Les Nocturnes, op. 34[note 1],[1] de Louis Vierne forment un ensemble de trois pièces pour piano. Composées au hasard des rencontres et des déplacements du compositeur, en décembre 1915 et janvier 1916, ces pièces ne portent pas le poids des circonstances extérieures — à commencer par les deuils et les angoisses de la première Guerre mondiale — mais s'attachent à exprimer des impressions éprouvées sur le moment.
Les Trois nocturnes sont composés pendant l'hiver de 1915-1916. Les titres qu'ils portent témoignent des circonstances de leur composition. Un bref séjour du compositeur à Rouen, où son ami Albert Dupré lui fait entendre les orgues de l'Abbaye Saint-Ouen, est à l'origine du 1erNocturne composé le [2]. De retour à Paris, Vierne compose le second Nocturne« aussi rapidement que le premier », le [3].
Le dernier Nocturne est composé en Suisse, où le compositeur effectue une tournée de concerts mais va aussi consulter l'éminent professeur Samuel Eperon, qui le convainc de tenter une intervention chirurgicale[4] pour son glaucome qui est en train d'« achever de l'aveugler[5] ». À partir du s'ouvre une période particulièrement douloureuse de deux années de traitements et de soins, avec de nombreuses complications pour la vue et la santé du musicien[6]. Vierne a tout juste le temps d'achever ses Nocturnes, le à Genève[3].
Selon Bernard Gavoty, « ce triptyque que dédaignent, bien à tort, les pianistes, fait appel à des moyens d'expression très sobres ; on n'y sent pas le souci de plaire, la recherche du chatoiement qui marquent les premiers Nocturnes de Fauré, non plus d'ailleurs que la sérénité des derniers[10] ».
Discographie
Louis Vierne : L'œuvre pour piano, enregistrement intégral par Olivier Gardon (1995, 2 CD Timpani 2C2023)