Naïssam Jalal

Naïssam Jalal
Naissam Jalal par Emanuel Rojas.
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Formation
Grand Institut de musique arabe de Damas
Activités
Compositrice, flûtiste, chef d'ensemble à ventVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Rhythms of Resistance, Quest of the Invisible, Al Akhareen, Healing Rituals, Tarace Boulba, Noun Ya
Instrument
Flûte traversière, nay
Label
Les couleurs du son
Maître
Abdu Dagher
Genres artistiques
Site web
Distinction
Album : Naïssam Jalal & Rhythms of Resistance - Osloob Hayati.
Album : Naïssam Jalal & Rhythms of Resistance - Almot Wala Almazala.
Album : Al Akhareen - Osloob & Naïssam Jalal.

Naïssam Jalal (نيسم جلال), née en 1984 à Paris, est une flûtiste, chanteuse et compositrice française d'origine syrienne. Elle fonde et dirige plusieurs ensembles : Rhythms of Resistance, Quest of the Invisible, Al Akhareen, Healing Rituals et Landscapes of Eternity.

Elle nourrit son expression dans les musiques afro-américaines, la musique arabe classique, la musique hindoustanie et la musique mandingue.

Au fil de ses 9 albums, Naïssam Jalal a reçu des récompenses dont le Grand Prix de l’Académie Charles Cros 2017, les Victoires du Jazz 2019, le Prix des Musiques d’ICI 2020 et le premier prix Jazz de l’International Songwriting Competition 2022. En 2023, elle est nommée Chevalière des Arts et des Lettres, et Femmes de Culture. Naïssam Jalal est aussi désignée parmi les meilleures flûtistes de l’année par Jazz Magazine et Jazz News en 2021, 2023 et 2024.

Biographie

Jeunesse et formation

Naïssam Jalal (نيسم جلال) commence la flûte traversière à l’âge de six ans, encouragée par ses parents peintres d’origine syrienne. Après l’obtention de son certificat de fin d'études musicales (CFEM) et s'être découverte une réelle passion pour l’improvisation musicale, elle s'émancipe du conservatoire à 17 ans et entame une tournée au Mali avec la fanfare funk Tarace Boulba[1].

À 19 ans, la musicienne quitte de nouveau la Seine-et-Marne et la commune de Torcy afin de partir étudier le ney, flûte traditionnelle orientale, au Grand Institut de musique arabe de Damas[2]. Bien qu'elle ne maîtrise pas encore la langue arabe, sa formation se poursuit lors de trois années au Caire avec le maître violoniste Abdu Dagher, puis six ans supplémentaires entre Paris et Beyrouth, où elle rencontre le groupe de rap Katibe 5 et multiplie les contacts avec la scène musicale underground[3].

En Égypte, elle accompagne le pianiste égyptien Fathy Salama lors de ses nombreux spectacles à l’Opéra du Caire et dans les plus prestigieux théâtres du pays[1]. Ses influences multiples oscillent du jazz au hip-hop en passant par l'improvisation[4].

Carrière professionnelle

Années 2000

En 2006 de retour en France, Naïssam Jalal s'associe au rappeur libanais Rayess Bek qu'elle accompagne lors de nombreuses tournées à travers la Belgique, l'Espagne, l'Allemagne, le Maroc ou encore le Liban[5].

Dès 2008, la musicienne se produit régulièrement aux côtés d'Hazem Shaheen, joueur de oud égyptien puis signe en 2009, un premier album nommé Aux Résistances, en collaboration avec Yann Pittard et le duo Noun Ya[6]. Par ailleurs, Naïssam multiplie les rencontres sur scène avec des artistes du monde entier tels Tony Allen, Cheick Tidiane Seck, Hilaire Penda, Fatoumata Diawara[5], Napoleon Maddox ou Nelson Veras[7].

Années 2010

En 2011, à l'aube des révolutions arabes, elle fonde le quintet Rhythms of Resistance accompagnée par Mehdi Chaib (saxophone), Karsten Hochapfel (guitare, violoncelle), Matyas Szandai (contrebasse) et Francesco Pastacaldi (batterie), plus tard remplacés par Damien Varaillon (contrebasse) et Arnaud Dolmen (batterie). Le premier album du groupe Osloob Hayati est édité en 2015[6] et mêle les esthétiques, les traditions extra occidentales et l’art de l’improvisation[8].

En 2012, la compositrice réalise la bande originale du documentaire La Femme à la caméra réalisé par Karima Zoubir chez Les Films de Demain[9].

En 2013, Naïssam intègre le quintet d’Hubert Dupont pour son album Jasmim[10].

Pour son deuxième album, Almot Wala Almazala[11] («la mort plutôt que l’humiliation») publié en 2016, Naïssam Jalal et l'ensemble Rhythms of Resistance rend hommage aux martyrs de la révolution syrienne[12]. Cet album reçoit le prix Coup de cœur de l'Académie Charles Cros[13].

En 2017, elle accompagne le Friensemblet de Mathilde Groos Viddal pour l’album « Out of silence » dont elle compose certains titres[14].

La même année, elle compose la bande originale du documentaire Syrie, le cri étouffé réalisé par Manon Loizeau, qui traite du viol des femmes en Syrie, utilisé en tant qu'arme de guerre[15].

Elle explore par ailleurs les possibles du hip-hop avec le rappeur Osloob dans leur formation Al Akhareen. Ensemble, ils interrogent la place de l’« autre », de l’étranger, dans un album éponyme sorti en 2018[16]. Ils évoluent en sextet avec le saxophoniste Mehdi Chaïb, la bassiste Viryane Say, le batteur Clément Cliquet et le dj Junkaz Lou[17]. Al Akhareen existe également en version trio avec seulement Naïssam Jalal, Osloob et DJ Junkaz Lou[18]. L'album obtient le Prix des Musiques d'ICI en 2020[19].

Avec la compagnie Le 7 au soir et Yvan Corbineau, conteur, auteur et comédien, Naïssam Jalal et Osloob créent le spectacle « Le Bulldozer et l’Olivier » qui retrace de manière poétique l’histoire du conflit israelo-palestinien[20].

Naïssam collabore toujours avec Hazem Shaheen, et compose avec lui l'album Liqaa (rencontre en arabe) en 2018, un ensemble de morceaux engagés politiquement et qui interrogent sur le sens de la vie et le destin[21].

Avec Claude Tchamitchian (contrebasse) et Léonardo Montana (piano), Naïssam Jalal réalise en 2019 le double album « Quest of the Invisible » avec en invité le percussionniste Hamid Drake sur certains titres. Cet album explore le silence, le vide, et l’Invisible[22]. Avec cet album, Naïssam remporte la Victoire du Jazz 2019 comme album inclassable de l’année[23].

La flûtiste compose un second album en 2019, « Om Al Aagayeb », enregistré en Égypte avec 13 musiciens et chanteurs / chanteuses du Caire. Elle y développe ses liens avec ce pays dans lequel elle a vécu en parcourant les différentes traditions musicales locales[24].

En 2019, Naïssam apparaît également aux côtés de Nicolas Bauer Artefact sur un titre de leur album « Artefact / Borderline »[25].

Années 2020

Naïssam Jalal continue de collaborer avec le rappeur palestinien Osloob et apparait sur son album sorti en 2020, « Dawayer (Circles) »[26].

En 2020 toujours, Naïssam joue cette fois avec le quintet du percussionniste et guitariste cubain Joel Hierrezuelo pour leur album « Así de Simple »[27].

Le double album « Un Autre Monde » sorti en février 2021 fête les 10 ans de son quintet Rhythms of Resistance. Le deuxième CD contient une version symphonique de certains titres enregistrés avec l’Orchestre National de Bretagne. Véritable cri d’alerte quant aux catastrophes sociales et écologiques, cet album évoque également un monde meilleur qu’il serait possible d’atteindre[28].

Le 9 mars 2021, Naïssam Jalal enregistre avec Jean-Jacques Birgé et Mathias Lévy l'album Tout Abus Sera Puni, un ensemble de morceaux improvisés en tirant au hasard des thèmes tirés d'un livre graphique de Mc Gayffier[29].

La même année, Naïssam apparaît sur l’album « Mugham » d’Etibar Asadli[30].

Depuis 2021, Naïssam dévoile le quartet « Healing Rituals », huit rituels de guérison imaginaires et contemporains inspirés des traditions animistes, accompagnée par les musiciens Claude Tchamitchian (contrebasse), Clément Petit (violoncelle) et Zaza Desiderio (batterie)[31]. Healing Rituals sort un album éponyme le [32].

Depuis 2022, Naïssam Jalal multiplie les collaborations et apparaît sur les projets d’Arnaud Dolmen (Adjusting)[33], Sarah Lenka (Mahala)[34], Abdoulaye Nderguet (L’âme du blues)[35], Marion Rampal (Cantilène)[36], Kareen Guiock-Thuram (Nina)[37], Abdoulaye Nderguet (L’Âme du blues)[38].

En 2024, Naïssam Jalal présente “Landscapes of Eternity”, sa nouvelle création autour des paysages de la musique classique d’Inde du nord[39].

Prix / Récompenses

Discographie

En tant que leader

  • 2009 : Aux résistances[6], Noun Ya
  • 2015 : Osloob Hayati[6], Naïssam Jalal & Rythms of Resistance, Les couleurs du son / L'Autre Distribution
  • 2016 : Almot Wala Almazala[12], Naïssam Jalal & Rythms of Resistance', Les couleurs du son / L'Autre Distribution
  • 2018 : Al Akhareen[16], Naïssam Jalal, Osloob, Al Akhareen, Les couleurs du son / L'Autre Distribution
  • 2018 : Liqaa[21], Naïssam Jalal & Hazem Shaheen, Institut du Monde Arabe / Pias
  • 2019 : Quest of the Invisible[22], Naïssam Jalal & Hamid Drake, Les couleurs du son / L'Autre Distribution
  • 2019 : Om Al Aagayeb[24], Les couleurs du son / L'Autre Distribution
  • 2021 : Un Autre Monde[28], Les couleurs du son / L'Autre Distribution
  • 2023 : Healing Rituals, Les couleurs du son / L'Autre Distribution

En tant qu'invitée

  • 2013 : Jasmim[10], Hubert Dupont, Ultrabolic
  • 2017 : Out of Silence[14], Mathilde Grooss Viddal: Friensemblet, Giraffa
  • 2019 : Borderline[25], Nicolas Bauer Artefact, MusicDiffusion (a Most Wanted Music division)
  • 2020 : Dawayer (Circles)[26], Osloob, Les couleurs du son
  • 2020 : Asi De Simple[27], Joel Hierrezuelo, Continuo Jazz
  • 2020 No Solo, Andy Emler, La Buissonne.
  • 2021 : Tout Abus Sera Puni[29], Jean-Jacques Birgé et Mathias Lévy, GRRR
  • 2021 : Mugham[30], Etibar Asadli, ASADLI music
  • 2022 : Adjusting[33], Arnaud Dolmen, Gaya Music Production
  • 2022 : Mahala[34], Sarah Lenka, Musique Sauvage
  • 2022 : L'âme du blues[35], Abdoulaye Nderguet, Go Musick

Notes et références

  1. a et b « Pour son nouvel album "Osloob Hayati", la flûtiste franco-syrienne NaÏssamn Jalal revient avec son quintet Rythms of Resistance », sur francemusique.fr, .
  2. « Naïssam Jalal, l'amour et la guerre », sur francemusique.fr, .
  3. « Naïssam Jalal : "Quest of the invisible" au festival Banlieues Bleues », sur francetvinfo.fr, .
  4. « Paris quartier d'été : Naïssam Jalal fait groover la flûte traversière », sur telerama.fr, .
  5. a et b « Naïssam Jalal & Rhythms of Resistance », sur musique.rfi.fr, .
  6. a b c et d « Osloob Hayati », sur radiofrance.fr, .
  7. « https://www.balletdunord.fr/contacts/naissam-jalal/ », sur balletdunord.fr.
  8. « Banlieues bleues 2017. Naïssam Jalal et Hamid Drake : « Quest of the Invisible » », sur television.telerama.fr, (consulté le )
  9. « Femme à la caméra (La) | Camera/Woman », sur imagesfrancophones.org, .
  10. a et b Philippe Méziat, « JASMIN », sur citizenjazz.com, .
  11. « Naïssam Jalal, flutiste de l'espoir », sur RFI Musique, (consulté le )
  12. a et b « Naïssam Jalal, la résistance au bout du souffle », sur next.liberation.fr, .
  13. a et b « Une victoire du Jazz en concert à la Fraternelle », sur leprogres.fr, .
  14. a et b (no) Lars Mossefinn, « Musikk Fløytespelet til Jalal er både vart, kraftfullt og intenst », sur dagogtid.no, .
  15. Hélène Riffaudeau, « Un film coup de poing sur les viols perpétrés par le régime syrien », sur nouvelobs.com, .
  16. a et b Fara C, « Musique. La révolte de la colombe et de l’olivier »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur humanite.fr, .
  17. « Naïssam Jalal et Osloob en sextet », sur points-communs.com, .
  18. Jean-Christophe Pain, « Al Akhareen Hip-Hop Trio au festival Détours de Babel à Grenoble », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .
  19. a et b « Prix des musiques d'ICI », sur collectifmdm-idf.org.
  20. « Compagnie le 7 au soir - Le Bulldozer et l'Olivier », sur sortir.telerama.fr.
  21. a et b « Liqaa entre Naïssam Jalal et Hazem Shaheen », sur imarabe.org.
  22. a et b Catherine Carette, « "Le Temps", nouveau titre contemplatif de Naïssam Jalal », sur radiofrance.fr, .
  23. a et b Annie Yanbekian, « Qui sont les six lauréats des Victoires du Jazz 2019 ? », .
  24. a et b Catherine Carette, « "Om Al Aagayeb", l'ode à l'âme égyptienne de Naïssam Jalal », sur radiofrance.fr, .
  25. a et b « Nicolas Bauer Artefact / Borderline », sur music.apple.com, .
  26. a et b « Dawayer (Circles) », sur music.apple.com, .
  27. a et b « Joel Hierrezuelo - Así de simple », sur radiofrance.fr, .
  28. a et b Catherine Carette, « Naïssam Jalal fait résonner le Cri de la Terre », sur radiofrance.fr, .
  29. a et b Jean-Jacques Birge, « Tout Abus Sera Puni avec Naïssam Jalal et Mathias Lévy », sur myowndocumenta.art.
  30. a et b « Mugham », sur qobuz.com, .
  31. Jeanne Lacaille, « Naïssam Jalal, méditer c’est résister », sur nova.fr, .
  32. « Naïssam Jalal, médecines douces », sur radiofrance.fr, (consulté le ).
  33. a et b « Arnaud Dolmen, le sens de l'ajustement », sur radiofrance.fr, .
  34. a et b Michel Martelli, « Sarah Lenka : nouvel E.P. « Mahala » », sur jazz-rhone-alpes.com.
  35. a et b Catherine Carette, « "L'Âme du Blues" universelle d'Abdoulaye Nderguet & le BEX'Tet », sur radiofrance.fr, .
  36. Jazz Radio, « Jazz Radio », sur Jazz Radio, (consulté le )
  37. « Kareen Guiock Thuram chante Nina · Action Jazz », sur Action Jazz, (consulté le )
  38. « Jazz à Caen - Abdoulaye Nderguet : L'Âme du Blues », sur www.jazzcaen.com (consulté le )
  39. Naïssam Jalal - Jazz sous les Pommiers 2024 - Regarder le programme complet | ARTE Concert, consulté le
  40. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – été 2023 », sur www.culture.gouv.fr, (consulté le )
  41. « Valérie Chevalier lauréate du prix 100 femmes de Culture (Actualité) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes