C'est souvent le petit mammifère le plus répandu dans les hautes terres, mais qui est moins fréquent dans les zones côtières. On le trouve dans un large éventail d'habitats primaires et secondaires, dont la forêt, la prairie, les broussailles, le semi-désert (le désert du Karoo) et le fynbos[1].
Description
L'espèce atteint une longueur d'environ 12,5 cm avec une queue de 4,3 cm et pèse en moyenne quelque 12 g. Dans le KwaZulu-Natal et la région de la Drakensberg, le mâle est plus gros que la femelle, mais dans la colonie du Cap, les deux sexes ont une taille semblable. Cette musaraigne est couverte d'une fourrure dense et courte, gris foncé ou brune sur le dessus et plus pâle sur le dessous[2].
Biologie
Myosorex varius creuse un terrier peu profond ou s'empare celui d'un autre petit mammifère. Son terrier présente plusieurs entrées et une chambre de nidification contenant des herbes sèches. Il s'agit d'un animal territorial, et un seul couple reproducteur se trouve souvent dans les nids[2].
La saison de reproduction varie dans l'aire de répartition de l'espèce. Dans certaines régions, la reproduction a lieu tout au long de l'année, mais dans d'autres, elle est liée à une pluviosité élevée, qui se produit l'été, tandis qu'un temps inhabituellement humide à d'autres moments de l'année peut déclencher une autre période de reproduction[3].
L'espèce a souvent le rein et l'urètre parasités par le trématodeRenylaima capensis. Au cours de sa vie, cette douve parasite passe par trois hôtes. Le premier hôte intermédiaire est la limace terrestre Ariostralis nebulosa(en) ; et le deuxième, une autre limace, Ariopelta capensis. Myosorex varius se nourrit de ces deux limaces[4].
Comme elle se nourrit de petits invertébrés, l'espèce a tendance à accumuler les polluants provenant de l'environnement dans ses tissus. Les vers de terre accumulent le plomb, et les niveaux de plomb augmentent chez cette musaraigne lorsqu'elle mange des vers contaminés. Elle peut donc servir de bioindicateur de la pollution par les métaux lourds[5].
Statut
Myosorex varius est classée comme espèce de préoccupation mineure parce qu'elle est largement répandue, qu'elle est courante dans la majeure partie de son aire de répartition et que sa population semble stable. Elle est capable de s'adapter aux variations de son habitat, et aucune menace particulière n'a été décelée[1].
↑Joseph F. Merritt (dir.) et Rod M. Baxter, Advances in the Biology of Shrews II: Variation in aspects of the population dynamics of the endemic forest shrew Myosorex varius in South Africa, Lulu.com, , 454 p. (ISBN978-1-4116-7818-7, lire en ligne), p. 179–187.
↑(en) Wilhelm F. Sirgel, Patricio Artigas, M. Dolores Bargues et Santiago Mas-Coma, « Life Cycle of Renylaima capensis, a Brachylaimid Trematode of Shrews and Slugs in South Africa: Two-host and Three-host Transmission Modalities Suggested by Epizootiology and DNA Sequencing », Parasites & Vectors, vol. 5, no 169, (DOI10.1186/1756-3305-5-169, lire en ligne).
↑(en) A. J. Reinecke, S. A. Reinecke, D. E. Musilbono et A. Chapman, « The Transfer of Lead (Pb) from Earthworms to Shrews (Myosorex varius) », Archives of Environmental Contamination and Toxicology, vol. 39, no 3, , p. 392–397 (DOI10.1007/s002440010120).