Il a été l'ambassadeur de Russie en Belgique du 3 juillet 1859 au 13 décembre 1869[1], ambassadeur de Russie dans l'Empire austro-hongrois du au [2], ambassadeur à Londres, puis à Paris.
En 1849 il est envoyé avec des dépêches à Forro au siège de l'armée en Hongrie, il prend part aux opérations militaires de la campagne hongroise lors de la bataille de Debrecen, le 21 juillet 1849; aide de camp de l’empereur, attaché à l'état-major de Ivan Paskevitch, commandant en chef de l'armée du Danube en 1854. Héros de la guerre de Crimée, il s'est distingué au siège de Silistrie en 1854 ; Les Russes ne purent s'emparer de cette place. Lorsqu'on jugea la brèche praticable, le colonel Orloff s'élança à la tête de son régiment parvenu au haut du rempart, il reçut à bout portant une décharge, et tomba criblé de blessures. Transporté dans une ambulance, on crut que c'en était fait de lui. Après une longue convalescence, il échappa miraculeusement à la mort. Il a perdu un œil, et couvre sa cicatrice d'un bandeau noir.
Il fut obligé d'abandonner la carrière militaire et d'entreprendre un long traitement qui l'amena tour à tour au cœur de France et d'Allemagne. Le prince Nicolas Orloff eut longtemps une prédilection particulière pour tout ce qui était prussien. À la suite de ses blessures, voulant mettre ses loisirs à profit, il écrivit une histoire militaire de la Campagne de Prusse et de Pologne de 1806-1807, dans laquelle, il attribue les succès de Napoléon aux fautes commises par les généraux prussiens et combien l'armée prussienne avait dégénéré depuis Frédéric III[3]. Avant la parution du livre, Frédéric-Guillaume IV de Prusse laissa entendre à l'écrivain russe que la publication de son œuvre lui serait pénible et le prince Orloff, pour ne point chagriner l'héritier de la couronne de Prusse, renonça à cette publication[4].
Adjudant général de l'empereur, puis lieutenant général, en 1860, le prince Orloff, promu général, remplit les fonctions de ministre plénipotentiaire à Bruxelles1859, ambassadeur à Vienne, à Londres1870 et à Paris en 1872 jusqu'en 1876. Il ne peut pas, pour raisons de santé, prendre le poste à Berlin où il avait été pressenti.
En 1859, il adresse un mémoire au gouvernement russe contre les châtiments corporels. Pendant la guerre de 1870, le prince Orloff organise à ses frais une commission chargée de l'assainissement des champs de bataille[5],[6]. Il participe à la constitution de l'Alliance franco-russe.
Affaire Hartmann
Hartmann est un nihiliste russe instruit, particulièrement habile à faire sauter les chemins de fer. Soupçonné d'avoir pris part à un attentat contre la vie du tsar, le ler décembre 1879, il se réfugie à Paris. L'ambassade russe le fait rechercher, le préfet de police, Louis Andrieux, eut la maladresse de l'arrêter, et aussitôt l'ambassadeur, le prince Orloff, demande qu'il lui fut livré. Mais faut-il considérer Hartmann comme un réfugié politique, hôte respecté dans tous les pays civilisés, ou comme un criminel ordinaire susceptible d'extradition ?
Les journaux radicaux combattirent violemment cette deuxième opinion; après de nombreux pourparlers entre Charles de Freycinet et le prince Orloff, le gouvernement français déclare que l’identité de l'accusé ne parait pas suffisamment démontrée, ainsi que sa participation à l'attentat; il relâche Hartmann, qui est dirigé sur Dieppe et laissé libre de passer en Angleterre. Aussitôt le prince Orloff reçoit de Saint-Petersbourg l'ordre de quitter Paris et de remettre la direction de l'ambassade à un chargé d'affaires, le 20 mars 1880. Chanzy laisse passer l'indignation de la première heure; mais bientôt, faisant appel au sang-froid et à la magnanimité d'Alexandre II, il présente l'affaire sous un jour moins défavorable. Deux mois à peine se sont écoulés, le prince Orloff retourne à son poste diplomatique, le 23 mai. Ce prompt retour est unanimement attribué aux bons rapports du général avec l'Empereur[7].
À sa mort, le 29 mars 1885, il bénéficie de funérailles imposantes. Le service funèbre est célébré dans son château de Bellefontaine à Samois-sur-Seine selon le rite orthodoxe, en présence du nouvel ambassadeur russe, le baron Mohrenheim.