Nikolaï Ottovitch von Essen (en russe : Николай Оттович фон Эссен), né le à Saint-Pétersbourg et mort le à Revel, aujourd'hui Tallinn, est un amiral germano-balte, sujet de l'Empire russe. Il est le fils d’Otto von Essen.
Élevé au grade d'admiral en , il était considéré par ses contemporains comme l’un des amiraux les plus compétents de la Première Guerre mondiale.
Très jeune, Nikolaï von Essen fut attiré par la mer. Âgé de quinze ans, il entra à l’École du Corps des cadets de la Marine (1875), puis il sortit diplômé (avec mention) de l’Académie de Marine. À la fin de ses études, il entreprit un voyage à l’étranger à bord de la frégateDuc d’Édimbourg. Au cours de cette expédition, il fut nommé sous-officier de marine (). Il entra ensuite au grade d’aspirant de marine à l’Académie de marine Nicolas dans la section technique. Il étudia pendant trois ans la construction navale, l’armement et la théorie navale. En , il fut promu au grade de lieutenant.
Désireux d’apprendre le tir d’artillerie, à cette époque seule arme embarquée sur les navires de guerre, il entra à l’École d’officiers d’artillerie en 1889. Il acheva brillamment[réf. nécessaire] ses études en 1891 avec le grade d’officier d’artillerie.
Pendant la Guerre russo-japonaise (1904-1905), Essen assura le commandement du cuirasséSébastopol sur ordre de l’amiral Makarov. Il prit part à la bataille de la mer Jaune le . Malgré un certain désordre au sein de l’escadre russe, à la bataille de Port-Arthur[1], il réussit à préserver son navire endommagé par les tirs de 124 torpilles. Aux premiers jours du siège de Port-Arthur[2], il réussit, afin d’éviter la prise de son navire par les forces navales japonaises, à diriger son cuirassé en haute mer, à une profondeur de cinquante-cinq mètres. Il ordonna de saborder le cuirassé Sébastopol et fut capturé par les Japonais. De retour de captivité, il fut décoré de l’Ordre de Saint-Georges, nommé capitaine (de premier rang) et commandant du croiseur blindé Rurik qui devint navire amiral pendant la Première Guerre mondiale.
Entre-deux-guerres
Au terme du conflit russo-japonais, Essen fut l’un des nombreux jeunes officiers à œuvrer pour la modernisation de la flotte de la Marine impériale de Russie. En 1908, il fut promu contre-amiral et commandant en chef de la Flotte de la Baltique (1909). Promu amiral en 1913, il dirigea avec énergie la Flotte de la Baltique.
De profondes réformes furent mises en œuvre au sein de la Marine impériale (1912-1916) après la désastreuse guerre russo-japonaise et la mutinerie de la Flotte de la mer Noire. Le programme de modernisation de la Flotte russe fut exécuté avec lenteur et, comme ses collègues, Essen s’inscrivit dans le projet de la construction de navires de guerre plus modernes, selon de nouvelles méthodes de combat. L’amiral soutint et encouragea les officiers qui, comme lui, désiraient introduire des structures modernes, de nouvelles méthodes de combat et de communications. Très tôt, il reconnut l’importance des sous-marins et des avions.
Afin d’améliorer la formation des jeunes officiers, il fonda l’École des officiers de marine de Brașov. En outre, après avoir pris connaissance des détails et des circonstances de la mutinerie du Mémoire d'Azov[3], il souligna l’importance de la formation technique et tactique, de l’amélioration de la discipline au sein des troupes embarquées et du respect du moral des hommes. En raison de son expérience acquise à la guerre russo-japonaise, il orienta la conduite du combat, sa modernisation et donna des instructions tactiques offensives.
À la déclaration de la Première Guerre mondiale, la Flotte de la Baltique sous le commandement de Nikolaï Ottovitch von Essen était basée à Helsingfors (aujourd'hui Helsinki). Elle se composait de quatre navires de ligne, cinq croiseurs, soixante-deux torpilleurs, douze sous-marins et de nombreuses petites unités. Son supérieur hiérarchique, le général van der Flit, recommandait une méthode défensive en mer Baltique.
Le , l'amiral von Essen commandait une partie de sa flotte à l’ouest de l’île de Gotland et lui ordonna de mener une attaque (cette attaque aurait conduit la Suède à entrer en guerre) ; mais une grande offensive allemande se préparant en mer Baltique, Petrograd désira garder la flotte en position de défense.
Le , l'amiral von Essen commanda les deux cuirassés le Riourik et le Pallada en mer Baltique afin de perturber le ravitaillement de l’adversaire. Bien que cette entreprise ne fût pas un réel succès, cette initiative fut importante pour le moral des troupes.
↑(en) David Bullock et Alexander Deryabin: Armored Units of the Russian Civil War - White and Allied. Osprey Publishing, 2003, (ISBN1841765449) Osprey Publishing, 2003, (ISBN1841765449)
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Bibliographie
(en) Paul G Helpern Une histoire navale de la Première Guerre mondiale, Londres, UCL Press, 1994
(fr) Bruno Birolli, Port-Arthur, -, Paris, Economica, 2015