Nguyễn Thị Bình est issue d’une lignée de patriotes vietnamiens, dont le grand-père Phan Châu Trinh[1] (1872-1926) a eu droit à des funérailles qui furent suivies par environ 60 000 personnes.
Elle est née en 1927[2] sous le nom de Nguyễn Châu Sa à Sa Đéc, dans le delta du Mékong.
Chef lieu de la province du même nom, Sa Đéc est située au Sud-Ouest du Viêt Nam, sur l’immense plaine à riz du delta, entre Saïgon et le Cambodge, après Mỹ Tho et avant Châu Đốc-Long Xuyên de la province frontalière de An Giang. Après une enfance passée dans ce delta du Mékong, elle gagne Phnom Penh, au Cambodge[2].
Carrière militante et politique
Après des études secondaires au lycée français « Sisowath » à Phnom Penh, elle renonce à passer le baccalauréat pour participer à la résistance contre le pouvoir colonial français[2]. Elle devient institutrice et, en 1945-1951, elle participe à différentes activités nationalistes et à des mouvements de femmes, d’étudiants et d’intellectuels contre l’emprise coloniale, ce qui lui vaut d’être arrêtée et emprisonnée par les Français entre 1951 et 1953[1]. Libérée après les accords de Genève de 1954[1], elle s'investit dans des mouvements en faveur de la paix et pour l’application de ces accords.
Après la chute de Saïgon et la fin de la République du Viêt Nam le , elle travaille à ravitailler en vivres la mégapole Saïgon-Chợ Lớn et à réunifier les deux systèmes économiques vietnamiens dévastés par 30 ans de guerre et 20 ans de séparation. Elle devient ministre de l’Éducation du Viêt Nam réunifié[3]. À ce titre, elle effectue notamment en 1985 une visite officielle en France, à l'invitation du ministre délégué au Développement et à la Coopération, Christian Nucci, et est reçue par Roland Dumas, ministre des Relations extérieures, et par Jean-Pierre Chevènement, à l'époque ministre de l'Éducation nationale[4].
En 1993, elle est élue vice-présidente de la République socialiste du Viêt Nam, et est considérée comme une femme de premier plan en Asie. Elle est réélue vice-présidente en 1997[5].