Elle est la fille de Jules Gélibert et de Julie Arnaud. Son père achète une maison en face de l’hôtel de ville à Romans-sur-Isère et ouvre un café. Il développe son commerce avec beaucoup de liberté, ce qui lui crée quelques ennuis avec la police : « Le 28 février 1881 dernier, un procès-verbal fut dressé contre le nommé Gélibert pour avoir gardé des consommateurs après l'heure prescrite par les règlements. »
Marie-Louise Maury est élevée dans cette ambiance conviviale et apprend rapidement la fabrication à la main de la raviole.
La mère Maury
En 1885, elle épouse Annet Maury, un restaurateur auvergnat venu s'installer à Romans-sur-Isère. L'activité du café se développe avec l'arrivée du 75e régiment d'infanterie à Romans-sur-Isère, en 1889, et la vie musicale autour du kiosque, inauguré en 1888 et situé devant l'établissement.
Après le décès de sa mère, puis de son père en 1894, Marie-Louise Maury hérite du café, qu’elle tient avec son mari et commence à proposer ses petites fabrications de ravioles aux clients. En 1901, la Banque de France est édifiée et Annet Maury profite de l’opportunité pour faire construire, à côté, Le Café de la Banque – Maury. Il meurt trois ans plus tard.
La mère Maury, femme énergique et avisée, se retrouve à la tête de l’établissement, qu’elle sait intelligemment promouvoir, notamment grâce à de la réclame dans la presse locale[2] pour ses ravioles et escargots. Elle obtient une dérogation de la préfecture par arrêté préfectoral[3], en 1907, pour ouvrir son établissement une heure après les spectacles donnés par le théâtre de la ville se situant en face.
La mère Maury sera la première cuisinière à commercialiser des ravioles.