Philippe Torreton rend hommage à sa grand-mère maternelle, Denise Porte né en 1914 dans la Normandie pluvieuse. L'auteur l'évoque et répète à l'envi ce mot : « mémé »[2]. Il explique au journal Le Monde : « Je pense qu'on est constitué de tout ça, de millions d'impressions, d'émotions, des stimuli, et pas seulement des grands événements de la vie. » ; Mémé dessine à petits coups de pinceau, à petites touches, l'univers modeste de « Mémé Alain » de Triqueville, décédée en 2005[3]. Cette mémé « silencieuse de mots mais bavarde en preuves d'amour »[4] qui, à 80 ans passés monte à Paris applaudir son petit-fils dans Le Barbier de Séville. Pour elle, il reste le « bézot »[5] que ses parents lui ont confié et qui grandit en nourrissant les bêtes et en faisant les foins[6].
↑Avec un z le « bézot » est « l'enfant » (forme féminine en- e) ; on entend aussi « petiot » en Basse-Normandie, plus précisément le bézot est le dernier né d'une couvée. Voir Louis Du Bois, Julien Travers, Glossaire du patois normand, éd. Hardel (numérisé en 2014 par la Bibliothèque nationale centrale de Florence).