Autour de Nathan Zach et de David Avidan, le groupe Likrat invente l’esprit d’une nouvelle poésie en hébreu. Une revue portant le nom du groupe, et à laquelle Zwy Milshtein participe, paraît à partir de 1952.
En 1955, il publie son premier recueil de poésie (Shirim Rishonim, hébreu : שירים ראשונים) et traduit de nombreuses pièces de théâtre allemand pour le théâtre hébraïque[3],[4].
Membre de l'avant-garde d'un groupe de poètes qui commence à publier après l'avènement de l'État d'Israël, Zach a une forte influence sur le développement de la poésie hébraïque moderne ainsi que sur la critique - aussi bien comme traducteur que comme poète. Il se distingue des poètes israéliens de la génération des années 1950 et des années 1960 par le biais de son manifeste poétique Zeman veRitmus etsel Bergson uvaShira haModernit [Temps et rythme chez Bergson et dans la poésie moderne][5]. Zach est reconnu en Israël pour ses traductions de la poésie de Else Lasker-Schüler and Allen Ginsberg[6].
Son essai intitulé « Réflexions sur la poésie d'Alterman » publié dans le magazine Akhshav (Maintenant) en 1959 est un manifeste majeur pour la révolte du groupe du Likrat contre le pathos lyrique des poètes sionistes. En effet, le manifeste attaque Nathan Alterman ce qui est audacieux, ce dernier étant l'un des plus importants et estimés poètes du pays. Dans son essai, Zach décide de nouvelles règles poétiques. Ces nouvelles règles différent de celles, traditionnelles, qui règlent la rime et le mètre coutumiers de la poésie nationale de l'époque[7].
De 1960 à 1967, Zach fit cours dans plusieurs institutions de l'enseignement supérieur à Tel Aviv et Haifa. De 1968 à 1979, il vécut en Angleterre et y obtint un doctorat à l'université d'Essex. Après son retour en Israël, il fait cours à l'université de Tel Aviv et est reçu comme professeur de l'université de Haifa. Il est président du groupe responsable du répertoire pour le Théâtre Ohel et le Cameri[8].
En 2005, il est élu 188e personnalité israélienne parmi les plus importantes à la suite d'un sondage du site d'informations israélien Ynet qui cherche à déterminer qui le public considérait comme les 200 plus grandes personnalités israéliennes[9].
Distinctions et accueil de la critique
Célébré dans le monde entier, Zach fut appelé « le plus éloquent et insistant porte-parole du mouvement moderne de poésie hébraïque[10] ».
En , interviewé sur la chaîne télévisée israélienne Channel 10, Zach accusa les Juifs orientaux d'être inférieurs aux Juifs ashkénazes : "l'idée de réunir des gens qui n'ont rien en commun est apparue. Une partie d'entre eux provient de la culture la plus élevée qui soit - la culture occidentale - et l'autre partie vient des grottes[13]." Accusé de racisme, une pétition demanda le retrait des travaux de Zach du cursus scolaire ainsi que son exclusion de tout poste académique. Le texte de la pétition précisait : "Il est inconcevable que l'on exige des étudiants, particulièrement des Juifs orientaux, qu'ils mémorisent des poèmes d'un homme qui méprise leur culture et la définit publiquement comme inférieure... Le ministère de l'Éducation a l'obligation de lui signifier clairement, mais aussi à tous, qu'il ne permettra pas à ces opinions méprisables de s'abriter sous son aile. " (loc. cit.)
Œuvres publiées
Shirim Rishonim, Premiers poèmes, Ha-masa, 1955
Shirim Shonim, Différents poèmes, Alef, 1960
Col He-Halav Ve Ha-Devash, (poésie), Tout le lait et le miel, Am Oved, 1966
Zeman Ve-Rytmus Etzel Bergson U Ba-Shirah Ha-Modernit, Temps et rythme dans la littérature de Bergson et dans la poésie moderne, Alef, 1966
Bimkom Halom, (poésie), Un rêve à la place, Massada Gallery, 1966
Tzfonit Mizrahit, (poésie), Nord par nord-est, Hakibbutz Hameuchad, 1979
Anti-Mechikon, (poésie), Dur de se rappeler, Hakibbutz Hameuchad, 1984
Beit Sfer Le-Rikudim, (pièce), L'école de danse, Keter, 1985
Shirim Al Kelev Ve-Kalbah, (enfants), Poème au sujet d'un chien et d'une vache, Hameuchad, 1990
Keivan She-Ani Ba-Svivah, (poésie), Puisque je suis autour, Hakibbutz Hameuchad/Siman Kriah, 1996
Mot Imi, (prose), La mort de ma mère, Hakibbutz Hameuchad, 1997
Key Ha'adam Hoo Etz Hasadeh, (poèmes et chants), Pour l'homme c'est un arbre du champ, Tammuz, 1999[14]
Palms and dates. Anthologie de chansons du folklore arabe traduites en hébreu. Édition et traduction en collaboration avec le poète palestinien Rashid Hussein. 1967.
↑(en) Natan Zach; translated from the Hebrew by Peter Everwine and Schulamit Yasny-Starkman, The static element : selected poems of Natan Zach, Atheneum, (lire en ligne)
↑Butt, Aviva. “The Earlier Poetry of Natan Zach.” Poets from a War Torn World. SBPRA, 2012: 16-26.
↑(en) Bill Morgan, I Celebrate Myself : The Somewhat Private Life of Allen Ginsberg (lire en ligne)
↑(en) Asher Reich : portrait of a Hebrew poet (lire en ligne)
↑(en) The static element : selected poems ..., (lire en ligne)
↑גיא בניוביץ', « הישראלי מספר 1: יצחק רבין – תרבות ובידור », Ynet, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et b« Natan Zach », Poetry International Web (consulté le )