Niau est situé à 29 km au sud-ouest de Toau, l'atoll le plus proche, à 52 km à l'ouest de Fakarava et à 340 km au nord-est de Tahiti. C'est un atoll de forme circulaire avec un diamètre d'environ 8 km présentant une surface de terres émergées de 20 km2 et un lagon de 33 km2, d'une profondeur moyenne de 2 m et maximale de 5 à 6 m[4], dépourvu de passe de communication avec l'océan, entrainant la présence d'une eau saumâtre[5].
Géologie
D'un point de vue géologique, Niau est un atoll résultant de l'excroissance corallienne (de seulement quelques mètres) du sommet du très petit (environ 405 km3) mont volcanique sous-marin homonyme, qui mesure 1 190 mètres depuis le plancher océanique, formé il y a 56,8 à 59,3 millions d'années[6].
C'est un atoll surélevé (le point le plus élevé est à 7,5 mètres au dessus du niveau de la mer vers la pointe nord de l'île), résultant d'un feo c'est-à-dire d'un récif corallien mis à nu et « dolomitisé » par sa mise hors de l'eau lors d'un bombement de la lithosphère survenu il y a 1 à 2 millions d'années[7],[4],[8]. Avec une géologie de type karstique, Niau présente de nombreuses cavités, dolines et grottes dont les plus importantes (Titi Tautau, Vaipoiri, Vaimauri et Fare Marama) se trouvent à proximité de Tupana[9].
Démographie
En 2017, la population totale de Niau est de 246 personnes[1],[10] principalement réparties dans les deux villages que sont Tupana et Ofare rattachés administrativement à la commune de Fakarava ; son évolution est la suivante :
La première mention faite par un Européen de l'atoll est due au navigateur espagnol Pedro Fernandes de Queirós qui l'aborde le et le nomme « La Decena[12] ». L'atoll fut redécouvert par le navigateur russe Fabian Gottlieb von Bellingshausen le [13] et l'appelle île Grieg[2]. C'est ensuite son compatriote Otto von Kotzebue qui le visite en , puis le capitaine anglais Ireland qui l'aborde le . Enfin le navigateur français Jules Dumont d'Urville l'accoste le [12].
Période moderne
Au XIXe siècle, Niau devient un territoire français, d'environ 30 habitants, qui développe la production d'huile de coco (de quelques tonneaux par an vers 1860)[14]. L'atoll est alors évangélisé avec la fondation de la paroisse Saint-Jean-de-la-Croix à Fakarava et l'édification de l'église Saint-Thomas-de-Tupana en 1857 à Niau, rattachée au diocèse de Papetee[15]. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, c'est cependant l'église Sanito, membre de la Communauté du Christ discidente du Mormonisme, qui devient la principale confession de l'atoll[16].
Du fait de ses caractéristiques de feo, la geomorphologie spécifique d'atoll surélevé a permis la croissance d'une végétation bien plus abondante, variée (243 espèces végétales recensées dont 65 autochtones et six endémiques[16]), et vigoureuse que sur les atolls classiques, les espèces pouvant s'ancrer plus profondément dans un sol enrichi en humus et trouver les éléments minéraux et organiques nécessaires à leur croissance.
Niau pratique traditionnellement la pêche au filet de poisson-lait dans le lagon[16] et plus récemment la récolte des holothuries, dans la zone centrale du lagon, qui sont exportées vers l'Asie[10]. L'île est également exploitée pour sa production de coprah et d'agrumes divers, envoyés à Tahiti lors des rotations bimensuelles du cargo de ravitaillement[16].
Depuis 2005, l'aérodrome de Niau – qui possède une piste de 1 350 mètres – est desservi par la compagnie locale d'Air Tahiti tous les vendredis matin. Il accueille, en moyenne, environ 130 vols et 3 000 passagers par an, dont la moitié en transit[18].