11].
Sous le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso (1876–1933), l'ensemble vit de nouvelles constructions ainsi que l'amélioration des jardins. Le 13e fit bâtir le complexe du Chensel Linka au nord-ouest, dont trois palais (en fait, comme tous les palais du parc, guère plus que des maisons richement décorées)[12].
À l'époque de Lhamo Dondup (le futur 14e dalaï-lama), le terme de Norbulingka en était venu à englober à la fois le Norbulingka et le Chensel Lingka. La zone orientale comportait trois parties : les palais (au nombre de deux), l'opéra (avec scène en plein air et jardins) et les bureaux du gouvernement. La zone occidentale comportait trois parties : le palais, la forêt et les champs. L'ensemble du parc avait deux murs d'enceinte, un mur intérieur délimitant l'espace réservé au dalaï-lama et sa suite, un mur extérieur délimitant avec le premier l'espace réservé aux hauts responsables et à la famille du dalaï-lama[13].
Le Norbulingka à l'époque du 14e dalaï-lama
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Le parc à l'époque de Heinrich Harrer (1946-1950)
L'Autrichien Heinrich Harrer indique que, lors de son séjour à Lhassa entre 1946 et 1950, avant que le dalaï-lama ne soit intronisé chef spirituel et temporel du Tibet, le parc, entouré d'un mur, est ouvert aux visiteurs et aux pèlerins pendant la journée, pourvu qu'ils portent tenue tibétaine. Deux gardes à l'entrée y veillent. L'enceinte abritant le nouveau palais d'été et son jardin derrière de hauts murs jaunes est lourdement gardée par des soldats. Seuls le 14e dalaï-lama et ses tuteurs y ont accès. Même les ministres du gouvernement n'y sont pas autorisés. L'enceinte est gardée par des chiens[15].
Lorsqu'il quittait sa résidence d'hiver, le palais du Potala, pour passer l'été au parc, le 14e dalaï-lama se déplaçait dans un palanquin jaune, tapissé de soie, porté par trente-six porteurs et abrité du soleil par un moine portant une vaste ombrelle en plumes de paon[16]. Cette chaise à porteurs est conservée aujourd'hui dans le nouveau palais d'été construit de 1954 à 1956.
En 1948, Heinrich Harrer doit intervenir afin de renforcer une digue qui protège le Norbulingka des inondations du Kyi chu, un fleuve large de 2 kilomètres après la mousson. Pour effectuer cette tâche, Harrer dirige 500 soldats et 1 000 terrassiers. De plus, Harrer dirige une flottille de 40 barques en peau de Yak. Les bateliers transportent des blocs de granit qui sont extraits d'une carrière située en amont du Norbulingka. Il indique par ailleurs que le chantier destiné à protéger le palais reçoit souvent la visite de membres du gouvernement tibétain. Avant de quitter le chantier, ils remettent des écharpes de soie et font distribuer des récompenses aux ouvriers[17].
L'universitaire Christine Sedraine[18] indique que le , des Tibétains se rassemblèrent devant une porte de Norbulingka, afin de protéger le dalaï-lama à la suite d'une rumeur qui prêtait aux Chinois l'objectif d'enlever celui-ci. Le 11 mars, les manifestants, rejoints par la garde de Norbulingka, interdisaient l'accès à la résidence du dalaï-lama[19]. Le tibétologue Charles Ramble précise que quelque 30 000 Tibétains entourèrent le Norboulingha afin de protéger le Dalaï-lama [20].
Selon les sources officielles chinoises, le 10 mars au matin, plus de 2 000 habitants de Lhassa et des centaines de rebelles provenant du Kham accourent au palais de Norbulingka pour dissuader le dalaï-lama d'aller au spectacle[21]. Selon Qingying Chen, la Conférence du peuple, créée dans l'après-midi par les insurgés et la plupart des ministres du gouvernement tibétain, décide l'envoi, au palais, de moines armés depuis les monastères de Séra et de Drepung pour protéger le dalaï-lama. Le soir, un millier de moines gagnent Lhassa tandis que les troupes tibétaines se préparent au combat. Dans le même temps, les rebelles du Kham se répandent autour de la ville. Le gouvernement tibétain fait ouvrir le dépôt d'armes et distribuer armes et munitions aux insurgés[22].
Selon le gouvernement tibétain en exil et divers auteurs[23],[24],[25],[26], le 17 mars 1959, les Chinois envoyèrent deux obus de mortier sur Norbulingka. Ils atterrirent dans un étang, près du mur d'enceinte du nouveau palais, ce qui poussa le 14e dalaï-lama à quitter le pays[27]. Charles Ramble indique que 2 jours plus tard les bombardements du Norbulingha reprirent. Selon le Gouvernement tibétain en exil, le Norbulingka fut frappé par 800 obus environ, tuant des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants autour de l'enceinte du palais, et détruisant les demeures de 300 dignitaires à l'intérieur de l'enceinte[28]. L'Indien Ranesh Chandra Dhussa affirme que des obus détruisirent le bâtiment [le nouveau palais d'été], y tuant la plupart des Tibétains. Quand les Chinois inspectèrent les cadavres, ils s'aperçurent que le dalaï-lama s'était échappé[29]. Des informateurs apprendront au dalaï-lama en fuite, le bombardement du Norbulingka le 20 mars[30].
Un moine interviewé par Claude B. Levenson, rapporte que « L'enfer se déchaîna soudain au cours de la nuit, quand le premier assaut chinois fut lancé et que quelques tirs sporadiques répliquèrent du Potala et du Chakpori, la Colline-de-fer juste en face de la Colline-des-dieux. Un déluge de bruit, de fer, d'obus, de fumée, de hurlements de terreur et une odeur de sang. Le vacarme s'apaisa vers l'aube, quand un jour blafard couleur de poussière se leva sur un paysage de mort : des corps enchevêtrés montaient des plaintes, des râles et des gargouillis, des blessés suppliaient qu'on les achève, des gamins aux yeux agrandis d'étonnement fixaient à jamais un ciel infini, des femmes sanglotaient sans larmes, un vieillard au regard vide égrenait un rosaire de ses doigts décharnés, un moinillon gisait à la renverse un filet de sang séché à la commissure des lèvres[31]. »
Dans un article intitulé Mythos Tibet, publié en 1999 dans une revue allemande et traduit en anglais sous le titre The Myth of Tibet. How a dictatorial regime of monks is romantically transfigured, Colin Goldner écrit que l’on ne saurait se fier, par principe, aux affirmations des partisans des exilés tibétains. Quand elles ne sont pas entièrement fabriquées, ces assertions sont en général exagérées ou renvoient à des événements qui ne sont plus d’actualité[32].
Visitant le palais en 1962, Stuart et Roma Gelder, deux Américains autorisés par les autorités chinoises dans les années 1960 à visiter le Tibet, alors fermé aux voyageurs étrangers, le trouvèrent intact avec tout son contenu soigneusement conservé contrairement aux affirmations que le bâtiment avait été réduit à l'état de ruine ainsi que d'autres édifices[33]. Une photographie, publiée dans leur livre Timely Rain: Travels in New Tibet, montre un des auteurs assis sur les marches du Chensel Phodrang[34].
Pierre-Antoine Donnet qui interrogea des survivants précise que le 20 mars, vers 2h du matin, une pluie d'obus tomba sur les fragiles palais du Norbulingka. Selon le témoignage de Tashi Gyaltsen, un lama réfugié à Dharamsala, l'armée chinoise tira des 4 directions en même temps, faisant 5 à 6 000 morts cette nuit là[35].
Jean Dif qui visita le palais en 2004 signale que « les traces des combats sont totalement effacées » et le visiteur « imagine difficilement que de sanglants affrontements opposèrent ici les troupes chinoises aux révoltés tibétains...Ils firent pourtant des dizaines de victimes. »[36].
Tsering Woeser indique que pendant la révolution culturelle les fresques du « pavillon du lac » furent détériorées lors de la campagne de destruction des quatre vieilleries[37].
Les complexes palatiaux
Le Norbu Lingka comprend en fait deux parcs : le Norbu Lingka et le Chensel Lingka, chacun avec ses propres palais et jardins. Le Norbu Lingka occupe la moitié orientale du parc tandis que le Chensel Lingka en occupe la moitié occidentale. Le Chensel Phodrang est la pièce maîtresse du Chensel Lingka[38].
Le Kelsang Phodrang (« ancien palais d'été »)
Dans la partie est du site, se dresse le Kelsang Potrang ou Phodrang, un ensemble de bâtiments ainsi baptisé d'après le nom du 7e dalaï-lama, Kelsang Gyatso, qui le fit construire en 1755. Il est aussi connu sous le nom d'« ancien palais d'été ». C'est une construction à deux étages sur rez-de-chaussée comportant des salles pour l'adoration du Bouddha, des chambres, des salles de lecture, etc. Le 8e dalaï-lama, Jamphel Gyatso (1758-1804), agrandit de façon considérable le palais en lui ajoutant trois temples ainsi que le mur d'enceinte dans la partie sud-est. Le parc gagna pour sa part des arbres fruitiers et des arbres à feuillage persistant provenant des diverses régions du Tibet.
Le Khamsum Zilnon, un pavillon à un étage sur rez-de-chaussée, fait face au porche d'entrée. Les dalaï-lamas y regardaient des opéras tibétains.
Le Tsokyil Phodrang
Le Tsokyil Phodrang, ou « palais du lac », est un pavillon construit sur une île au milieu d'un petit lac de la partie orientale du site. Une deuxième île accueille le Lukhang Nub, le « palais du dragon d'eau occidental ». Deux ponts relient l'île centrale aux berges nord et est. Au sud du lac, des bâtiments abritent les dons des empereurs chinois[39].
Le Takten Migyür Phodrang (« nouveau palais d'été »)
De 1954 à 1956, le 14e dalaï-lama fit construire, dans la partie orientale du parc, un nouveau palais d'été (appelé Takten migyür potrang ou phodrang en tibétain, c'est-à-dire « palais à jamais indestructible »), mélange de temple et de villa dont l'architecture dépasse en magnificence les autres palais présents sur le site, ce fut la dernière construction majeure du Norbulingka[40],[41].
Édifié avec l'aide du gouvernement central[42], le Takten migyür phodrang se dresse au nord du Tsokyil phodrang et regarde vers le sud. L'entrée est surmontée d'une tenture blanche sur laquelle figure une roue de dharma bleue. Les deux animaux de part et d'autre de la roue sont des chèvres tibétaines, reconnaissables à leur corne unique au milieu du front[2].
Le nouveau palais d'été est un édifice à un étage, au toit plat à la tibétaine et au plan complexe. Toutes les pièces, salle de réunion, salle d'assemblée, salle de repos, salle de bain, salle de prédication, chambre des soutras, chambre de méditation, etc., sont richement décorées et modernes pour l'époque. La salle d'assemblée (au premier étage) est ornée de 301 peintures représentant l'histoire du Tibet jusqu'à la rencontre entre le président Mao Zedong et les dalaï-lama et panchen lama en 1954[43]. L'auteur des peintures murales est Jampa Tseten ou Amdo Jampa, dont le style réaliste en matière de portraits, appliqué aux deux chefs religieux, causa la sensation à l'époque[44].
Les quartiers privés du dalaï-lama comprenaient une salle extérieure, où il étudia sous la direction de ses deux tuteurs, et une salle intérieure qui servait de chambre à coucher[45]. Dans un livre publié en 1989, Bernard Jensen rapporte que la chambre du dalaï-lama était conservée apparemment telle qu'il l'avait laissée le jour de sa fuite. Le couvre-lit de brocard jaune du « dieu-roi » était resté défait car personne n'avait osé y toucher[46]. Victor Chan note la présence, dans les deux pièces, d'un gramophone Philips et de piles de 78-tours, d'une vieille radio russe, d'un lit art déco et d'une plomberie britannique[45]. Jean Dif, quant à lui, dit qu'« on s'attend presque à voir [le dalaï-lama] réapparaître ».
Le Chensel Phodrang
Le Chensel Phodrang était à l'usage exclusif du 13e dalaï-lama. Il fut édifié en 1928 dans la partie orientale du site à l'emplacement d'un bâtiment que celui-ci n'aimait pas et fit démolir. Il s'agit d'un édifice de pierre blanche, à deux étages sur rez-de-chaussée. Un cloître d'entrée, soutenu par six colonnes, servait de lieu d'attente. Au rez-de-chaussée, se trouvent un hall d'assemblée pour les examens du diplôme de Geshé (docteur en théologie) et les cérémonies des moines de Séra et de Drépung, ainsi que la salle du trône. Des peintures murales représentent les cent actions du Bouddha dans ses vies passées. Au premier étage, il y a une chambre à coucher et salle d'étude, les chambres des serviteurs, et une deuxième chambre. Au deuxième étage, se trouve un hall d'assemblée pour les initiations tantriques et les ordinations de hauts lamas. Des peintures murales représentent les dalaï-lamas, du premier au treizième, et les principaux monastères gélougpas; aussi une salle de méditation et de prière[47].
Selon le journaliste Thomas Laird, le rez-de-chaussée du Chensel Phodrang est devenu un musée, tandis que les étages, fermés au public, ont été vidés de leur contenu. Les tapis anciens ont été pillés et emportés en Chine. Les statues qui ornaient les autels ont disparu. Les documents du 13e, qui y étaient archivés, ont disparu. Il reste le plancher, et de belles fresques[48].
Autres structures
Zoo
Heinrich Harrer indique qu'il existait dans un zoo miniature à Norbulingka pour garder les animaux offerts au dalaï-lama, essentiellement des animaux blessés ; « dans le jardin des pierres précieuses ils seront bien traités, chacun le sait » .
Ce zoo est toujours en activité. En 2004, Jean Dif y vit des ours[49]. En 2009, le zoo accueillit un nouveau pensionnaire, un jeune léopard des neiges[50].
Ancienne salle de projection
Le 14e dalaï-lama, à l'âge de 14 ans, fit construire une salle de projection dans l'enceinte de son palais pendant l'hiver 1949-1950[51],[52]. L'Autrichien Heinrich Harrer, chargé de l'opération, transforma un bâtiment existant. La longueur de cette salle de projection était de 20 mètres avec une plateforme au fond de celle-ci qui supportait les appareils de projection. Un peu à l'écart, pour éviter le bruit, un autre bâtiment abritait la dynamo et le moteur à essence. Harrer précise que le fonctionnement de cette salle de projection serait probablement confié à l'employé de la mission commerciale hindoue qui y organisait déjà les séances cinématographique mensuelles. Les Tibétains appréciaient les documentaires et les dessins animés de Walt Disney[53].
Inscription sur la liste du patrimoine mondial et restauration
La même année, le comité central du gouvernement chinois, lors de sa 4e session, décida de rendre au complexe palatial son éclat premier. Des subventions se montant à 67,4 millions de yuan (8,14 millions de dollars) furent allouées en 2002 par le gouvernement central aux travaux de restauration. Ceux-ci, entrepris à partir de 2003, concernèrent principalement le Kelsang Phodrang, les bureux du cabinet ministériel et nombre d'autres structures[54].
De 2002 à 2005, le parc de Norbulingka fut rénové dans le cadre d'un programme concernant aussi le palais du Potala à Lhassa et la lamaserie Sagya près de Xigaze. La rénovation à elle seule coûta dans les 40 millions de dollars[55].
L'année 2007 vit commencer la construction d'un réseau d'égouts[56].
Le guide China (2007) de Lonely Planet juge trop élevé le droit d'entrée perçu pour visiter le site[57].
La fête du Shoton, en français « fête du yaourt »[58], se tient chaque année au Norbulingka (mais aussi dans d'autres endroits de Lhassa). La date en est fixée en fonction du calendrier tibétain, un calendrier de type lunaire. La fête se déroule pendant le 7e mois, lors des sept premiers jours de la période de la pleine lune, ce qui correspond à une période à cheval sur juillet-août selon le calendrier grégorien. Les festivités, qui durent une semaine, sont marquées par des agapes et des libations sur les pelouses du Norbulingka.
La fête du yoghourt est marquée également par un festival de danses traditionnelles tibétaines et d'opéras tibétains Heinrich Harrer indique que chaque année, pendant une semaine, des représentations théâtrales ont lieu dans le parc. Au début du XXe siècle, les troupes de théâtre prises en charge par l'état tibétain se devaient de jouer pendant les fêtes du Norbulingka[59]. Harrer indique que les acteurs, qui appartiennent à toutes les classes de la société, jouent de l'aube au crépuscule. L'ensemble des interprètes sont des Tibétains. Les pièces sont identiques d'une année sur l'autre, les acteurs récitent leur texte accompagnés par des cymbales et des tambours, des danses parsèment ces représentations théâtrales. Harrer précise qu'il appréciait la troupe des « Gyumalungma », spécialisée dans la parodie. La satire n'épargne pas les cérémonies religieuses et les rites les plus sacrés. Le dalaï-lama assiste à ces représentations depuis le premier étage d'un pavillon, les membres du gouvernement tibétain sont situés sur un des côtés de la scène, abrités par des tentes. L'ensemble des spectateurs déjeunent sur place, des serviteurs leur offrent de la tsampa (farine d’orge grillé), du beurre et du thé fournis par les cuisines du dalaï-lama. Chaque jour, matin et soir, les troupes militaires de Lhassa, précédées de leurs fanfares, défilent dans le jardin d'été et rendent les honneurs au dalaï-lama [60]. Harrer précise que « des milliers de Tibétains » participaient aux fêtes dans le parc[61]. Lors de la dernière représentation de la journée, des récompenses étaient offertes aux acteurs, un représentant du dalaï-lama leur remettait une écharpe et une somme d'argent.
Concernant ces festivités, Jean Dif précise « Durant ce temps, on mange, on boit, on fait les fous, on oublie les soucis »[36].
Notes et références
↑À proprement parler, lingka désigne un jardin horticole. Cf (en) 安才旦, Tibet China : travel guide, 五洲传播出版社, 2003, (ISBN7508503740 et 9787508503745), 203 p., p. 92 : : « In Tibetan language, horticultural gardens are called “Lingka”. »
↑安才旦, Tibet China : travel guide, op. cit., p. 93 : « According to Tibetan records, there used to be a spring here that could cure disease. Kalsang Gyatso, the 7th Dalai Lama, often fell ill and came here to take bath every summer ».
↑Victor Chan, Tibet. Le guide du pèlerin, Éditions Olizane, 1998, p. 195.
↑(en) Patricia Cronin Marcello, The Dalai Lama: a biography, Greenwood Publishing Group, 2003, (ISBN0313322074 et 9780313322075), 173 p., p. 35 : « The Eighth Dalai Lama, Jampel Gyatso (1758-1804), was responsible for significantly expanding the Norbulingka's area by adding three temples and perimeter walls around the southeast section. »
↑Patricia Cronin Marcello, op. cit., p. 36 : « The park-like atmosphere took shape then with the planting of blossoming gardens and arbors, which included both fruit trees and evergreens brought to Lhasa from all parts of Tibet. A host of gardeners was needed to keep the grounds and the paths within the Norbulingka in order. »
↑(en) Michael Buckley, Tibet, Bradt Travel Guide, Édition 2, illustrée, Éditeur Bradt Travel Guides, 2006, 336 p. (ISBN1841621641 et 9781841621647) : « Visiting in the 1930s, members of a British delegation were astonished to find roses and petunias flourishing at 3,650 m, as well as hollyhocks, marigolds, chrysanthemums, and rows of potted herbs or rare plants. In addition there were apple, peach and apricot trees – though the fruits did not ripen in Lhasa – and stands of poplar trees and bamboo. »
↑Patricia Cronin Marcello, op. cit., p. 35-36 : « Major additions to the Norbulingka took place under the Thirteenth Dalai Lama, who also improved the gardens. In 1930, he had the Chensel Lingka area in the northwest built, which included three additional palaces. However, palaces in all parts of the parks were little more than ornately decorated houses. »
↑(en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954, (ISBN0-87477-888-3) : « The park is surrounded by a high wall, but it is accessible to visitors wearing Tibetan dress. Two men of the bodyguard inspect arrivals at the gate and see to it that no European hats or shoes find their way into the park. […] In the middle of the park is the private garden of the Living Buddha, surrounded by a high, yellow wall. It has two gates strongly guarded by soldiers through which, apart from His Holiness, only the abbots appointed as his guardians may pass. Not even cabinet ministers are admitted. […]. At short intervals there are dog kennels built into the wall, whose savage, long-haired tenants bark when anyone comes too near. »
↑Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, op. cit. : « And now approached the yellow, silk-lined palanquin of the Living Buddha, gleaming like gold in the sunlight. The bearers were six-and-thirty men in green silk cloaks, wearing red plate-shaped caps. A monk was holding a huge iridescent sunshade made of peacock's feathers over the palanquin. »
↑Tibétains, 1959-1999, quarante ans de colonisation, Ouvrage collectif dirigé par Katia Buffetrille et Charles Ramble avec Robbie Barnett, Georges Dreyfus, Samten G. Karmay, Per Kvaerne et Jigmé Namgyèl; Ed Autrement, coll. Monde (ISBN286260822X).
↑(en) Tell you a True Tibet - How Does the 1959 Armed Rebellion Occur?, People's Daily Online, avril 17, 2008 (Excerpts from Tibet - Its Ownership And Human Rights Situation, published by the Information Office of the State Council of The People's Republic of China) : « The next morning, the rebels coerced more than 2,000 people to mass at Norbu Lingka, spreading the rumor that “the Military Area Command is planning to poison the Dalai Lama” and shouting slogans such as “Tibetan Independence” and “Away with the Hans”. »
↑(en) Qingying Chen, Tibetan History, Series of basic information of Tibet of China, 2003, 181 pages, pp. 172-173 (ISBN7508502345), (ISBN9787508502342) : « The conference also decided to dispatch armed monks of the Sera monastery and Zhaibung monsteries to Norbu Lingka to protect the Dalai Lama. […] On the evening of March 10th, about a thousand monks of the leading three monasteries rushed into Lhasa and the Tibetan troops in Lhasa made every preparation for a war. At the same time, the rebels spread around Lhasa. The Gaxag Government opened the munitions depot and distributed arms and munitions to the rebels. »
↑Charles Ramble, Tibétains 1959 - 1999 : 40 ans de colonisation, en collaboration avec Katia Buffetrille, Éditions Autrement, p. 7.
↑(en) The Government of Tibet in Exile, History leading up to March 10th, 1959, sur l'ancien site tibet.com : « March 17, 1959 4 pm. The Chinese fired two mortar-shells at the Norbulingka. They landed short of the palace walls in a marsh. This event triggered His Holiness the Dalai Lama to finally decide to leave his homeland. »
↑(en) History Leading up to March 10th 1959, site du gouvernement tibétain en exil, 7 septembre 1998 : « The Norbulinka was bombarded by 800 shells on March 21. Thousands of men, women and children camped around the palace wall were slaughtered and the homes of about 300 officials within the walls destroyed. »
↑(en) Ranesh Chandra Dhussa, Tibet: A Nation in Exile, in Focus on Geography, American Geographical Society, vol. 52, no 2, 22 septembre 2009, pages 1-6, en part. p. 5, légende de la photo de la salle d'audience du palais d'été : « Artillery shells fired by the Chinese destroyed the building, killing most of the Tibetans. When the Chinese marched through the corpses, they realized that the Dalai Lama had escaped. »
↑(en) Colin Goldner, The Myth of Tibet. How a dictatorial regime of monks is romantically transfigured, traduction publiée sur le site eunacom.net d’un article en allemand paru dans la revue diesseits sous le titre Mythos Tibet [# 49/1999, pp. 14-15] : « one cannot trust, in principle, the pronouncements of the exiled Tibet supporters-scenario: These are, if not totally invented out of thin air, as a rule hopelessly exaggerated and/or refer to no longer actual happenings. »
↑(en) Stuart and Roma Gelder, Timely Rain: Travels in New Tibet, Monthly Review Press, New York, 1964 : « He [the dalai-lama] was told this building with other palaces in the Jewel Park was reduced to ruin by Chinese gunfire soon after he left. We found its contents meticulously preserved. »
↑(en) A Great Deception: The Ruling Lamas' Policies, Western Shugden Society, 2010, 288 p., p. 159 : « Yet European visitors in Lhasa shortly after this ‘wanton destruction’ describe little damage to the city, the Potala, the monastery of Sera or the Norbulingka. Indeed, in 1962 the Gelders attended a holiday celebration in the grounds of the Norbulingka and reported no signs of serious damage. The book of their travels includes a photograph of one of them sitting on the steps of the Dalai Lama’s favourite residence in the palace, the Chensel Phodrang, with all its contents meticulously preserved. (Note 160 : Gelder, illustration facing 160). »
↑Chan 1998, p. 195 : « De 1954 à 1956, le quatorzième Dalaï-Lama fit construire au nord du Chensel Potrang un nouveau palais qu'il baptisa Takten Migyûr Potrang, nom signifiant que le bouddhisme est éternel et immuable. Ce fut la dernière construction majeure du Norbu Lingka », pp. 201-204, chap. Norbu Lingka : Le complexe du Takten Migyür Potrang : « Construit par le quatorzième Dalaï-Lama entre 1954 et 1956, le nouveau palais (Potrang Sarpa, également connu sous le nom de Takten Migyür Potrang (« palais à jamais indestructible ») ».
↑(en) China Travel Agency, Norbulingka (the Summer Palace), sur le site Travel China Guide : « In 1954, the Fourteenth Dalai Lama built Takten Migyur Potrang, which is also called the New Summer Palace, means 'Eternal Palace' in Tibetan. The architecture has combined the characteristics of temple and villa and is more magnificent than other palaces. »
↑(en) Historic Ensemble of the Potala Palace, Lhasa, sur le site World Heritage Convention : « The Tagtan Migyur Palace was built in 1954-56 with support from the Central People's Government ».
↑安才旦, Tibet China: Travel Guide, op. cit., pp. 93-94.
↑(en) Obituary of the painter Amdo Jampa, TIN, 22 mai 2002, p. 3 (ISSN1355-3313) : « Amdo Jampa was commissioned to paint inside a new palace (Tagtu Mingyur Podrang), which was completed within the Norbulingka, the official summer residence of the Dalai Lama, in 1956. His murals in the
summer palace merged a traditional Tibetan style of painting with that of modern portrait painting. While the general style of the paintings was clearly traditional, the figures of the Dalai Lama and others were easily recognisable, which at that time constituted a revolutionary innovation. Later, the 10th Panchen Lama asked Amdo Jampa to paint his portrait, which he carried out in a similarly realist style. »
↑(en) Bernard Jensen, In search of Shangri-La : a personal journey to Tibet, Penguin, 1989, 144 p., p. 15 : « Officially, everything has been preserved exactly as the Dalai Lama left it on the day of his flight. The same yellow brocade cover remains in disarray on the god-king's bed, for no one has dared to touch it. »
↑Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, op. cit. : « Lobsang Samten surprised me one day by asking me if I would undertake to build a room for showing films. His brother had expressed the wish that I should do so. […] I started the job in the winter of 1949—50, after the young king had already returned to the Potala. After looking at all the buildings, I chose an unused house adjacent to the inner side of the garden wall, which I thought I could transform into a motion-picture theater. »
↑安才旦, Tibet China : travel guide, op. cit., p. 94.
↑(en) Norbulingka Park repairs after renovation, sur le site Tibet.cn, 21 juin 2005.
↑(en) Norbulingka : eco-garden on snox covered plateau, sur le site Tibet.cn, 1er septembre 2011.
↑(en) Damian Harper, Andrew Burke, China, Lonely Planet, 2007, (ISBN1-74059-915-2 et 9781740599153), p. 921 : « The pleasant park contains several palaces and chapels, the highlight of which is the New Summer Palace (Takten Migyü Potrang), but it's hard to justify the high Norbulingka entry fee ».
↑Une autre dénomination est « fête du lait caillé ».
County in Florida, United States County in FloridaIndian River CountyCountyIndian River County Courthouse in Vero Beach SealLocation within the U.S. state of FloridaFlorida's location within the U.S.Coordinates: 27°42′N 80°35′W / 27.7°N 80.58°W / 27.7; -80.58Country United StatesState FloridaFoundedMay 30, 1925Named forIndian River LagoonSeatVero BeachLargest citySebastianArea • Total617 sq mi (1,600 km2) • Land5...
Former reform school in North Chelmsford, Massachusetts Read Hall, which burned down in 2013 The Middlesex County Training School is a former reform school located in North Chelmsford, Massachusetts. After its closure, its buildings were purchased by the University of Massachusetts Lowell, which utilized its buildings for its College of Education. Today, the school's records are housed in the Massachusetts Archives.[1] One of its buildings was home to the Fay A. Rotenberg School, oper...
Ilustrasi Dionysius Exiguus (atau Denis Pendek) sedang menghitung penanggalan Paskah Kalender Masehi atau Anno Domini (AD) dalam bahasa Inggris adalah sebutan untuk penanggalan atau penomoran tahun yang digunakan pada kalender Gregorius dan Kalender Julius. Era kalender ini didasarkan pada tahun tradisional yang dihitung sejak kelahiran Yesus dari Nazaret. Masehi dihitung sejak hari tersebut, sedangkan sebelum itu disebut Sebelum Masehi atau SM. Perhitungan tanggal dan bulan pada Kalender Jul...
Voce principale: Vicenza Calcio. A.C. Lanerossi VicenzaStagione 1955-1956 Sport calcio SquadraVicenza Calcio Allenatore Béla Guttman, poi Piero Andreoli-Umberto Menti. Presidente Rodolfo Gavazzi Serie A13º posto Maggiori presenzeCampionato: Lancioni (32) Miglior marcatoreCampionato: Murolo (10) 1954-1955 1956-1957 Si invita a seguire il modello di voce Questa voce raccoglie le informazioni riguardanti l'Associazione Calcio Lanerossi Vicenza nelle competizioni ufficiali della stagione 1955-...
School within University of the Witwatersrand School of Chemical and Metallurgical Engineering, University of the Witwatersrand, JohannesburgRichard Ward Building (right)Established1904Academic staff25Undergraduatesapprox. 800Postgraduatesapprox. 100LocationJohannesburg, Gauteng, South Africa26°11′35.14″S 28°01′46.95″E / 26.1930944°S 28.0297083°E / -26.1930944; 28.0297083WebsiteOfficial Website The School of Chemical and Metallurgical Engineering is one of ...
Law & Order: UKImmagine tratta dalla sigla della serie televisivaTitolo originaleLaw & Order: UK PaeseRegno Unito Anno2009-2014 Formatoserie TV Generepoliziesco Stagioni8 Episodi53 Durata46 min (episodio) Lingua originaleinglese Rapporto16:9 CreditiIdeatoreDick Wolf Interpreti e personaggi Bradley Walsh: Ronnie Brooks Jamie Bamber: Matt Devlin Harriet Walter: Natalie Chandler Freema Agyeman: Alesha Phillips Ben Daniels: James Steel Bill Paterson: George Castle Dominic Rowan: Jacob Tho...
British painter This article relies largely or entirely on a single source. Relevant discussion may be found on the talk page. Please help improve this article by introducing citations to additional sources.Find sources: William Green action painter – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (July 2016) William Green - Action Painter, in action William Green (1934 – 28 January 2001), was an artist who achieved attention in the late 1950s ...
Swiss urban legend Le Loyon, also known as the Ghost of Maules, is an urban legend concerning a supposed humanoid figure that was said to roam the forest near the village of Maules (Sâles), Switzerland. Le Loyon was described as a tall humanoid creature dressed in a boilersuit, a cloak and a gas mask which covers its entire head. Appearance A GP-5 gas mask similar to the one Le Loyon was described to wear Supposed eye-witnesses described Le Loyon as a tall humanoid figure standing at around ...
此條目需要补充更多来源。 (2021年7月4日)请协助補充多方面可靠来源以改善这篇条目,无法查证的内容可能會因為异议提出而被移除。致使用者:请搜索一下条目的标题(来源搜索:美国众议院 — 网页、新闻、书籍、学术、图像),以检查网络上是否存在该主题的更多可靠来源(判定指引)。 美國眾議院 United States House of Representatives第118届美国国会众议院徽章 众议院旗...
American businessman and football player (1899–1990) Don LourieDonold Lourie in 1920Princeton TigersPositionQuarterbackPersonal informationBorn:August 22, 1899 (1899-08-22)Decatur, Alabama, U.S.Died:January 15, 1990 (1990-01-16) (aged 90)Wilmette, Illinois, U.S.Height5 ft 11 in (1.80 m)Weight164 lb (74 kg)Career historyCollegePrinceton (1920–1921)High schoolLaSalle-Peru High SchoolPhillips Exeter AcademyCareer highlights and awards Consensus All-American...
American politician (born 1950) Alan KeyesKeyes in 201516th Assistant Secretary of State for International Organization AffairsIn officeNovember 13, 1985 – November 17, 1987PresidentRonald ReaganPreceded byGregory J. NewellSucceeded byRichard S. Williamson Personal detailsBornAlan Lee Keyes (1950-08-07) August 7, 1950 (age 73)New York City, U.S.Political partyRepublican (before 2008, 2012–present)Other politicalaffiliationsConstitution (2008)America's Independent Party (2008...
This article is about the British horse race. For other uses, see Grand National (disambiguation). English steeplechase horse race that takes place at Aintree Racecourse, Merseyside, England Horse race Grand NationalPremier Handicap raceThe Grand National in 2011LocationAintree RacecourseAintree, Merseyside, EnglandInaugurated26 February 1839; 185 years ago (1839-02-26)Race typeSteeplechaseSponsorRandoxWebsiteGrand NationalRace informationDistance4 miles 514 yards ...
← серпень → Пн Вт Ср Чт Пт Сб Нд 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 2024 рік 12 серпня — 224-й день року (225-й у високосні роки) в григоріанському календарі. До кінця року залишається 141 день. Цей день в історії: 11 серпня—12 серпня—13 серпня Зміст 1 ...
Sebuah autoluak atau autodorongan (peluakan otomatis) memungkinkan pilot untuk mengendalikan pengaturan daya dari mesin pesawat dengan menentukan karakteristik penerbangan yang diinginkan, bukan mengendalikan manual aliran bahan bakar. Sistem ini dapat menghemat bahan bakar dan memperpanjang umur mesin dengan metering jumlah yang tepat dari bahan bakar yang dibutuhkan untuk mencapai target kecepatan udara tertentu, atau untuk fase yang berbeda dari penerbangan. A/T dan AFDS (Auto Sistem Flig...
This article's factual accuracy is disputed. Relevant discussion may be found on the talk page. Please help to ensure that disputed statements are reliably sourced. (July 2011) (Learn how and when to remove this message) Battle of PandaranePart of First Luso-Malabarese WarDate1504LocationPandarane, IndiaResult Portuguese victoryBelligerents Portuguese Empire Mamluk EmpireCommanders and leaders Lopo Soares de Albergaria UnknownStrength 2 caravels 15 little boats 360 men [1] 17 large ca...
Ilyushin Il-18 adalah pesawat sayap rendah (low wing) bermesin empat Soviet dirancang dan dibangun oleh Ilyushin segera setelah Perang Dunia II. Meskipun pesawat itu sendiri berhasil, mesin Shvetsov ASh-73TK terlalu diandalkan untuk penggunaan sipil dan selanjutnya diperlukan untuk melengkapi bomber Tupolev Tu-4, sehingga dibatalkan pada tahun 1948. Spesifikasi Karakteristik umum Kru: 6 Kapasitas: 60 Panjang: 29,86 m (97 ft 11 in) Lebar sayap: 41.20 m (134 ft 10 ¼ in) Area sayap: 140 m 2 (15...
لمعانٍ أخرى، طالع بورنز (توضيح). بورنز الإحداثيات 43°35′11″N 119°03′15″W / 43.5862607°N 119.0541032°W / 43.5862607; -119.0541032 [1] تاريخ التأسيس 1889 سبب التسمية روبرت برنز[2] تقسيم إداري البلد الولايات المتحدة[3] التقسيم الأعلى مقاطعة هارني عا�...
1958 studio album by the Paul Chambers QuintetPaul Chambers QuintetStudio album by the Paul Chambers QuintetReleasedApril 1958 (1958-04)[1][2]RecordedMay 19, 1957StudioVan Gelder StudioHackensack, New JerseyGenreJazzLength41:24LabelBlue NoteBLP 1564ProducerAlfred LionPaul Chambers chronology Bass on Top(1957) Paul Chambers Quintet(1958) Go(1959) Paul Chambers Quintet is the fourth studio album by the American jazz bassist Paul Chambers. It was released throug...
Théodore Chassériau, Autoritratto, 1835 Théodore Chassériau (El Limón, 20 settembre 1819 – Parigi, 8 ottobre 1856) è stato un pittore francese di impronta romantica, apprezzato per i suoi ritratti, i suoi nudi, i dipinti a tema religioso e storico, i murali allegorici e le immagini ispirate ai suoi viaggi in Algeria[1]. Indice 1 Biografia 2 Opere 2.1 Dal 1835 al 1849 2.2 Dal 1850 al 1856 3 Mostre 4 Galleria d'immagini 5 Note 6 Bibliografia 7 Altri progetti 8 Collegamenti ester...