Nicola Sturgeon est en couple avec Peter Murrell, qui est directeur exécutif du Parti national écossais, depuis 2003 et qu'elle épouse le . Ils vivent actuellement à Glasgow et n'ont pas d'enfants[3],[1].
Sa mère, Joan Sturgeon, était élue locale pour le Parti national écossais dans le North Ayrshire entre 2007 et 2017[4],[5].
Activité politique
Débuts militants
Nicola Sturgeon commence à militer alors que sa ville natale est marquée, dans les années 1980, par la politique de la Première ministre conservatrice Margaret Thatcher. La région est frappée par la désindustrialisation, les usines fermant les unes après les autres. En 1986, à l'âge de 16 ans[2], Nicola adhère au Parti national écossais (SNP). Elle s'engage auprès de la candidate aux élections législatives Kay Ullrich(en)[1] et devient coordinatrice adjointe pour la jeunesse puis coordinatrice adjointe pour la propagande. Elle est alors membre du comité exécutif.
À l'université, Sturgeon est active au sein de la Fédération des étudiants nationalistes (FSN), parfois appelée « SNP étudiants », à travers l'Association nationaliste écossaise de l'université de Glasgow (GUSNA).
Candidate aux législatives britanniques
Lors des élections législatives de 1992, Nicola Sturgeon se présente dans la circonscription de « Glasgow Shettleston ». À 22 ans, elle est la plus jeune candidate aux législatives dans tout le pays. Elle n’est toutefois pas élue. Cet échec se répète cinq ans plus tard, aux législatives de mai 1997, mais dans la circonscription de « Glasgow Govan » cette fois. Elle déclare a posteriori : « Je suis reconnaissante d’avoir essuyé tant d’échecs, cela permet d’apprendre à convaincre les gens »[1].
Elle est réélue de la même façon lors des élections de mai 2003. En 2007, toujours en première place de la liste régionale, elle gagne cette fois la circonscription. En 2011, elle mène à nouveau la liste régionale ; la circonscription de Glasgow Govan ayant disparu après un redécoupage électoral, elle remporte au scrutin majoritaire la circonscription de Glasgow Southside.
Sturgeon est successivement porte-parole du SNP pour la santé et l’éducation, puis pour la justice.
Vice-cheffe du SNP
À la suite de la démission du chef du parti, John Swinney, le , en raison des mauvais résultats obtenus aux élections européennes, Nicola Sturgeon annonce son intention de concourir à la direction du parti contre la vice-cheffe sortante, Roseanna Cunningham(en), plus radicale. Toutefois, elle décide de se retirer de la course après que l'ancien chef du SNP, Alex Salmond, a annoncé sa candidature, et forme un ticket avec lui, comme candidate à la vice-direction. Modéré, celui-ci vise à convaincre la classe moyenne[1].
Le , le Parti national écossais remporte, avec 47 sièges contre 46 aux travaillistes, les élections au Parlement écossais. Treize jours plus tard, Nicola Sturgeon est nommée vice-Première ministre et ministre de la Santé et du Bien-être dans le gouvernement d’Alex Salmond. Elle est la première femme à exercer la fonction de vice-Première ministre. Elle est assistée notamment par Shona Robison, ministre déléguée à la Santé publique et aux Sports. À l'occasion d'un remaniement ministériel opéré le , elle devient ministre des Infrastructures, des Investissements et de la Ville, permutant son ministère avec celui détenu par Alex Neil.
Première ministre d'Écosse
Le , à la suite de la démission d'Alex Salmond après l'échec indépendantiste au référendum sur l'indépendance de l'Écosse, Nicola Sturgeon est désignée leader du parti lors de la conférence nationale qui se tient à Perth. Elle est la première femme à diriger le Parti national écossais. Elle est ensuite élue par le Parlement écossais au poste de Première ministre le [8] et entre en fonction le lendemain . Elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste.
Elle mène le SNP lors des élections générales britanniques de 2015, qui donnent au parti un score historique de 56 députés sur les 59 circonscriptions situées en Écosse. Nicola Sturgeon entend ensuite utiliser cette victoire pour obtenir davantage de mesures de décentralisation envers l'Écosse[9].
À la suite du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, à l'issue duquel les Britanniques se sont prononcés à 51,9 % en faveur d'une sortie de l'UE alors que les Écossais ont largement voté pour y rester, Nicola Sturgeon déclare qu'il est « clair que le peuple d'Écosse voit son avenir dans l'Union européenne[10] ». À la suite des résultats du référendum britannique, elle annonce à Édimbourg la préparation d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Écosse[11],[12]. Dans cette optique, elle annonce le la saisie du Parlement écossais sur l'organisation de ce projet[13]. Celui-ci est approuvé par le parlement le 28 mars suivant par 69 voix pour et 59 contre[14]. Le , Nicola Sturgeon communique formellement sa requête pour organiser un nouveau référendum d'indépendance au gouvernement britannique, l'aval de ce dernier étant nécessaire[15]. Cependant, le Parti national écossais accuse un recul de 21 députés lors des élections générales britanniques de 2017, passant ainsi de 56 à 35 représentants, ce qui conduit Sturgeon à suspendre sa revendication référendaire[16].
À l'occasion des élections législatives écossaises de 2021, Nicola Sturgeon s'engage à demander un deuxième référendum sur l'indépendance de l’Écosse si son parti, le SNP, remporte la majorité absolue au Parlement[24]. Le Parti national écossais remporte les élections avec 40,3 % des suffrages exprimés et obtient 64 sièges au Parlement. Nicola Sturgeon réclame un nouveau référendum d'indépendance à Boris Johnson[25]. Elle est réélue Première ministre le face à Douglas Ross et Willie Rennie, les travaillistes et les Verts s'étant abstenus[26]. Le gouvernement Sturgeon III, minoritaire, entre en fonction le suivant. Cependant, le 28 août suivant, Nicola Sturgeon et le Parti national écossais concluent un accord avec les Verts écossais pour former un gouvernement de coalitionmajoritaire[27],[28].
Le , Sturgeon annonce qu'elle propose la tenue d'un référendum consultatif sur l'indépendance de l’Écosse à la date du . La loi écossaise sur le référendum sera soumise à la Cour suprême du Royaume-Uni[29],[30]. Le suivant, la Cour suprême estime que « le Parlement écossais n’a pas le pouvoir de légiférer pour un référendum d’indépendance » et donc que l'Écosse ne pourra pas organiser de nouveau référendum sur son indépendance sans l'accord du Parlement britannique[31],[32].
Démission et affaire judiciaire
Nicola Sturgeon se retrouve fragilisée, en 2022, par le veto du gouvernement britannique, qui refuse d'accorder son assentiment royal à une loi controversée intitulée Gender Recognition Reform Bill, qui facilite le changement de genre des personnes trans, dès 16 ans et sans avis médical, adoptée par le Parlement écossais en décembre 2022 ; ainsi que par sa stratégie indépendantiste consistant à considérer les prochaines élections législatives écossaises comme un nouveau référendum sur l'indépendance[33],[34].
Elle annonce sa démission le [35]. Humza Yousaf, ministre écossais de la Santé et premier à se déclarer candidat à la succession de la Première ministre démissionnaire, est élu comme chef du Parti national écossais le suivant[36],[37]. Il est élu Premier ministre par le Parlement le et succède le lendemain à Nicola Sturgeon à la tête du gouvernement écossais[38],[39].
Les finances de SNP faisant l'objet d'une enquête des autorités judiciaires écossaises, elle passe plusieurs heures en garde à vue dans le cadre de cette affaire en [40].
Prises de position politiques
Monarchie
Nicola Sturgeon est favorable au maintien de la monarchie dans une Écosse indépendante, déclarant qu'il s'agit d'un « modèle qui a de nombreux mérites »[41].
Féminisme
Féministe, elle défend le mariage homosexuel, les droits des personnes trans et la gratuité des protections féminines[1].
Résultats électoraux
Élections législatives écossaises
Scrutin national
Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle dirige le parti en concurrence.
En 2017, lauréate du prix Empereur-Maximilien, prix européen pour la politique régionale et locale décerné par le Land de Tyrol et la Ville d'Innsbruck.
En 2021, le média Politico la classe parmi les vingt-huit personnalités européennes les plus puissantes d'Europe, la distinguant dans la catégorie « Disrupteurs »[49].
↑Philippe Bernard (Londres correspondant), « L’Ecosse compte demander un nouveau référendum sur l’indépendance », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑« Feu vert du parlement écossais à un nouveau référendum d'indépendance », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« L’Ecosse a demandé formellement à Londres un référendum sur l’indépendance », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑« Législatives au Royaume-Uni : les ambitions écossaises d’indépendance compromises », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑« L’Ecosse ne peut pas organiser un nouveau référendum sur l’indépendance sans l’accord du Royaume-Uni, juge la Cour suprême britannique », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )